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Par capauniv2 le 18 Décembre 2007 à 07:09
La protection de certains majeurs
Introduction
L'article 490 du Code civil prévoit que «lorsque les facultés mentales sont altérées par une maladie, une infirmité ou un affaiblissement dû à l'âge, il est pourvu aux intérêts de la personne par l'un des régimes de protection prévus» par les textes, à savoir la sauvegarde de la justice, la tutelle et la curatelle. Le texte précise que «les mêmes régimes de protection sont applicables à l'altération des facultés corporelles si elle empêche l'expression de la volonté», ajoutant ainsi que «l'altération des facultés mentales ou corporelles doit être médicalement établie.» Notons qu'une règle existe s'agissant du logement de la personne protégée: «Quel que soit le régime de protection applicable, dit l'article 490-2, le logement de la personne protégée et les meubles meublants dont il est garni doivent être conservés à sa disposition aussi longtemps qu'il est possible.» Dans l'hypothèse où il est nécessaire, dans l'intérêt de la personne protégée, que le droit d'habitation et le mobilier soient vendus, l'acte doit être autorisé par le juge des tutelles après avis du médecin traitant.
La mise sous sauvegarde de justice
Les conditions du placement
Ce régime de protection des majeurs constitue une innovation de la loi du 3 janvier 1968. La personne protégée nest pas dessaisie de ses droits. Le législateur veille toutefois à ce quelle ne se fasse pas du tort en contractant. Aux termes de larticle 491, « peut être placé sous la sauvegarde de justice le majeur qui, pour lune des causes prévues à larticle 490, a besoin dêtre protégé dans les actes de la vie civile », cest-à-dire lorsque ses facultés mentales sont altérées, que ce soit par une maladie, une infirmité ou un affaiblissement dû à lâge. Il pourrait aussi sagir dune personne dont laltération des facultés corporelles empêche lexpression de la volonté.
Deux cas de placement sous la sauvegarde de justice sont prévus : lun ordinaire à linitiative du médecin, lautre exceptionnel à celle du juge des tutelles. Larticle 490-1, alinéa 2 prévoit ce mode de placement à linitiative du juge des tutelles, lorsque celui-ci est saisi dune demande tendant à louverture dune tutelle ou dune curatelle. Étant donné la durée de ces procédures, il peut être opportun de placer la personne quil faut protéger sous la sauvegarde de la justice.
À la différence de la tutelle et de la curatelle, la sauvegarde nest pas ouverte par un jugement. Elle résulte de laccomplissement de deux actes : la déclaration médicale et lenregistrement au parquet. La déclaration médicale est obligatoire quand le malade est soigné « dans un établissement public, hôpital psychiatrique, hôpital général, hospice ». Elle est facultative dans dautres cas notamment quand le malade est soigné à domicile.
Cette déclaration est adressée sans aucune formalité au procureur de la République du lieu de traitement, qui le mentionne sur un registre spécialement tenu à cet effet et qui en donne avis, le cas échéant, au procureur de la République du lieu où lintéressé est domicilié. Le préfet doit être informé par le procureur de la mise sous sauvegarde (art. L. 327, Code de la santé publique).
Les effets du placement
Selon larticle 491-2 alinéa 1er du Code civil, « le majeur placé sous la sauvegarde de justice conserve lexercice de ses droits ». Il conserve la possibilité de faire lui-même des actes juridiques sans être assisté ni représenté. En principe, ces actes sont valables, même sils ont été passés postérieurement au jour où a pris effet la mesure de protection. Ce principe vaut pour les actes patrimoniaux, quelle que soit leur nature, comme pour les actes extrapatrimoniaux (mariage, reconnaissance denfant naturel...).
Toutefois, le majeur sous sauvegarde de justice étant par définition une personne ayant besoin dêtre protégée, il se peut quil ait agi sans être en possession de tous ses moyens, ou quil ait été amené à faire des opérations néfastes. Aussi, la loi sefforce de lempêcher de passer de telles opérations, en le faisant bénéficier dactions spéciales qui sont la rescision pour lésion et la réduction pour excès. Il y a également lieu de prévoir de quelle manière sera assurée la gestion des biens de lintéressé : « Toutefois, les actes quil a passés et les engagements quil a contractés pourront être rescindés pour simple lésion ou réduits en cas dexcès lors même quils ne pourraient être annulés en vertu de larticle 489 »
La lésion suppose un déséquilibre entre les avantages réciproquement stipulés dans un contrat. Laction en rescision est assimilée à une action en nullité relative. Elle peut être intentée par le majeur protégé lui-même, le conjoint, les ascendants, les descendants, les frères et soeurs de la personne protégée, son curateur si la curatelle a été ouverte entre-temps et le ministère public. Après le décès du majeur protégé, laction ne peut être intentée que par ses héritiers. Le tribunal dispose dun pouvoir dappréciation. Le tribunal ne devra donc pas seulement procéder à un examen objectif de légalité des prestations, mais aussi combiner cet examen « avec une appréciation subjective de la situation respective des deux contractants ».
