• L’école néo classiques

    Introduction

    Les idées des économistes néoclassiques se distinguent de celles des « classiques ». Leur raisonnement économique se fonde sur l’étude du comportement des individus en ignorant les groupes sociaux. De ce fait, ils mettent en place les fondements de l’analyse microéconomique par opposition aux analyses macroéconomiques des classiques ou, plus tard, des keynésiens. Avec Karl Menger (1840-1921), Alfred Marshall (1842-1924) et, plus récemment, Kenneth Arrow (né en 1921) ou Gérard Debreu (1921-2004), Léon Walras (1834-1910) est l’un des tenants de cette thèse. Son principal ouvrage est Éléments d’économie politique pure (1874).

    Les théories

    Pour eux, les individus sont appréhendés comme des personnes rationnelles visant la maximisation de leur satisfaction (la rationalité signifie que les individus sont parfaitement informés des conditions de l’échange sur les marchés et qu’ils procèdent à des calculs afin de maximiser leur résultat). Autrement dit, compte tenu de ses préférences pour tel ou tel bien, du revenu dont il dispose et des prix pratiqués sur le marché, le consommateur déterminera, de manière précise, l’ensemble des biens qu’il consommera et qui lui donneront le maximum de satisfaction (maximisation de la satisfaction sous la contrainte budgétaire). L’individu est réduit à un homo oeconomicus qui néglige les effets de pouvoir, l’existence de groupes sociaux ou celle des institutions.

    Les néoclassiques ont une vision théorique des marchés (lieux de rencontre entre les offres et les demandes en produits, capital et travail). Dans un environnement concurrentiel, les marchés sont parfaitement flexibles (c’est-à-dire fluctuent au gré de l’offre et de la demande) et l’économie tend naturellement vers l’équilibre général (et ne connaît pas de crise). Ils défendent ainsi le libéralisme économique qui permettrait d’assurer les grands équilibres économiques et la croissance. La valeur d’un bien n’est plus déterminée par la quantité de travail nécessaire à sa production, mais par sa rareté et par son utilité marginale c’est-à-dire par la satisfaction procurée par la dernière unité consommée. Plus celui-ci est rare, plus son utilité marginale est élevée. Ainsi, l’eau que l’on trouve en abondance n’a qu’une faible utilité marginale, bien qu’elle soit indispensable. Son prix sera alors faible. En revanche, le diamant, qui est rare, aura une utilité marginale importante. Son prix sera donc élevé.

    Le théorème HOS est le théorème élaboré par les économistes suédois Hecksler et Ohlin et complété par l’économiste américain Samuelson. Il montre que, sous un certain nombre d’hypothèses, si les dotations en facteurs de production (capital-travail) sont différentes entre deux pays et si les proportions de facteurs utilisés dans la fabrication de deux produits différent, alors, en économie ouverte, chaque pays a intérêt à se spécialiser dans la production et l’exportation du bien qui utilise intensivement le facteur de production qui est relativement abondant et à importer les produits dont la production requiert le facteur de production rare. Il en résulte une tendance à l’égalisation des prix des facteurs de production dans les différents pays, puisque le facteur qui est abondant dans un pays est davantage demandé, alors que le facteur rare, moins demandé, voit son prix demandé.

     

     

    Soient deux pays

     

    A

     

    B

     

    Dotation naturelle

     

    Main d’oeuvre abondante

    Capital rare

     

    Main d’œuvre rare

    Capital abondant

     

    Prix des facteurs

     

     

    Salaire faible

    Prix du capital élevé

     

    Salaire élevé

    Prix du capital faible

     

    Spécialisation

     

     

    Activité faiblement capitalistique

     

    Activité fortement capitalistique

     

    Les néoclassiques ont une vision théorique des marchés (lieux de rencontre entre les offres et les demandes en produits, capital et travail). Dans un environnement concurrentiel, les marchés sont parfaitement flexibles (c’est-à-dire fluctuent au gré de l’offre et de la demande) et l’économie tend naturellement vers l’équilibre général. Ils défendent ainsi le libéralisme économique qui permettrait d’assurer les grands équilibres économiques et la croissance. Pareto postule qu'il existe une multiplicité de situations optimales. Celles-ci se définissent ainsi : un optimum est une situation telle qu'il n'est plus possible d'améliorer la situation d'un des agents sans voir se détériorer la situation d'autres agents. Ce maximum de bien-être est appelé «optimum de Pareto».


