• La crise financière et la réunion des états généraux    
     
    En 1787, Loménie de Brienne est nommé président de l'Assemblée des notables, et c’est en cette qualité qu’il attaque la politique fiscale de Calonne, auquel il succède comme surintendant des finances, le 1er mai 1787. Une fois au pouvoir, il réussit à faire enregistrer par le Parlement des décrets établissant le libre-échange à l’intérieur du pays et prévoyant l'instauration d'assemblées provinciales ainsi que le rachat des corvées.
    Lorsque les parlementaires refusent d'enregistrer les décrets qu’il propose d'appliquer au droit de timbre et au nouvel impôt foncier général, il persuade Louis XVI de tenir un lit de justice pour les y contraindre. Le 18 août 1787, les parlementaires sont exilés à Troyes et ne sont rappelés à Paris qu'après avoir consenti à étendre l'impôt direct à toutes les formes de revenus. Une nouvelle tentative visant à contraindre le parlement à
    enregistrer un décret autorisant un emprunt de 120 millions de livres rencontre une opposition déterminée. La lutte du parlement contre la politique de Brienne prend fin le 8 mai : il accepte sa propre dissolution, mais à condition que soient convoqués des États Généraux pour porter remède aux désordres de l'État. Brienne se trouve dès lors confronté à une opposition quasi-générale ; il est contraint de suspendre la Cour plénière et de promettre la tenue d'États Généraux. Mais ces concessions ne suffisent pas et, le 25 août 1788, il doit se retirer, laissant un trésor vide.  
     
    Après l'échec de l'expérience Calonne, la monarchie se trouve en faillite virtuelle. La nécessité de trouver des fonds contraint alors Louis XVI à rappeler Necker, qui est nommé directeur général des finances le 25 août 1788. Deux jours plus tard, Necker reçoit le titre de ministre d'État qui lui donne accès aux Conseils. Face à une grave pénurie de blé, Necker abroge les mesures libérales prises par Loménie de Brienne en matière de commerce des grains : il interdit l’exportation des céréales (7 septembre 1788) ainsi que l’achat des grains en dehors des marchés (23 novembre 1788) ; il fait acheter des grains à l’étranger, accorde des primes aux importations et donne aux autorités de police les pouvoirs nécessaires pour approvisionner les marchés (22 avril 1789). A l'ouverture des États généraux, le discours de Necker, centré sur les questions financières alors que les députés n'ont en tête que la question du vote, est mal accueilli. Le Roi congédie Necker le 11 juillet 1789 à cause de sa « condescendance extrême » à l’égard des États généraux. Le ministre quitte aussitôt la France et rejoint Bruxelles (13 juillet) puis Bâle (20 juillet) Une fois connu ce renvoi est l'une des causes déterminantes du soulèvement populaire du 14 juillet.
     
    Dès le 16 juillet 1789, Louis XVI doit se résoudre à rappeler Necker. Celui-ci prend alors le titre de Premier ministre des finances. Rapidement, il s'oppose à l'Assemblée constituante, et notamment à Mirabeau. Les députés récusent les propositions financières de Necker, fondées sur ses méthodes traditionnelles d'anticipations et d'emprunts, tandis que Necker s'oppose au financement du déficit par l'émission d'assignats. Comme le dit Mirabeau au Roi le 1er septembre 1790 : « le Ministre actuel des finances ne se chargera point de diriger, comme elle doit l’être, la grande opération des assignats-monnaie. Il ne revient pas facilement de ses conceptions et la ressource des assignats-monnaie n’a pas été conçue par lui ; il s’est même déterminé à la combattre. Il n’est rien moins qu’en bonne intelligence avec l’Assemblée nationale. Il ne gouverne plus l’opinion publique. On attendait de lui des miracles et il n’a pu sortir d’une routine contraire aux circonstances ». Dans ces conditions, il ne reste plus à Necker qu'à démissionner, ce qu'il fait le 3 septembre 1790. Après sa démission, Necker se retire en Suisse au château de Coppet, où il continue d'écrire plusieurs ouvrages. Il meurt le 9 avril 1804


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