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Le contrôle de constitutionnalité
La possibilité du contrôle
Le contrôle de constitutionnalité peut être compris sur le plan juridique aussi bien que sur le plan politique. Le contrôle de constitutionnalité consiste dans la confrontation dune norme juridique à la norme constitutionnelle en vue den vérifier la conformité ou la non contrariété. En dautres termes, dans tout contrôle de constitutionnalité on vérifie lexistence dun certain rapport entre deux normes juridiques. La Constitution est au sommet de la hiérarchie des textes légaux. La loi est la règle de droit écrite générale et permanente élaborée par le parlement. Les règlements sont les règles de droit qui
émanent dune autorité administrative appartenant au pouvoir exécutif.
La constitution détermine lorganisation et la compétence des différents organes de lÉtat (Président de la République, gouvernement, Parlement) mais elle comporte également des dispositions intéressant le droit privé. Par le renvoi de son préambule à la Déclaration des droits de lhomme de 1789 (DDHC) et au préambule de la Constitution de 1946, la Constitution de 1958 consacre en effet, de manière indirecte, un grand nombre de libertés et de droits individuels fondamentaux : la liberté politique, individuelle, de conscience.Lorganisation du contrôle
Lorgane du contrôle
On peut considérer que lon est en présence dun contrôle exercé par un organe juridictionnel dès lors que : lindépendance des membres de lorgane chargé dexaminer la constitutionnalité des lois est assurée, la procédure suivie présente les garanties dune procédure juridictionnelle, la décision rendue est revêtue de lautorité de la chose jugée. Il sagit du modèle américain où la Cour suprême sest reconnue compétente pour exercer le contrôle dans le fameux arrêt Marbury c/ Madison (1 Cranch 137, 1803). Ce système est décentralisé dans la mesure où ce sont toutes les juridictions qui opèrent le contrôle de constitutionnalité sous le contrôle en dernier recours de la Cour suprême. La Constitution autrichienne du 1er octobre 1920 élaborée avec le concours de Kelsen créera une Cour constitutionnelle qui va devenir le modèle des Cours constitutionnelles européennes.
Le contrôle exercé par un organe politique trouve sa première concrétisation dans le sénat conservateur mis en place par la Constitution de lAn VIII . En fait, lefficacité du contrôle politique est contestable du fait que lindépendance des personnes chargées du contrôle nest pas garantie, et que du compte tenu du mode de fonctionnement de lorgane, le contrôle de lopportunité dun texte peut se substituer au contrôle de constitutionnalité. Les organes politiques de contrôle non-spécifiques exercent outre leur fonction de contrôle dautres fonctions politiques. Sous la III° République, les assemblées parlementaires étaient chargées du contrôle. A lorigine des organes politiques de contrôle spécifiques, on trouve lidée de SIEYES développée lors de lélaboration de la Constitution de 1791. Cette idée sera reprise et adaptée par Bonaparte pour devenir : Le Sénat conservateur de la Constitution de lan VIII.
La procédure de saisine
Il existe plusieurs saisines : laction populaire, la technique la plus ouverte ; le Juge a toutefois généralement mis en place des filtres en ce qui concerne la recevabilité pour écarter des recours abusifs. la saisine par des autorités politiques, qui consiste à confier à certaines autorités particulièrement intéressées le soin de saisir le Juge constitutionnel cependant, elle laisse ouverte la question de la protection des droits des particuliers dans lhypothèse où un accord implicite peut sétablir entre les organes politiques pour éviter la saisine.
On distingue : le recours par voie daction par lequel le requérant demande directement au Juge lannulation de la loi pour inconstitutionnalité, le recours par voie dexception, lorsque, à loccasion dun litige devant un tribunal quelconque, une partie se défend contre lapplication dune loi en invoquant son inconstitutionnalité, auquel cas le tribunal, sans pouvoir lannuler, refusera de lappliquer dans ce litige sil la juge non constitutionnelle (le recours par voie dexception, dans le cadre duquel le contrôle de constitutionnalité est un incident qui vient se greffer sur une procédure principale).