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  • L’école classique

    Adam Smith

    Smith rompt avec l'idée mercantiliste selon laquelle la richesse d'une nation se mesure à la quantité de métaux précieux qu'elle possède. Une nation s'enrichit lorsque le produit annuel du travail de sa population augmente, tandis que la plus grande possession de métaux précieux peut provenir de «la richesse accrue des mines qui approvisionnent le pays», et n'avoir aucun rapport avec la pauvreté ou la richesse de la population.. Les nations «civilisées et prospères» progressent et s'enrichissent, et Smith propose de découvrir les mécanismes qui conduisent à cet enrichissement.

    L'application à grande échelle de la division du travail induit des gains de productivité, première cause fondamentale de la richesse des nations. Smith utilise une image économique devenue fameuse, celle de la fabrique d'épingles. Dix hommes employés à fabriquer des épingles, s'ils répartissent entre eux les différentes étapes de la fabrication, produisent un nombre incomparablement plus grand d'épingles que si chacun d'entre eux devait effectuer tous les stades de la fabrication. La division du travail provient d'une compréhension par chacun de son intérêt propre : à l'étape de l'échange primitif, du troc, chaque individu cherche à échanger ce qui lui a coûté le moins de peine contre ce pour quoi il est le moins doué. Ainsi, selon la dextérité et l'habileté de chacun s'instaure une première division du travail, qui devient de plus en plus complexe. Mais «la division du travail est limitée par la taille du marché». À un certain stade de la division du travail, «ce n'est qu'à une toute petite partie de ses besoins qu'un homme peut pourvoir par le produit de son propre travail», et la nécessité de réaliser un plus grand nombre d'échanges dans la vie courante entraîne l'apparition de la monnaie.

    Une marchandise possède une valeur d'usage et une valeur d'échange qui sont souvent, pour un objet donné, extrêmement différentes : ainsi, «rien n'est plus utile que l'eau, mais on ne peut presque rien obtenir en échange de celle-ci. Un diamant, au contraire, n'a presque pas de valeur d'usage, mais on peut souvent obtenir une très grande quantité d'autres biens en échange». Smith s'attache dès lors à déterminer «en quoi consiste le véritable prix de toutes les marchandises». «Le prix réel de toute chose, ce que toute chose coûte réellement à l'homme qui veut l'obtenir, c'est la peine et le mal qu'il a pour l'obtenir.» La valeur d'une marchandise se mesure à la quantité de travail, matérialisée dans des biens ou des services, que son propriétaire peut commander en échange de cette marchandise. La monnaie représente pour sa part le prix nominal d'une marchandise.

    La théorie de la main invisible qui oriente les actions des individus dans un sens favorable à la collectivité est issue de la Théorie des sentiments moraux. En économie politique, Smith montre que même si chaque individu, chaque entrepreneur, ne cherche que son propre profit, ce profit personnel s'accorde néanmoins avec les buts de l'industrie nationale. En cherchant à accroître son revenu personnel, chacun contribue finalement à accroître le revenu de la nation. Chacun est «conduit par une main invisible à remplir une fin qui n'entre nullement dans ses intentions, et ce n'est pas toujours ce qu'il y a de plus mal pour la société que cette fin n'entre pour rien dans ses intentions» car on travaille de façon plus efficace lorsque l'on croit poursuivre son propre profit que s'il s'agissait du bien général. Améliorer son propre sort est un «désir qui nous vient dès notre conception, et qui ne nous quitte jamais que dans la tombe», mais cette concurrence qui dresse chacun contre chacun est bénéfique à la société tout entière.

    Jean Baptiste Say

    Alors que les économistes anglais, de Smith à Ricardo et à Mill, considéraient que le travail était le fondement de la valeur d'échange, Say substitue l'utilité au travail : «C'est l'utilité qui occasionne la demande qu'on fait d'une chose», déclare-t-il dans une note aux Principes de Ricardo, dans laquelle il critique la conception de la valeur travail de ce dernier. Selon Say, un acheteur n'acquiert une marchandise qu'en raison de sa capacité à satisfaire le désir qu'il en a, et il la paie en fonction de l'utilité qu'il espère en tirer. Or, si les frais de production d'une marchandise augmentent, il faudrait, pour maintenir un rapport entre offre et demande à peu près constant et parvenir ainsi au «prix naturel» de Smith et de Ricardo, que la demande de cette marchandise augmente elle aussi, ce qui ne se produit jamais. Ainsi, l'utilité détermine la valeur d'usage d'un produit, tandis que son «prix s'établit en raison directe de la quantité demandée, et en raison inverse de la quantité offerte».

