•    1)La période électorale

    Il faut distinguer deux hypothèses : l’hypothèse normale dans laquelle le président parvient au terme de son mandat de 5 ans (depuis 2001). La nouvelle élection a lieu 20 jours au moins, 35 jours au plus avant la fin du mandat présidentiel ; l’hypothèse exceptionnelle constituée par le décès (Pompidou, 1974), la démission (de Gaulle, 1969), la destitution du président, ou encore l’empêchement définitif d’exercer ses fonctions constaté par le conseil constitutionnel à la demande du gouvernement. Le délai est ici encore de 20 à 35 jours mais après la déclaration de vacance. On concilie ainsi la nécessité de pourvoir au plus tôt au remplacement du président précédent et l’exigence de l’organisation d’une campagne électorale régulière et suffisamment longue. La date de l’élection est fixée par le gouvernement. 

       2)Les candidatures pour le premier tour

    Le président est élu au scrutin majoritaire à deux tours. A chaque tour va s’opérer un filtrage sévère. Au premier tour, la candidature à la présidence de la république nécessite, outre les conditions communes à tous les mandats électifs, le parrainage du candidat par au moins cinq cents citoyens français, titulaires d’un mandat électif important : maires, conseillers régionaux ou généraux, parlementaires… chacun de ces citoyens ne pouvant parrainer qu’une seule candidature, et les parrains devant provenir d’au moins trente départements différents, le but recherché par le législateur a été d’écarter les candidats fantaisistes, marginaux ou locaux, soupçonnés de vouloir perturber la sérénité de la campagne et de porter atteinte au prestige de l’élection. Ceux qui y parviennent pourront figurer sur la liste officielle des candidats, établie par le conseil constitutionnel au moins quinze jours avant le premier tour du scrutin.

       3)Les candidatures pour le second tour

    Mais le filtrage est encore plus sévère pour le second tour qui, en cas de ballotage, a lieu le deuxième dimanche suivant le premier tour. Ne peuvent en effet y participer que les deux candidats ayant recueilli le plus grand nombre de suffrages au premier tour, « le cas échéant, précise l’article 7, après retrait de candidats plus favorisés ». Ce qui signifie qu’il n’y pas d’automatisme qui contraindrait juridiquement les deux candidats les mieux placés à se présenter : le cas échéant, ils pourraient se désister au profit d’autres candidats, moins favorisés au premier tour, mais qu’ils jugeraient plus susceptibles qu’eux-mêmes de l’emporter au second. Il faut envisager le décès ou l’empêchement de l’un des deux candidats entre les deux tours. Dans ce cas, le conseil constitutionnel déclare que l’ensemble de l’opération doit être recommencé.

       4)La campagne électorale

    Initialement sous-estimée par le général de Gaulle, la campagne a une importance décisive sur les résultats de l’élection, notamment du fait de l’utilisation systématique, depuis 1974, des techniques onéreuses mais efficaces du marketing politique « à l’américaine ». Officiellement, la campagne a une durée brève : ouverte par la publication de la liste des candidats, elle s’étale sur quinze jours pour le premier tour, puis sur une douzaine de jours pour le deuxième. Mais officieusement, il en va bien sûr tout autrement, les candidats étant de fait entrés en campagne souvent plusieurs mois, voire plusieurs années auparavant. La campagne officielle est réglementée. Outre une organisation de l’affichage, trois aspects font l’objet de dispositions particulières : le financement, la propagande à la radio et à la télévision et les sondages électoraux. Le plafond des défenses que peut engager un candidat est fixé à 13,7 millions d’euros, sommes portée à 18,3 millions d’euros pour chacun des deux candidats présents au second tour. L’utilisation de la radio et de la télévision est contrôlée par le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA).


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