Lopportunité du contrôle
Elle sapprécie par rapport aux risques quil comporte. Lexpression « le gouvernement des juges » désigne la situation dans laquelle le juge constitutionnel profitant de son pouvoir, annule les lois pour faire prévaloir ses propres conceptions politiques et non pas pour des raisons dordre juridique. Non élu par le peuple, le juge peut annuler la loi, tout simplement parce que la Constitution la prévu et que la Constitution simpose à tous : Parlement et Conseil Constitutionnel. Encore faut-il que le Conseil Constitutionnel naille pas trop loin dans la découverte de principes à valeur constitutionnelle, bref quil ne devienne pas « une troisième chambre parlementaire ».
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La séparation des pouvoirs
Le principe
La formulation du principe
Le philosophe anglais John Locke développera sa conception dans son «Traité du gouvernement civil »(1690 ). Elle est proche de celle de Montesquieu puisque il distingue trois fonctions : législative : élaborer les lois; exécutive : « parce que les lois qui sont une fois et en peu de temps faites, ont une vertu constante et durable, qui oblige à les observer et à sy soumettre continuellement, il est nécessaire quil y ait toujours quelque puissance sur pied qui fasse exécuter ces lois »; fédérative : le pouvoir fédératif «est chargé de la sécurité et des intérêts extérieurs ».
Montesquieu est lun des pères du libéralisme aristocratique. Pour lui le bien suprême est la liberté or la liberté nest pas partout. Elle dépend du régime politique. Il faut donc en tirer les conséquences. La liberté est la chose la plus précieuse pour un citoyen or cest le pouvoir qui peut porter atteinte à cette liberté. Comme le pouvoir appelle le pouvoir, il faut limiter le pouvoir, le modérer. Les stratégies de limitation du pouvoir sont multiples. On pourrait penser à la limitation par le Droit. Mais le magistrat quest Montesquieu sait quelle nest pas toujours efficace, aussi, en empiriste quil est également, préfère-t-il opposer du pouvoir au pouvoir. Afin den arriver là, il faut diviser le pouvoir, c'est à dire séparer les pouvoirs.
Les applications du principe
Le régime présidentiel réduit les échanges entre les différents pouvoirs. Sa meilleure illustration est fournie par le modèle américain. Il se caractérise par les principes suivants : Lexécutif est monocéphale, ce qui signifie quil y a confusion des fonctions de chef de lÉtat et de chef de gouvernement. Lintégralité des pouvoirs est ainsi exercé par un seul homme, le président. Celui-ci nomme et révoque ses ministres, qui sont de simples collaborateurs. À ce titre, ceux-ci sont simplement dénommés « secrétaires dÉtat » aux États-Unis et non « ministres », comme dans les régimes parlementaires. Le président est élu par la nation, ce qui lui assure une légitimité ainsi quune solide assise populaire. Il ny a aucun moyen de collaboration ni de pression entre lexécutif et le législatif : Lexécutif ne propose pas de lois et ne peut pas dissoudre le Parlement. Le parlement ne peut mettre en cause la responsabilité du président.
Apparu en Grande-Bretagne, le régime parlementaire exige une dépendance réciproque de chaque pouvoir à légard de lautre. Celle-ci se traduit notamment par des moyens daction équivalents : le Parlement peut retirer sa confiance au gouvernement et lobliger à démissionner en votant une motion de censure tandis que lexécutif dispose du droit de dissolution. Dans les régimes confusion des pouvoirs, les apparences sont celles de la séparation, mais la réalité est celle de la confusion. Il existe bien des organes apparemment distincts et indépendants exerçant les fonctions exécutive et législative. Mais, en réalité c'est lun ou lautre de ces organes qui dispose effectivement de toutes les fonctions. La confusion des pouvoirs peut se faire au profit de lexécutif ou du législatif.