    La loi des débouchés s'énonce précisément ainsi : «Les produits s'échangent contre des produits.». Say, profondément optimiste, se distingue des physiocrates en affirmant que tout revenu est aussitôt dépensé, et non épargné. Dans une économie donnée, la demande totale ne peut durablement excéder l'offre totale, ni tomber au-dessous. La création d'une nouvelle marchandise offre toujours un débouché pour d'autres produits puisque le pouvoir d'achat des producteurs représente le coût des produits offerts sur le marché, et qui peuvent donc être acquis. Or, comme la consommation des produits alimentaires est limitée pour chaque individu, plus une nation est civilisée, plus les individus qui la composent vont se tourner vers l'achat de marchandises nombreuses et diverses. Il est donc possible qu'une branche particulière connaisse une surproduction ou une sous-production, mais il est impossible de concevoir de tels phénomènes à l'échelle de l'économie tout entière. Le marché, dans tout les cas, se chargera de supprimer les déséquilibres, qui ne sont donc que passagers.

    L'entrepreneur industriel joue, dans la représentation que Say donne du système économique, le rôle central. Il est celui qui prend un risque pour lequel son capital doit recevoir un intérêt, et il est un créateur de richesses. Les entrepreneurs choisiront de placer leurs investissements dans les secteurs où l'offre est relativement rare, et où les espérances de profit sont donc les plus fortes. Ils jouent un rôle social éminent, que tenait la fameuse «main invisible» dans la théorie d'Adam Smith : ce sont les entrepreneurs qui organisent et dirigent la production en vue de la satisfaction des besoins des hommes.

     

    Thomas Robert Malthus

    Dans son essai sur le principe de la population (1798), il postule que la population croît, naturellement, de manière géométrique (1, 2, 4, 8, 16, 32, …) alors que les subsistances ne peuvent croître que de manière arithmétique (1, 2, 3, 4, 5, 6, …). De cette tendance à la surpopulation découle la misère des travailleurs. C’est le meilleur des stimulants pour que les pauvres limitent eux-mêmes leur fécondité. Les moyens artificiels de limitation des naissances étant moralement exclus, il revient aux pauvres de pratiquer librement le moral restreint (l’abstinence sexuelle dans le célibat), qui seul améliorera leur condition.

    Une augmentation préalable de la demande solvable est nécessaire à l’augmentation de la production, or en épargnant trop, les capitalistes et les propriétaires risquent de diminuer la demande effective pour les produits et de créer surabondance de capital et chômage. Pour lutter contre la surproduction, Malthus propose les débouchés du commerce intérieur et extérieur et il va même jusqu’à préconiser une politique de grands travaux publics et l’accroissement du nombre des consommateurs improductifs (hommes d’Etat, soldats, juges, médecins …)

    David Ricardo

    Ricardo prend pour base de sa démonstration une économie qui ne produit que du blé. Sachant que la population a tendance à s'accroître, il devient donc nécessaire de mettre en culture des terres de moins en moins productives ; le salaire étant par définition nécessaire à la simple subsistance du travailleur et de sa famille, ce salaire exprimé en blé ne peut baisser ; la demande en blé est inélastique ; or, les rendements déclinant, les profits par travailleur diminuent, jusqu'à ce que le profit soit égal à zéro. Aucun produit agricole ne pouvant être vendu à un prix inférieur à son coût de production, le prix du blé va donc être fonction du coût de production le plus élevé, correspondant à l'unité de terrain dont la fertilité est la plus faible. La rente est ainsi définie par la différence entre le coût de production des produits sur une unité de sol fertile et le même coût sur une unité infertile.