Le régime de laction en réduction pour excès est en principe semblable à celui de laction en rescision pour lésion. Mais, contrairement à lacte lésionnaire, lacte excessif ne comporte aucun déséquilibre. Il se caractérise par linutilité dune dépense, ou par une disproportion entre une dépense et les ressources de la personne protégée. Laction en réduction nentraîne pas la nullité de lacte Elle tend seulement à ramener lopération excessive à des proportions compatibles avec la situation pécuniaire de lintéressé.
Par ailleurs, le patrimoine du majeur protégé peut avoir un embryon de gestion, tantôt dorigine conventionnelle, tantôt dorigine légale, tantôt dorigine judiciaire. Le mandat conventionnel est de plus en plus pratiqué. La nomination dun mandataire peut avoir été prévue par le malade lui-même (avant une opération chirurgicale, ). Ce mandat nest révocable que par décision de justice (exception au principe selon lequel un mandat est toujours révocable). Le juge peut également ordonner que les comptes lui soient transmis, ce qui lui permet de contrôler lexécution du mandat.
En labsence de mandat, les proches ont lobligation de faire les actes conservatoires que nécessite la gestion du patrimoine du sauvegardé. Si nécessaire, le juge des tutelles organise la sauvegarde de manière à la rapprocher de la curatelle. Prérogative quil utilise souvent : la nomination dun mandataire spécial - par exemple le conjoint qui peut faire des actes dadministration déterminés. Temporaire, la sauvegarde sachève soit par la restauration de la pleine capacité du sauvegardé, soit par sa transformation en une incapacité proprement dite.
La tutelle des majeurs
Lexistence
Selon larticle 492 du Code civil, une tutelle est ouverte lorsquun majeur, en raison de laltération de ses facultés mentales ou corporelles, « a besoin dêtre représenté dune manière continue dans les actes de la vie civile ». Les juges du fond ont un pouvoir dappréciation souverain sur ce point. Mais le certificat dun psychiatre est exigé, dès le début de la procédure. En ce qui concerne les personnes qui ont qualité pour provoquer louverture dune tutelle, deux catégories doivent être distinguées : dune part, certaines personnes peuvent former directement la demande : il sagit de la personne quil y a lieu de protéger, des proches, du curateur, du ministère public, et du juge des tutelles qui a la possibilité de se saisir doffice ; dautre part, certaines personnes peuvent seulement donner au juge avis de la clause qui justifierait louverture de la tutelle : autres parents, alliés, amis, médecin traitant. Le juge des tutelles doit entendre la personne visée dans la requête et lui donner connaissance de la procédure introduite.
Les organes de la tutelle
La tutelle complète entraîne la constitution dun conseil de famille, la nomination dun tuteur et dun subrogé-tuteur. Les règles sont les mêmes que pour les mineurs : le conseil de famille, présidé par le juge des tutelles, est composé de quatre à six membres nommés par le juge. Il organise les conditions générales de vie du majeur protégé, donne les autorisations nécessaires au tuteur dont il fixe, le cas échéant, la rémunération le tuteur agit seul pour les actes dadministration ainsi que pour les actes conservatoires mais doit, en revanche, obtenir lautorisation du conseil de famille pour les actes de disposition, de même quil doit obtenir le concours du subrogé-tuteur pour recevoir des capitaux. Le subrogé-tuteur exerce une mission de surveillance générale du tuteur. Lorsque lautorisation du conseil est requise pour la validité dun acte du tuteur, elle peut être remplacée par celle du juge des tutelles si lacte porte sur des biens dont la valeur nexcède pas 15 300.
Forme simplifiée de la tutelle, ladministration légale est souvent préférée à la tutelle complète car elle est plus souple, sans conseil de famille ni subrogé-tuteur. Le juge décide cette mesure lorsque le majeur à protéger a des parents aptes à gérer les biens de lincapable, notamment lorsquil sagit denfants inadaptés devenus majeurs. Les règles applicables sont encore celles relatives aux mineurs. Le juge désigne un administrateur parmi les parents ou alliés du majeur qui agit sous contrôle (le conjoint nest dailleurs pas désigné de plein droit). Ladministrateur agit comme le tuteur , mais doit obtenir pour ses décisions lautorisation du juge des tutelles (il ny a pas dans ce cas de conseil de famille).