Lorganisation des pouvoirs
Le pouvoir législatif
Le monocamérisme ou monocaméralisme est le système dorganisation du parlement consistant dans linstitution dune chambre unique. Le bicaméralisme nest pas lié à un type de régime politique. Aussi na a-t-il pas « un » mais « des » bicaméralismes. Une seconde chambre peut être constituée pour assurer la représentation soit dune classe sociale ou dune élite, soit des notables locaux, soit des groupes économiques et sociaux, soit des collectivités fédérées.
Historiquement, le bicaméralisme aristocratique en constitue la forme la plus ancienne. Son illustration classique est la chambre des lords britannique. La démocratisation a été fatale à cette forme de bicaméralisme. Seule subsiste la chambre des lords en déclin continu depuis le début du siècle. Une autre forme de bicaméralisme existe. Il sagit du bicaméralisme fédéral. On concilie laspiration des Etats fédérés à une représentation égalitaire avec le désir dassurer légalité de représentation des citoyens.
Le pouvoir exécutif
Le pouvoir exécutif est lorgane appelé aussi gouvernement, qui exerce la fonction exécutive et se différencie de lassemblée ou parlement par le nombre restreint de ses membres. Lexécutif peut être monocratique (confié à un seul homme: roi, dictateur, président de la république en régime présidentiel), collégial (ou parfois réduit à deux hommes égaux, ainsi les consuls romains), directorial (confié à un petit groupe dhommes: directoire de la constitution de lan III, conseil fédéral suisse), dualiste (confié à la fois à un homme: le chef de lEtat, et à un comité: le cabinet ministériel; structure caractéristique de lexécutif en régime parlementaire).
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Lexpression de la démocratie
Les caractéristiques du droit de suffrage
Luniversalité
On pourrait penser quon est en présence dun système de suffrage universel lorsque lélectorat ne dépend daucun cens, examen, diplôme ou fonction. Pourtant, le suffrage nest jamais entièrement universel. Lun des paradoxes de la matière est quon ait considéré pendant longtemps le suffrage comme universel alors même que les femmes ne pouvaient voter. Un minimum de maturité, de conscience civique et politique, est indispensable pour pouvoir prétendre à participer aux élections. Aussi dans tous les pays existe-t-il un âge minimum au dessous duquel les enfants et les adolescents ne sont pas électeurs. Les maladies mentales privent certains citoyens de leurs facultés et les législations électorales prévoient quils ne peuvent alors avoir la qualité délecteur.
Les étrangers nont pas en général le droit de vote aux élections politiques. En France, les étrangers peuvent voter aux élections municipales. Les individus qui ont eu maille à partir avec la justice et qui ont été condamnés pour des infractions graves sont souvent privés du droit de vote. Considérés comme de mauvais citoyens ils sont exclus du corps électoral. La liste électorale est un répertoire alphabétique officiel, révisé chaque année par une commission administrative.
Légalité
Selon larticle 3 alinéa 3 de la constitution, « le suffrage peut être direct ou indirect dans les conditions prévues par la constitution. Il est toujours universel, égal et secret » Il soppose au suffrage multiple et au suffrage plural. Le suffrage multiple est celui qui permet aux électeurs remplissant certaines conditions de voter dans plusieurs circonscriptions lors dune même consultation en vigueur en Grande-Bretagne jusquen 1951. Le suffrage plural est celui qui confère une ou plusieurs voix supplémentaires aux électeurs qui ont un intérêt spécial dans les affaires de lEtat (diplômés, propriétaires, chefs de famille, ).
La liberté
La liberté du vote est assurée par le secret du vote (isoloirs, enveloppes, bulletins nuls). Les bulletins nuls sont des bulletins de votes non conformes aux prescriptions de la loi électorale et qui de ce fait ne sont pas valables. La liberté du vote est aussi assurée par le vote personnel : seule exception : le vote par procuration (disparition depuis 1975 du vote par correspondance). Le vote par procuration est le vote par lintermédiaire dune personne désignée par lélecteur : admis en France pour diverses catégories délecteurs.