    Ricardo, contre Say, nie que le prix des marchandises soit déterminé par le jeu de l'offre et de la demande. Le prix à long terme des marchandises ne provient que de la quantité de travail qui a servi à leur production. Le rapport entre l'offre et la demande ne peut influencer le prix du marché que sur une courte durée. Lorsque Ricardo analyse la rente versée aux propriétaires fonciers, il reprend la démonstration de Malthus : la croissance de la population entraîne la mise en culture de terres de moins en moins productives. Or, le coût de l'ensemble du blé produit ne peut être inférieur au coût du blé produit sur la parcelle la moins rentable, sinon cette parcelle n'aurait pas été cultivée. Donc, la rente que touchent les propriétaires terriens sur les parcelles les plus productives augmente au fur et à mesure que des parcelles moins rentables sont mises en culture. Dans cette analyse, Ricardo met ainsi en avant un raisonnement différentiel, qui permet de calculer la rente en fonction des qualités de la dernière terre mise en culture, et non pas de la seule valeur du travail. Il ouvre ainsi la voie aux théories marginalistes. Selon Ricardo, le revenu total dans une économie en croissance est caractérisé par une baisse de la part relative des profits du capital, alors que les salaires et la rente vont en augmentant. Le profit tend vers zéro, ce qui va contrarier l'accumulation du capital ; aussi les profits ne peuvent reprendre que grâce au progrès des techniques.

    Avocat du libre échange, Ricardo montre que tous les pays y ont intérêt, même ceux qui n'ont aucun avantage absolu dans quelque domaine que ce soit. Seuls les avantages comparatifs comptent. Dans un exemple fameux, Ricardo suppose que le vin et le drap sont produits moins chers au Portugal qu'en Angleterre, avec un avantage relatif encore plus grand pour le vin portugais que pour le drap portugais. Le Portugal aura intérêt à investir son capital dans la production de vin, pour laquelle il est le plus doué et où les profits seront les plus importants, tandis que l'Angleterre vendra au Portugal les draps, produits dans lesquels les capitaux portugais se seront le moins investis puisqu'ils ont logiquement intérêt à s'investir dans le vin où l'espérance de profit est la plus importante. Les deux pays auront donc intérêt à échanger du vin portugais — avantage comparatif le plus fort — contre du drap anglais — désavantage comparatif le plus faible.


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  • Les grands courants de pensées pré-classiques

    Le courant mercantiliste

    Le mercantilisme est un courant de la pensée économique, contemporain de la colonisation du nouveau monde et du triomphe de la monarchie absolue (XVIe et XVIIe siècles), qui considère que le prince, dont la puissance repose sur l’or et sa collecte par l’impôt, doit s’appuyer sur la classe des marchands et favoriser l’essor industriel et commercial de la nation afin qu’un excédent commercial permettre l’entrée des métaux précieux.  On identifie trois types de mercantilisme dans la pensée économique: le bullioniste fondé sur l'appropriation de l'or et qui caractérisa l'Espagne conquérante; le commercial qui prône l'accroissement des richesses par l'échange et qui s'est surtout développé en Angleterre; le manufacturier qui correspond à l'un des axes de la politique économique menée en France par Colbert. 
    Le courant physiocrate

    La physiocratie est un courant de pensée économique pré-classique qui s’est développé au cours du XVIIIe siècle et qui reflète une économie dominée par l’agriculture, tout en donnant une première représentation globale du circuit économique. L’analyse de Quesnay dépeint une société composée de trois classes : la classe des travailleurs de la terre appelée classe productive qui crée non seulement les biens nécessaires à sa consommation et à la reconstitution des semences et aussi ceux qui seront consommés par les autres, celle des propriétaires qui prélèvent une partie des richesses créées et la classe des artisans qualifiée de façon significative de « stérile » qui travaille mais ne produit pas de richesse.   

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  • Le rôle des organisations internationales dans la résolution pacifique des conflits

    Définition

    Le conflit (ou différend ou litige) international est une opposition de thèses juridiques ou d’intérêts entre des Etats : conflits juridiques ou justiciables parce que leur règlement est normalement effectué par la voie juridictionnelle ou arbitrale qui portent sur l’application ou l’interprétation du droit positif, conflits politiques ou non justiciables parce que les Etats préfèrent les soumettre à des modes diplomatiques ou politiques de règlement dans lesquels une des parties demande une modification du droit positif.

    Les modes de règlement des conflits

    Le règlement des conflits par l’ONU

    Les buts des Nations unies sont définis dans l’article 1 de la charte : «  maintenir la paix et la sécurité internationales et, à cette fin, prendre des mesures collectives efficaces en vue de prévenir et d’écarter les menaces à la paix et de réprimer tout acte d’agression », « réaliser par des moyens pacifiques […] l’ajustement ou le règlement de différends ou de situations de caractère international susceptibles de mener à une rupture de la paix ».