La gérance de tutelle est une institution nouvelle intéressant les malades hospitalisés ou les vieillards en hospice nayant pas beaucoup de biens (on lappelle souvent la « tutelle des pauvres »). Cest léquivalent de ladministration sous contrôle judiciaire, mais exercée par un tiers et non par un parent ou allié. Il ny a pas de parent ou allié susceptible dêtre administrateur, et le patrimoine nexige pas la mise en place dune tutelle complète. Le juge désigne alors un administrateur spécial inscrit sur la liste des gérants de tutelles établies par le procureur de la République (un gérant de tutelle peut gérer jusquà quarante dossiers dans certains cas). Le gérant a pour rôle dassurer la gestion du patrimoine du majeur protégé. Ses pouvoirs sont limités : il perçoit les revenus de la personne protégée, règle les dépenses courantes, acquitte les obligations alimentaires dont elle pourrait être tenue. Sil y a excédent, il le verse sur un compte ouvert chez un dépositaire agréé. Si dautres actes deviennent nécessaires, il saisit le juge qui pourra soit donner lautorisation, soit décider de constituer la tutelle complète.
Le juge fixe la rémunération du gérant qui est financée par le patrimoine du majeur protégé.
La tutelle dEtat est instaurée lorsque deux circonstances sont réunies : dune part, il nexiste pas de personne à même dexercer la mesure de protection dans lentourage du majeur (cas de vacance) ; dautre part, le patrimoine est suffisamment important ou complexe (sinon, serait choisie la désignation dun gérant de tutelle) pour exiger la mise en oeuvre dune tutelle complète. La tutelle dÉtat est confiée au préfet, qui la délègue au directeur départemental de laction sanitaire et sociale, à un notaire ou à une personne physique ou morale (association tutélaire par exemple). Le tuteur agit sous contrôle du juge des tutelles.
La situation juridique du majeur en tutelle
La tutelle est un système de représentation : le majeur sous tutelle est remplacé dans la réalisation formelle des actes par le tuteur, ladministrateur légal ou le gérant de tutelles. Assimilé à un mineur, il se trouve totalement déchargé de la gestion de ses biens. Les actes passés par un majeur sous tutelle , postérieurement au jugement douverture de la tutelle, sont nuls de droit. Les actes antérieurs peuvent être annulés si la cause qui a déterminé louverture de la tutelle existait notoirement à lépoque où ils ont été faits. Cependant, il ne faut pas oublier, dune part que le majeur sous tutelle peut être autorisé à accomplir certains actes dans le cadre dun aménagement de la tutelle, dautre part quil peut accomplir les actes de vie courante (achats quotidiens). En revanche, toute activité commerciale lui est interdite.
La loi impose par ailleurs de conserver dans la mesure du possible le domicile. On ne peut en disposer quavec lautorisation du juge qui vérifie - notamment pour les majeurs hospitalisés - après avis du médecin traitant par exemple, que la conservation du domicile ne présente plus dintérêt eu égard à létat de santé du majeur. Il faut, dans la mesure du possible, permettre au majeur de participer aux décisions relatives à sa vie personnelle et à lévaluation de ses besoins et de son bien-être, dautant plus que le tuteur ne dispose pas des droits des parents du fait de lautorité parentale. Il en résulte que, si le majeur est apte à exprimer une volonté, on ne peut pas passer outre, sauf si la loi le prévoit.
Si le majeur na pas de volonté ou est incapable de la manifester, on peut procéder par analogie avec la représentation en matière de biens : lorsque la décision ne porte pas sur un acte grave, le tuteur peut agir seul ; lorsquelle porte sur un acte grave, le tuteur doit obtenir lautorisation du conseil ou du juge. Les juges apprécient facilement les actes touchant à la personne comme des actes graves (opération, traitement lourd). Enfin il faut préciser que certains actes sont trop personnels pour pouvoir être faits par le représentant, avec ou sans autorisation du conseil ou du juge. Il en résulte que, si la loi ne les autorise pas, ils ne peuvent être accomplis car ni le majeur ni le représentant nen ont le pouvoir. Ainsi de la reconnaissance dun enfant naturel (mais la filiation pourra être établie autrement), de ladoption ou du testament. Le mariage nest permis quavec le consentement dun conseil de famille (sil nexiste pas, il est créé pour lespèce), sauf consentement des deux parents. Dans tous les cas, le médecin traitant doit donner son avis.
La curatelle
Introduction
Le majeur semi-incapable par suite de laltération de ses facultés mentales ou physiques ou en cas de prodigalité, oisiveté ou intempérance peut être placé sous curatelle. Il interviendra lui-même sur la scène juridique, mais pour les actes les plus graves, il devra être assisté dun conseil, le curateur, sans lautorisation duquel lacte ne sera pas valable.
La curatelle est une mesure de protection conçue pour sappliquer dans les hypothèses où laltération des facultés personnelles est trop grave pour quune simple sauvegarde de justice soit suffisante, tout en natteignant pas un point tel quune mesure de tutelle simpose.Les conditions
Laltération des facultés personnelles, mais également la prodigalité, lintempérance ou loisiveté sont de nature à justifier louverture dune curatelle. Il est difficile en pratique de distinguer entre les situations où lorganisation dune curatelle suffit et celles dans lesquelles une mesure de tutelle est nécessaire, la représentation constituant la seule réponse adaptée à létat du malade. Il appartient au juge des tutelles de choisir la solution la plus satisfaisante, eu égard à lavis formulé par le médecin spécialiste appelé à constater laltération des facultés. Un pouvoir souverain dappréciation est reconnu aux juridictions du fond.
