•    A)Le mécanisme de la répartition

    La répartition est un système fondé sur la solidarité entre les générations, à l'image de la solidarité qui unit les différentes générations d'une même famille. Chaque année, le total des cotisations versées par les actifs (et le cas échéant par leurs employeurs) est réparti entre les retraités (déduction faite des frais de fonctionnement du système). En contrepartie de cette solidarité avec les générations précédentes, les cotisants acquièrent eux-même des droits sur les générations futures, qui financeront à leur tour leur retraite lorsqu'ils cesseront de travailler. Le système par répartition établit une solidarité entre tous les citoyens et entre les générations, protège contre les aléas de l'économie , puisque les cotisations sont redistribuées immédiatement aux retraités sous forme de pensions, permet de prendre en compte la dimension sociale et solidaire du système de retraite (par exemple sous la forme d'attribution gratuite de trimestres de cotisations pour les femmes ayant des enfants ou pour les chômeurs), mais son efficacité suppose le maintien d'un équilibre démographique entre les actifs et les retraités : si le ratio entre cotisants et retraités se dégrade de façon durable et importante, il faut revoir la durée ou le montant des cotisations, de ce fait, il ne protège pas nécessairement contre une détérioration du rendement à long terme des retraites (rapport entre le montant des cotisations versées par un assuré tout au long de sa vie active et le montant de sa retraite).

       B)Le mécanisme de la capitalisation

    La capitalisation est une forme d'épargne individuelle - même si elle est organisée dans un cadre collectif - consistant pour chaque assuré et, le cas échéant, pour son employeur, à verser des cotisations qui lui restent acquises et lui seront reversées à l'âge de la retraite sous la forme d'une rente ou d'un capital. Jusqu'à cette date, les cotisations salariales et, le cas échéant, patronales sont immobilisées sous forme de placements produisant des intérêts qui doivent au moins couvrir les effets de l'inflation. Le système par capitalisation peut améliorer le rendement des retraites si l'économie est durablement porteuse, permet de financer les investissements publics et ceux des entreprises (par le placement des cotisations sous forme d'actions ou d'obligations), mais il ne permet pas - ou difficilement - de prendre en compte la dimension sociale des retraites (par exemple, non-prise en compte de périodes de chômage, de maladie...), il peut se révéler très dommageable pour les assurés en cas de récession économique prolongée ou de forte inflation (chute du pouvoir d'achat des retraites).

       C)Les régimes obligatoires

    Les régimes de base - parfois appelés de façon impropre "la retraite de la sécurité sociale" - forment le socle de notre système de retraite. Ils couvrent aussi bien, sous des formes différentes : les salariés du privé, les salariés agricoles, les salariés de l'État, des collectivités territoriales et des hôpitaux, les salariés des régimes spéciaux (EDF-GDF, SNCF, Banque de France...), les non salariés (exploitants agricoles, commerçants et industriels, artisans, professions libérales, religieux...). Ils présentent un certain nombre de caractéristiques communes, parmi lesquelles on peut citer : un fonctionnement par répartition (voir la fiche sur la répartition), un décompte des droits généralement en trimestres, des cotisations et des retraites assises non pas sur la totalité du salaire ou du revenu professionnel, mais sur une base réglementaire (par exemple, le plafond de la sécurité sociale pour les salariés, ou le traitement hors primes pour les fonctionnaires), une retraite représentant elle-même un pourcentage du salaire ou revenu ainsi plafonné. Les régimes complémentaires obligatoires couvrent exactement les mêmes assurés que les régimes de base, à la seule exception des religieux, qui ne disposent pas d'un régime complémentaire. Comme les régimes de base, ils reposent sur le mécanisme de la répartition (voir la fiche correspondante), assorti d'un système de points, dont le nombre est fonction de la durée et du montant des cotisations. Il existe cependant au moins une différence notable dans l'organisation de ces régimes : pour les salariés, le régime de base et le régime complémentaire sont gérés par deux organismes distincts (par exemple la Cnav et une caisse Arrco), voire trois pour les cadres (avec la caisse Agirc), pour les non salariés, la même caisse gère souvent le régime de base et le régime complémentaire.

       D)L'épargne retraite

    Bien que le principe en soit ancien (il s'agit en fait d'une adaptation de l'épargne de précaution traditionnelle), ces formes d'épargne retraite connaissent un développement récent. Celui-ci tient à plusieurs phénomènes : la recherche par les entreprises de moyens de motiver et/ou de retenir leurs salariés sans recourir à des augmentations du salaire direct, les inquiétudes, réelles ou suggérées, sur le devenir des systèmes de retraite par répartition, des mesures fiscales et sociales encourageant leur développement, à l'image des dispositions correspondantes de la loi du 21 août 2003 portant réforme des retraites. Cette épargne retraite recouvre des mécanismes très différents, parmi lesquels on peut notamment citer : Les contrats "lois Madelin" permettent aux non salariés de se constituer une retraite  facultative. Déductibles des revenus professionnels, les cotisations sont libres, mais doivent néanmoins s'inscrire dans une fourchette. Après cessation de l'activité professionnelle, la sortie se fait obligatoirement sous forme de rente. Le plan d'épargne retraite entreprise (Pere) est un contrat de groupe à adhésion obligatoire, plus connu sous le nom de "régime de l'article 83" en référence au Code général des impôts. L'adhésion est obligatoire et le taux de cotisation fixé au moment de la création du plan. L'employeur "abonde" généralement les cotisations du salarié, c'est-à-dire verse elle-même une cotisation. L'épargne investie donne lieu au versement d'une rente au moment de la retraite. Le plan d'épargne pour la retraite collective (Perco) constitue une épargne collective dans le cadre de l'entreprise, obligatoire (dès lors qu'un accord a été signé) mais à versements libres. Comme pour le Pere, les versements du salarié sont abondés par l'entreprise et les fonds sont placés dans le cadre d'une gestion mutualisée (assurée généralement par des banques ou des compagnies d'assurance). La sortie peut se faire en rente viagère ou en capital, ce qui rapproche le Perco d'un placement classique, plutôt que d'une épargne retraite. Pour les petites entreprises, qui ne peuvent mettre en place leur propre Perco, il existe des Perco inter-entreprises, permettant de mutualiser la gestion et les risques. Le plan d'épargne retraite populaire (Perp) est ouvert aux salariés et non salariés. Il permet de se constituer un complément de retraite grâce à des cotisations déductibles du revenu imposable, jusqu'à hauteur de 10% de ce dernier. Le montant des cotisations est décidé librement par l'assuré. Après cessation de l'activité professionnelle, la sortie se fait obligatoirement sous forme de rente. Il existe d'autres régimes facultatifs de retraite assimilés au Perp: le régime Préfon (Prévoyance des fonctionnaires - réservé aux fonctionnaires et à leurs conjoints, ainsi qu'à tous ceux ayant appartenu à la fonction publique au cours de leur carrière); le Corem (Complément Retraite Mutualiste, ex-Cref - ouvert à toutes les catégories socio-professionnelles) et le CRH (Comlpément Retraite des Hospitaliers - géré par le CGOS).


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