    La charte des Nations unies consacre une large place à la question du maintien de la paix. La charte indique que les Etats doivent « éviter de recourir à la menace et chercher à régler leurs différends par des moyens pacifiques », autrement dit par des négociations et des accords. C’est au conseil de sécurité qu’incombe, depuis 50 ans, la responsabilité du maintien de la paix. Il peut, si la paix est menacée, prendre des sanctions diplomatiques et économiques en imposant, par exemple, un embargo commercial.

    Le règlement régional des différends

    Créée en 1945, la Ligue arabe comprenait sept États membres. Au fur et à mesure de leur accession à l'indépendance, les autres États du monde arabe ont adhéré à cette organisation; actuellement vingt et un sont représentés. Le siège de la Ligue, situé au Caire lors de sa fondation, fut transféré à Tunis en 1979, puis revint au Caire en 1990.  Il ne faut pas confondre la Ligue arabe avec l'Organisation de la conférence islamique (OCI), qui regroupe les États de la Ligue arabe et les principaux pays musulmans d'Afrique et d'Asie. L'OCI, dont le siège est à Djedda, a pour vocation de renforcer la solidarité islamique à l'échelle internationale. De profondes divisions politiques ont souvent contrecarré l’action de la ligue. L’organisation des Etats américains est une organisation fondée en 1948 à Bogotá et regroupant les États-Unis et les principaux États d'Amérique latine (à l'exception de Cuba, exclue en 1962). Elle a pour but de résoudre les problèmes communs aux trois Amériques, en particulier dans les domaines économique et culturel. Son conseil siège à Washington.

    Le 25 mai 1963, trente chefs d'États indépendants d'Afrique signent à Addis-Abeba, capitale de l'Éthiopie, la charte de l'Organisation de l'unité africaine (OUA). Cette charte est inspirée par l'idée que l'Afrique doit pouvoir s'exprimer de façon unitaire, d'une seule voix. L'organisation panafricaine va rassembler, au fur et à mesure des indépendances, la totalité des États du continent. Seule l'Afrique du Sud en était absente, jusqu'à l'abolition de l'apartheid et l'accession de Nelson Mandela au pouvoir. L'OUA s'est montrée active, au cours des premières années de son existence, dans la lutte contre le colonialisme. Elle a d'ailleurs créé en 1963 un «comité de libération» pour aider à l'émancipation des dernières populations non indépendantes du continent. Elle n'a pas pu jouer le rôle qu'elle s'était assigné dans le règlement des conflits entre États africains, en raison à la fois de ses moyens très limités et des désaccords entre ses membres. En dépit des échecs, l'OUA a renforcé le principe de l'intangibilité des frontières des États africains, même si elles sont héritées de la colonisation. Le 37e sommet de l'OUA, qui s'est tenu en juillet 2001, était consacré à la préparation de la phase de transition menant à la transformation de l'organisation en Union africaine (UA). Cette dernière prendra modèle dans ses structures sur l'Union européenne (une Commission, un Conseil des ministres et un parlement).

    L’union de l’Europe occidentale créée en 1954 comme solution de rechange après l’échec de la communauté européenne de défense. Longtemps en sommeil, la politique étrangère et de sécurité commune mise en place par l’Union européenne avec les traités de Maastricht et d’Amsterdam préparent son intégration l’instrument de la défense commune. Élargie progressivement à 28 Etats, les pays membres de l’Union européenne ont décidé en 1999 la disparition de l’UEO qui devient un mécanisme propre à l’UE. Instituée sous le nom de Conférence pour la Sécurité et la Coopération en Europe (CSCE), l'OSCE (ainsi baptisée depuis 1995) rassemble aujourd’hui 55 États d'Europe continentale, du Caucase, d'Asie centrale et d'Amérique du Nord. À l'origine, l'objectif de l'OSCE s'articula autour de trois thèmes principaux : la sécurité militaire et l'inviolabilité des frontières, la coopération économique et scientifique, et enfin le respect des droits de l'homme dans l'Europe des deux blocs (OTAN et Pacte de Varsovie). Depuis la fin de la guerre froide, entérinée par la conférence de Paris en 1990, elle a évolué et concerne essentiellement la restauration de la stabilité dans les régions touchées par la guerre, la consolidation de la démocratie, la prévention des conflits et le désarmement.


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