Le prodigue dilapide inutilement ses biens par des dépenses exagérées, déraisonnables. Dimportantes dettes de jeu, hors de proportion avec les moyens financiers de lintéressé, sont considérées comme un signe de prodigalité. Lintempérance est révélée par labus dalcool, lusage de stupéfiants, etc. Loisiveté se distingue par labsence de travail rémunérateur, situation dont lintéressé saccommode au point de ne procéder à aucune tentative en vue dy mettre fin. Cependant la prodigalité, lintempérance ou loisiveté ne suffisent pas, à elles seules, à justifier la mise en curatelle. Encore faut-il que ces situations exposent leur auteur à tomber dans le besoin ou compromettent lexécution de ses obligations familiales. La seule dilapidation des revenus, dès lors notamment quelle compromet lexécution des obligations familiales de celui qui sy livre, justifie la mise en curatelle.
Les effets
Elle obéit à une organisation simplifiée, puisquelle ne comporte pas dautre organe permanent que le curateur nommé par le juge des tutelles. La curatelle entraîne lapplication dun régime dincapacité partielle qui interdit à lintéressé de réaliser seul les opérations considérées comme les plus importantes. Il en est ainsi des actes de disposition : vente dimmeuble ou de fonds de commerce, conclusion dun bail de plus de neuf ans, emprunt, transaction, donation... Laccomplissement de ces opérations suppose lassistance du curateur ou, si ce dernier la refuse, lautorisation du juge des tutelles. À défaut, lacte est entaché de nullité relative.
Lannulation peut être sollicitée par lincapable lui-même, mais aussi par son curateur. Laction se prescrit par cinq ans contre lincapable à compter de la cessation de la curatelle (art. 510-1, al. 2 et art. 1304, al. 3, C. civ.). Si le curateur, de manière formelle ou implicite, apporte son approbation à lacte passé, ou si la personne protégée ayant recouvré sa pleine capacité procède à sa confirmation, laction séteint plus rapidement.
Dans le domaine extrapatrimonial, laccord du curateur est requis pour le mariage de lincapable. Tous les autres actes peuvent être régulièrement accomplis sans assistance, quils soient à caractère conservatoire ou dadministration. Toutefois, ils sont susceptibles dêtre attaqués pour insanité desprit, ou de faire lobjet dune action en rescision pour lésion ou en réduction pour excès. On remarquera que le majeur en curatelle a la faculté de reconnaître seul un enfant naturel et de rédiger librement son testament (art. 513, al. 1), sous réserve dune éventuelle application de larticle 901 du Code civil selon lequel la validité dun tel acte suppose quil ait été établi par une personne saine desprit.
A linverse, une réduction de la capacité reconnue au majeur protégé peut être décidée par le juge des tutelles. Ce dernier est en droit dajouter, dès lorigine ou par décision ultérieure destinée à tenir compte dune aggravation de létat de lintéressé et après avis médical, dautres actes à la liste de ceux pour lesquels lassistance du curateur est normalement exigée. Il peut également, sans quil y ait lieu de solliciter lopinion du médecin traitant, confier au curateur au jour de sa nomination une mission non de simple assistance, mais sur certains points de représentation. Le recours à la technique de la représentation doit demeurer exceptionnel sous peine de priver la curatelle de toute signification. Cette possibilité est prévue pour la perception des revenus de lintéressé, le paiement de ses dettes à légard des tiers, et le dépôt du solde auprès dun dépositaire agréé (art. 512 C. civ.). Dans ce cas, le curateur doit rendre compte de sa gestion chaque année au juge des tutelles.
Hormis le cas du décès de la personne protégée qui entraîne, cela va de soi, la cessation du régime de protection, la curatelle prend fin aux termes de larticle 509, alinéa 1 « de la même manière que la tutelle des majeurs ». La curatelle peut donc cesser de deux manières différentes : soit par la transformation en tutelle, si létat du majeur sest aggravé, soit par la mainlevée de la curatelle, en cas damélioration de ses facultés mentales ou corporelles, ou de modification de son comportement, lintéressé nétant plus susceptible de tomber dans le besoin ou de manquer à lexécution de sesobligations familiales. Le jugement transformant la curatelle en tutelle ou ordonnant mainlevée de la curatelle doit être publié selon les règles usuelles en matière dincapacité des majeurs (inscription au répertoire civil et mention en marge.