Les types de scrutin
Le cadre territorial et la fonction du scrutin
Une circonscription électorale est une portion du territoire dont la population a le droit délire un ou plusieurs représentants. Les circonscriptions électorales peuvent coïncider avec les circonscriptions spéciales. La délimitation des circonscriptions peut aboutir à des inégalités dans la représentation (si les circonscriptions ont un nombre inégal délecteurs) ou donner lieu à des manipulations politiques (découpage favorable à tel parti: système connu aux Etats-Unis sous le nom de « gerrymandering »).
Dans le scrutin direct, lélu est désigné sans intermédiaire par les électeurs. Dans le scrutin indirect, lélu est désigné par des électeurs qui ont eux-mêmes été élus pour procéder à son élection, le suffrage reste universel. Mais ce nest pas le corps électoral dans son ensemble qui choisit son représentant: un collège électoral restreint -qui peut avoir dautres attributions- issu dun premier scrutin choisit à son tour lélu. On dit aussi que lélection est à deux ou à plusieurs degrés (un premier collège électoral en effet peut en designer un deuxième qui lui-même en élira un troisième qui a son tour ..)
Le scrutin majoritaire
Le scrutin majoritaire est le système dans lequel est élu le candidat ou la liste qui obtient la majorité des voix. Le scrutin majoritaire passe par plusieurs techniques qui nont pas les mêmes conséquences. Pour le scrutin majoritaire à un tour, la majorité requise est la majorité relative cest à dire le plus grand nombre de voix. Le scrutin majoritaire à un tour conserve le bipartisme. Pour le scrutin majoritaire à deux tours, majorité requise est la majorité absolue au premier tour (la moitié des voix plus une ). Si aucun candidat nobtient cette majorité un second tour est organisé où la majorité relative suffit pour être élu. Ce type de scrutin tend à la formation de partis multiples.
La représentation proportionnelle
Ce mode de scrutin implique nécessairement un scrutin de liste. Les sièges à pourvoir sont répartis entre les différentes listes en présence, proportionnellement au nombre de suffrages quelles ont recueilli. La première étape du calcul consiste à déterminer ce que lon appelle le quotient électoral qui est le rapport entre les suffrages exprimés et le nombre de sièges à pourvoir: il fixe le nombre de voix nécessaire pour obtenir un siège.
La répartition des voix restantes obéit à lune ou lautre des deux règles suivantes : la méthode du plus fort reste qui, comme le nom lindique, attribue les sièges restants aux listes ayant le plus grand reste de voix non utilisées lors de la première distribution. On classe les listes par nombre de voix restantes. On attribue un siège par ordre décroissant jusquà épuisement.
Plus complexe, la méthode de la forte moyenne consiste à diviser le nombre de voix de chaque liste par le nombre de sièges obtenus au titre de la distribution réalisée selon le quotient électoral augmenté dun et de procéder par autant détapes quil y a de sièges restants. On calcule la moyenne des voix par siège pour chaque liste en ajoutant un siège fictif à chaque liste. On attribue un siège jusquà épuisement.
Les systèmes mixtes
La loi sur les apparentements (1951) est un scrutin de listes, départemental, à un tour. Les listes peuvent sapparenter si elles sont présentes dans au moins 30 départements. Si un apparentement obtient la majorité absolue, il emporte tous les sièges à pourvoir. Ils seront répartis entre les listes de lapparentement à la proportionnelle. Si aucune liste nobtient la majorité absolue, la répartition des sièges se fait à la proportionnelle.