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Par capauniv2 le 18 Décembre 2007 à 07:04
Les Etats-Unis dAmérique
Les assises juridiques
La suprématie de la constitution
Les américains vouent un véritable culte à leur constitution, pierre angulaire de la nation. Datant de 1787, amendée mais jamais modifiée, elle établit les trois pouvoirs et leur séparation. Si la constitution na jamais été modifiée, 27 amendements le complètent, le contredisent parfois. Les 10 premiers amendements, appelés le « Bill of Rights », ont été rédigés dès 1791. Le premier amendement sacralise la liberté dexpression. Laccord fondateur de lUnion ne peut être révisé quavec la participation des Etats fédérés.
Deux procédures de révision sont prévues. Lune à linitiative du Congrès suppose un vote par ses deux chambres à la majorité des deux tiers. Lautre à la demande des législatures des deux tiers des Etats fédérés entraîne la réunion dune convention cest-à-dire dune assemblée spécialement élues à cette fin. Les amendements doivent ensuite être approuvés, dans un délai fixé par le Congrès, par les trois quarts des Etats fédérés avant dentrer en vigueur. Cette ratification est faite par les législatures locales ou par des conventions dEtat.
Le fédéralisme
Le fédéralisme est une des réalités qui marque le plus la vie quotidienne du citoyen. Le fédéralisme exige une répartition précise des rôles entre lEtat fédéral et les Etats fédérés. Chacun des cinquante Etats dispose de sa propre constitution. Lorganisation des Etats fédérés est comparable à celle de lEtat fédéral : ils sont dotés dun parlement à deux chambres, le gouverneur est directement élu et la cour de justice applique le droit.
On note toutefois des différences de fonctionnement, de prérogatives entre les cinquante membres. Le droit civil, pénal, fiscal, le contrôle des armes, des drogues et des jeux, par exemple, sont de la responsabilité des Etats. En outre, ils ont généralement le contrôle sur le système éducatif, le maintien de lordre, laménagement du territoire et sur toutes les administration locales (comités, districts, municipalités). La santé et laide sociale sont deux domaines partagés entre lEtat fédéral et les Etats fédérés.
La séparation des pouvoirs
Les trois pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire) sont séparés: Le pouvoir exécutif est assuré par le président et le vice-président. George W. Bush a été élu président des États-Unis en novembre 2000 (son mandat a commencé le 20 janvier 2001). Il a été réélu en 2004. Le pouvoir législatif revient à un Congrès composé de deux chambres, le Sénat et la Chambre des Représentants, qui siègent au Capitole. La Cour suprême est la plus haute instance du système judiciaire fédéral. Composée de neuf juges à vie choisis par le président avec l'accord du Sénat, elle interprète les lois et vérifie leur constitutionnalité. Le système judiciaire fédéral américain a la particularité de ne pas séparer juridictions judiciaire et administrative, mais aussi d'être un véritable pouvoir et non une simple autorité. Il « s'oppose » aux systèmes judiciaires des cinquante États américains, qui disposent de leurs propres systèmes de recours (cours d'appel et cours suprêmes).
Lorganisation des pouvoirs
Le président des Etats-Unis
Lélection présidentielle, qui a lieu tous les quatre ans, nest pas un scrutin au suffrage direct. Au sein de chaque parti, une première sélection doit seffectuer entre les différents candidats. Les militants se prononcent lors dun processus délections dites primaires. Les électeurs ne votent pas à ce stade pour le candidat lui-même, mais pour des délégués qui formeront la délégation du parti de chaque Etat à la convention nationale. Elles ont lieu entre février et juin de lannée de lélection présidentielle. Certains Etats préfèrent organiser un caucus. La désignation des délégués nest pas faite directement par les électeurs se rendant aux urnes, mais au sein dune assemblée réunissant les chefs du parti au niveau local, des représentants des différents comités du parti dans la circonscription.
Le choix définitif du candidat de chaque parti (et du candidat à la vice présidence) se fait lors des conventions nationales des partis. Celles-ci adoptent aussi le programme, la plate forme du parti. La convention réunis depuis 1837 pour les démocrates et 1954 pour les républicains, est organisée par le comité national du parti: y siègent les délégués désignés par les 50 Etats. Les règles de majorité sont variables. Jusquen 1936, les démocrates exigeaient les deux tiers des suffrages. Depuis 1952, un seul tour a toujours suffi. La personnalité choisie par le parti portera ses espoirs lors de lélection proprement dite.
A ce stade, on ne procède pas encore à lélection du président, mais à celle de grands électeurs qui à létape suivante désigneront le président. Les élections ne sont pas organisées au niveau de lUnion, mais à celui des Etats. Chaque Etat a droit à autant de grands électeurs quil dispose délus au Congrès. Les candidats à la fonction de grand électeur se présentent devant le corps électoral en faisant connaître le nom de celui pour qui ils voteront lors du stade suivant, celui de lélection présidentielle proprement dite. Le scrutin est un scrutin de liste à un tour. Dans la quasi-totalité des Etats, la totalité des sièges de grands électeurs va au parti qui obtient la majorité. Le résultat de lélection présidentielle sont ainsi connus avant même son déroulement au lendemain de ce premier scrutin par le décompte des grands électeurs sur lesquels chaque candidat peut compter.
Le collège des électeurs présidentiels se réunit le premier lundi suivant le deuxième mercredi de décembre, en principe dans la capitale de chaque Etat. Chaque électeur vote pour le candidat de son parti. Le président comme le vice-président doivent obtenir la majorité absolue des électeurs dans deux votes distincts, soit 538 : 2 = 270. Au cas où aucun candidat nobtient cette majorité, la chambre des représentants choisit elle-même le président parmi les trois candidats arrivés en tête. Quant au vice-président, il est alors choisi par le sénat entre les candidats en tête.
Chef de lEtat, symbole de lunité nationale, ce qui est important dans un système fédéral le président des Etats-Unis est aussi en quelque sorte le gouvernement en entier puisque le cabinet nest pas un organe distinct de lui. Chargé de veiller à lexécution des lois, le président peut prendre toutes les mesures quil juge indispensables à la mise en uvre de la loi. En tant que chef de ladministration fédérale il nomme et révoque un grand nombre de fonctionnaires. La constitution fait du président le chef des armées, ce qui lui donne le droit en temps de guerre de diriger les opérations militaires, en temps de paix de décider dutiliser les forces armées pour repousser une attaque soudaine.
Le Congrès
Composée de 435 membres (plus 3 pour le district de Washington), la chambre des représentants est élus pour deux ans. Lélection se déroule au scrutin uninominal à un tour, chaque Etat étant divisé en circonscriptions et les modalités du vote étant fixées par les Etats. La représentation des Etats est à peu près proportionnelle à leur population mais il y a parfois de grandes inégalités entre les circonscriptions. Le sénat est composé de deux sénateurs par Etat, quelle soit sa population, ce qui est conforme au principe traditionnel du système fédéral, mais cela crée des inégalités de représentation considérables. Les sénateurs sont au nombre de 100. Les sénateurs sont élus pour six ans, directement par le peuple au scrutin majoritaire à un tour (depuis 1913) leur renouvellement seffectue par tiers tous les deux ans.
Les deux chambres disposent de pouvoirs communs, mais le sénat apparaît comme lassemblée la plus puissante et la plus importante et bénéficie de pouvoirs propres. Le congrès est dépositaire tout dabord, au moins partiellement du pouvoir constituant. Il a aussi le pouvoir de déclarer la guerre. Il exerce le pouvoir législatif : les deux chambres sont sur un pied dégalité mais la plupart du temps linitiative vient de la chambre des représentants. En matière dimpôts les représentants ont même le monopole de linitiative Mais le sénat peut proposer des amendements. Le sénat doit donner son accord à la nomination des hauts fonctionnaires fédéraux. Dautre part, le sénat a des pouvoirs en matière de relations internationales : si le président conclut les traités, ceux-ci doivent être ratifiés par le sénat à la majorité des deux tiers des présents.
La cour suprême
La Cour suprême des États-Unis est le sommet du pouvoir judiciaire aux États-Unis et le tribunal de dernier ressort. C'est l'Article III de la Constitution des États-Unis qui institue une Cour suprême et autorise le Congrès à instituer des tribunaux inférieurs, ce qu'il a fait. Conformément à l'article III, la Cour suprême est compétente sur tous les cas relevant de la Constitution ou des lois des États-Unis et des traités qu'ils ont conclus. La Cour décide en première instance dans quelques rares cas : affaires impliquant un des États de l'Union, un État ou un diplomate étranger. Pour toutes les autres affaires, elle a une compétence d'appel. Dans tous les cas, ses jugements sont sans appel. Elle se cantonne généralement aux affaires les plus importantes, et notamment, à décider si les lois des États-Unis ou celles des différents États, sont conformes à la Constitution, dont elle est l'interprète définitive.
Ce pouvoir de contrôle de constitutionnalité, qui est l'essentiel de la puissance de la Cour suprême, n'est pas explicite dans la Constitution, et la Cour se l'est effectivement attribué en 1803 dans son arrêt Marbury v. Madison. Le contrôle de constitutionnalité aux États-Unis est fait a posteriori, de façon concrète et diffuse. « A posteriori » signifie qu'il a lieu après que la loi a été promulguée. Il est concret, c'est-à-dire que la constitutionnalité d'une loi n'est examinée que dans le cadre d'une affaire particulière. Le Congrès fixe par la loi le nombre des juges siégeant à la Cour suprême : sept à l'origine, neuf depuis 1869, dont un président. Ils sont nommés par le Président des États-Unis, avec le consentement du Sénat (parfois l'approbation du Sénat peut-être refusée, mais peu de candidats sont ainsi rejetés); ils peuvent être destitués après jugement par le Congrès selon la même procédure d'impeachment qui s'applique au Président des Etats-Unis.