La loi du 19 novembre 1982 a introduit ce nouveau mode de scrutin que lon peut qualifier de mixte, puisquil combine le scrutin majoritaire et la représentation proportionnelle. Les listes de candidats doivent être complètes. Elles doivent comporter un nombre égal de candidats de chaque sexe, au sein de chaque groupe entier de six candidats. Au premier tour, la liste qui a recueilli la majorité absolue des suffrages exprimés obtient un nombre de sièges au moins égal à la moitié du nombre de sièges à pourvoir : les autres sièges sont répartis entre toutes les listes (y compris celle arrivée en tête), ayant obtenu au minimum 5% des suffrages exprimés, selon la règle de la représentation proportionnelle à la plus forte moyenne.
Au deuxième tour, si aucune liste na obtenu la majorité absolue, un deuxième tour est organisé. Peuvent se présenter les listes qui au premier tour ont réuni au moins 10 % des suffrages exprimés. Toutefois, des listes peuvent fusionner à condition davoir rassemblé au moins 5 % des suffrages exprimés. La liste qui recueille la majorité relative obtient la moitié des sièges, les autres sièges sont répartis selon la règle de la représentation proportionnelle à la plus forte moyenne entre toutes les listes en écartant celles qui nont pas obtenu plus de 5 % des suffrages exprimés. Ce mode de scrutin permet de représenter les oppositions municipales au sein du Conseil, ce qui nétait pas le cas auparavant. Dans le même temps, le maire est assuré de disposer dune majorité et même plus au sein du conseil. Ce mode de scrutin cumule donc les avantages de la proportionnelle et du scrutin majoritaire : la justice et lefficacité.
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Démocratie directe et démocratie représentative
La démocratie directe
La démocratie directe est une forme de démocratie dans laquelle les citoyens exercent eux-mêmes le pouvoir sans intermédiaires. La démocratie directe ainsi définie soppose à la démocratie représentative. Dans le cadre de la démocratie directe, le suffrage universel simpose. Le peuple doit légiférer lui-même. Sil est nécessaire de désigner des représentants, ceux-ci ne disposeront que dun mandat impératif (ils seront soumis aux instructions de leurs électeurs, lesquels pourront, le cas échéant, les révoquer). Le pouvoir législatif appartient au peuple assemblé. Les actes dadministrations sont accomplis par un exécutif choisi et contrôlé par le peuple.
La démocratie représentative
Les controverses théoriques
La souveraineté populaire est la souveraineté dont le titulaire est le peuple considéré comme la totalité concrète des citoyens, qui en détiennent chacun une fraction. Les conséquences sont le suffrage droit (nécessairement universel) et la démocratie directe (lélection de députés nétant quun pis aller qui doit être corrigé par ladmission du mandat impératif et le recours aux procédés de la démocratie semi directe).
La souveraineté nationale est la souveraineté dont le titulaire est la nation, entité collective indivisible et donc distincte des individus qui la composent. Conception consacrée par la révolution de 1789 dans le but de restreindre le rôle des citoyens, mal préparés à la vie politique : ne détenant comme tels aucune parcelle de la souveraineté, ils nont aucun droit propre à participer à son exercice (possibilité détablir le suffrage restreint, condamnation du mandat impératif).
Le statut des représentants
Un mandat politique est une mission que les citoyens (mandants) confient à certains dentre eux (mandataires) dexercer le pouvoir en leur nom et pour leur compte. Le mandat impératif est une conception du mandat politique selon laquelle les élus, tenant leur mandat des électeurs de leur circonscription doivent se conformer à leurs directives et peuvent être révoqués par eux. Le mandat représentatif est une conception du mandat politique selon laquelle les élus, tenant leur mandat de la nation elle-même lexercent en toute indépendance à légard des électeurs dont ils nont pas à recevoir dordres ou dinstructions et qui ne peuvent les révoquer.
La question est de savoir que représentent les élus. « Les représentants nommés dans les départements ne seront pas représentants dun département particulier, mais de la Nation entière » Constitution de 1791. Le représentant est indépendant de lélecteur. Il est la voix de la Nation et non pas de lélecteur. La durée du mandat politique peut être soit de 2 ans ou moins (mandat à court terme ou mandat bref) soit de 5 ans et plus (mandat à long terme).