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Par capauniv2 le 18 Décembre 2007 à 07:00
La république fédérale dAllemagne
Introduction
La République de Weimar est le nom donné au régime politique que connut l'Allemagne de 1919 à 1933, parce que l'Assemblée qui vota la Constitution se réunit dans cette ville. L'État créé est une république démocratique et parlementaire. Très vite allait apparaître un courant nationaliste, qui rendait la République responsable de l'humiliation du traité de Versailles (juin 1919). Au début de sa création, la République de Weimar connaît donc une existence troublée: soulèvement des spartakistes à Berlin en janvier 1919, putsch de Kapp à Berlin en novembre 1920, tentative de coup d'État de Ludendorff et de Hitler à Munich en novembre 1923, énormes difficultés économiques.
Mais en 1930, la crise économique mondiale frappe l'Allemagne brutalement, tandis que l'on assiste à la disparition progressive du parlementarisme: chancelier de 1930 à 1932, le chef du Centre catholique, Brüning, gouverne par décrets. Les masses, qui ont subi une grave paupérisation, sont de plus en plus attirées par les partis extrêmes: communistes et surtout nationaux-socialistes dont le chef, Hitler, se fera donner les pleins pouvoirs par le Reichstag (janvier 1933). Après la capitulation sans condition, le 8 mai 1945, le pays, en ruine, n'est plus un État souverain : son territoire, partagé en quatre zones occupées par les puissances alliées, est amputé à l'est au profit des Soviétiques et des Polonais.
Le 8 mai 1949, les délégués des dix Länder de l'Ouest votent la Loi fondamentale de la République fédérale d'Allemagne (RFA), tandis que, dans la zone soviétique, est créée en octobre 1949 la République démocratique allemande (RDA). La Loi instaure un équilibre des pouvoirs entre les Länder et le Bund (la fédération), comme entre l'exécutif et le législatif. En novembre 1989, le mur de Berlin tombe. Dès le 3 octobre 1990, un traité d'union met fin à la division opérée en 1949.
Les organes
Le parlement
Le Bundestag représente le peuple. La représentation de chaque land est proportionnelle à sa population. Il est élu pour quatre ans, dans chaque land, selon un système électoral compliqué combinant scrutin majoritaire et représentation proportionnelle. La moitié des sièges est attribuée au scrutin majoritaire uninominal à un tour dans des circonscriptions, lautre moitié est répartie à lintérieur de chaque land à la représentation proportionnelle entre les listes présentées par les partis, en tenant compte des sièges déjà attribuées au scrutin majoritaire. Mais il faut avoir obtenu au moins 5% des voix au plan national pour pouvoir participer ) la répartition des sièges à la représentation proportionnelle.
Le Bundesrat représente les Etats et comprend 68 membres pour 16 Lander. Tous les Etats nenvoient pas un nombre légal de délégués au Bundesrat. Il est tenu compte de leur population pour fixer leur représentation qui varie de trois à six membres. Ceux-ci sont désignés par le gouvernement de chaque land et sont donc des fonctionnaires. Lors des scrutins, les représentants de chaque land votent dans le même sens conformément aux directives qui leurs sont données (mandat impératif). Il ne sagit donc pas dune assemblée parlementaire classique, dune véritable seconde chambre. Cest là lune des originalités du fédéralisme allemand.
Le bicaméralisme allemand est inégalitaire. Chambre populaire, le Bundestag à des attributions plus larges que lautre chambre dont le rôle nest cependant pas négligeable. Les lois peuvent avoir comme origines les projets gouvernementaux, les propositions des membres du Bundestag. Devant le Bundestag, le texte fait lobjet de trois lectures. La première lecture est une simple formalité. La deuxième intervient après létude du texte par les commissions. La troisième donne lieu à un vote densemble et ne suscite guère de discussions. Le Bundesrat ne peut modifier la loi, il peut simplement lapprouver sans lamender, lui opposer son veto ou engager une procédure spéciale de discussion. Seul le Bundestag peut mettre en cause la responsabilité politique du gouvernement.
Lexécutif
Le président de la république est élu pour 5 ans au scrutin indirect. Le collège électoral est composé par les membres du Bundestag complétés par un nombre égal de délégués désignés par les Lander. A partir du troisième tour de scrutin, la majorité relative suffit. Il nest rééligible quune fois. Le président est irresponsable et ses pouvoirs sont assez réduits sans être toutefois entièrement négligeables : il promulguer la loi, saisit le tribunal constitutionnel, conclut les traités, nomme à certains emplois . Laccord du président fédéral est indispensable pour des décisions importantes : dissolution, mise en vigueur des pouvoirs de crise.