La démocratie semi directe
Les techniques
La démocratie semi directe est une forme de démocratie qui combine la démocratie représentative et la démocratie directe : le pouvoir est normalement exercé par des représentants mais les citoyens peuvent dans certaines conditions intervenir directement dans son exercice. Le référendum est un procédé de la démocratie semi directe par lequel le peuple collabore à lélaboration de la loi, qui ne devient parfait quavec son consentement.
Le référendum obligatoire consiste dans lobligation imposée au pouvoir public de saisir le peuple de tous projets de loi afin que le souverain cest-à-dire le peuple donne son sentiment. Le référendum dinitiative populaire est un procédé de la démocratie semi directe permettant au peuple, sous forme dune pétition comportant un nombre déterminé de signatures de soumettre un projet à la votation populaire. Le référendum dinitiative gouvernementale est organisé par la volonté des organes de lEtat.
La signification
La distinction du référendum et du plébiscite nest pas toujours aisée car la procédure utilisée est la même. Ce sont des éléments extérieurs à lopération référendaire qui permettront de considérer quon est en présence dun plébiscite. En principe, dans le plébiscite, il ne sagit pas tant de se prononcer sur un texte que dinviter le peuple à accorder plus ou moins implicitement sa confiance à un homme, de le confirmer dans son pouvoir.
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Lenvironnement idéologique du droit constitutionnel
La démocratie pluraliste
Légalité de la démocratie
La souveraineté du peuple est le fait dadmettre que le pouvoir suprême appartient aux citoyens. Le suffrage universel est celui qui est reconnu à tous citoyens sous les seules conditions dusage concernant lattachement à la chose publique (âge, nationalité, capacité, mentale). Le scrutin majoritaire est celui dans lequel est déclaré élu le candidat ou la liste qui a obtenu la majorité des voix.
Lobjet de la démocratie
Luvre de Tocqueville est centrée sur lessor parallèle de légalité des conditions, de lindividualisme et du principe de la souveraineté du peuple. A la différence de ses prédécesseurs (Montesquieu) qui ne voyaient dans la démocratie quune forme de gouvernement, il a été lun des premiers, sinon le premier, à y voir un « état social ».
La démocratie marxiste
Les fondements philosophiques
Le matérialisme historique de Marx consiste à considérer que toute société est construite en fonction de lorganisation de la production qui impose des rapports sociaux. Il sagit, par exemple, dans le système capitaliste, de lopposition entre les ouvriers détenteurs uniquement dune force de travail et les capitalistes détenteurs de loutil de production.
Limportance de cette plus-value reflète limportance de lexploitation du salarié par le capitaliste qui extorque à louvrier plus de valeur quil ne lui en restitue sous forme de rémunération. La lutte pour le partage de la richesse entre salaires et profit génère une lutte des classes. Ainsi, le système capitaliste ne peut conduire quà une révolution : le communisme, système économique où loutil de production appartient à tous, ce qui permet de résoudre les contradictions du système capitaliste.
Les conséquences institutionnelles
Les régimes marxistes reposent sur des bases juridiques et une conception de la démocratie en rupture avec les théories libérales. Pour les économistes marxistes, lEtat est un produit de lhistoire, une société donnée à une époque donnée un type dEtat déterminé. LEtat capitaliste, né de la société bourgeoise, est renversée un jour par les classes exploitées qui retournent ses appareils de contraintes (armée, police, droit, justice) contre la bourgeoisie et établissent lEtat prolétarien.
LEtat instrument doppression de la classe dominante est mis au service du prolétariat triomphant : cest la phase de la dictature du prolétariat qui permet de transformer la société, de faire disparaître les classes sociales et de réaliser le socialisme. Les marxistes substituent à la séparation des pouvoirs le principe de lunité du pouvoir dEtat.
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