Le chancelier est le chef du gouvernement et le constituant sest employé à lui assurer lappui dune majorité au Bundestag. Le président fédéral propose au Bundestag un candidat qui ne peut être élu quà la majorité absolue des suffrages. Si le candidat du président échoue, le Bundestag peut élire toujours à la majorité absolue, son propre candidat. Si le Bundestag ne parvient pas à designer un chancelier, le président peut soit nommer le candidat ayant obtenu la majorité relative soit dissoudre le Bundestag.
Les pouvoirs du chancelier lui confèrent une forte autorité. Il lui appartient de choisir les ministres sans intervention du parlement et de les faire nommer par le président. Le chancelier peut les révoquer discrétionnairement. Seul le chancelier reçoit linvestiture du parlement. Il est seul responsable devant ce dernier de la politique dun gouvernement dont il définit les lignes dorientations politiques générales. Cest au gouvernement dans son ensemble que la constitution confie les attributions habituelles de lexécutif, faisant ainsi réapparaître le principe du gouvernement collégial.
Le tribunal constitutionnel fédéral
Les juristes allemands sont très attachés à la notion dEtat de droit. La loi fondamentale consacre lEtat de droit et témoigne ainsi de ladhésion du peuple allemand aux valeurs démocratiques. Les allemands ont voulu assurer la suprématie de la loi fondamentale en instituant des organismes destinés à en contrôler le respect. Le plus connu et le plus efficace est la cour constitutionnelle fédérale qui siège à Karlsruhe. Elue par les deux chambres en dehors de leur sein, la cour est à la fois la gardienne de la constitution, de la conformité du droit fédéré au droit fédéral et le défenseur des principes politiques sur lesquels repose la démocratie allemande. La cour constitutionnelle fédérale est élue pour une moitié par le Bundestag et pour lautre moitié par le Bundesrat.
Le fonctionnement du régime allemand
La défiance constructive
La motion de censure doit inviter le président à relever le chancelier de ses fonctions et comporter le nom dun successeur. Cette procédure est connue sous le nom de défiance constructive. Le constituant a ainsi voulu mettre le Bundestag devant ses responsabilités. Il ne peut renverser le gouvernement que sil est en mesure de proposer un nouveau chef de lexécutif. Cette procédure rigoureuse na encore joué que deux fois et réussi une fois, le 1er octobre 1982 lorsque la coalition des chrétiens-démocrates et des libéraux a imposé à la suite de ladoption dune motion de censure, M. Helmut Kohl pour remplacer le chancelier Schmidt.
La question de confiance
Le chancelier prend linitiative dun vote sur la confiance. Si celle-ci lui est refusée, il peut, dans les trois semaines, soit démissionner soit demander au président de dissoudre le Bundestag. Pour éviter de revenir devant les électeurs, ce dernier peut profiter de ce délai pour élire un nouveau chancelier à la majorité absolue. Léchec dune question de confiance noblige donc pas le chancelier à démissionner. La question de confiance nest quexceptionnellement posée.
Depuis 1972, elle na abouti que deux fois à la mise en minorité du gouvernement, les 20 septembre 1972 et 17 décembre 1982. Les deux fois le chancelier (Brandt puis Kohl), qui nétait pas obligé de démissionner après le vote défavorable, provoqua la dissolution. En réalité la procédure de larticle 68 navait été utilisée que pour permettre la dissolution, le chancelier demandant même à ses amis de contribuer à le mettre en minorité. A chaque fois le parti du chancelier est sorti renforcé des élections suivant la dissolution.
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Par capauniv2 le 18 Décembre 2007 à 06:56
Le Royaume-Uni
Introduction
Le Royaume-Uni est un État indépendant d'Europe de l'Ouest créé en 1707, composé de la Grande-Bretagne (Angleterre, Écosse et Pays de Galles) et de lIrlande du Nord. La jadis principauté indépendante de Galles tomba aux mains des monarques anglais en 1284. À travers l'Acte d'Union (1707), l'Angleterre (incluant le pays de Galles) et l'Écosse se mirent d'accord pour une union politique sous la forme d'un Royaume de Grande-Bretagne. L'Acte d'Union de 1800 a unifié le Royaume de Grande-Bretagne et le Royaume d'Irlande, qui est lentement tombé sous contrôle anglais entre 1541 et 1691, pour former le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande en 1801. L'indépendance de la République d'Irlande en 1922 a suivi la séparation de l'île d'Irlande deux ans auparavant avec la province d'Ulster restant attachés au Royaume-Uni ce qui mène en 1927 au nom officiel de « Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord ».
Le cadre institutionnel britannique est l'un des plus vieux du monde. Cela ne veut pas dire pour autant qu'il est figé. À partir d'institutions anciennes, dont certaines sont séculaires, en effet, ce système s'est presque toujours adapté à temps à l'évolution de la société et a ainsi évité les changements brutaux et les périodes révolutionnaires, au moins depuis la «Glorieuse révolution» de 1688 qui a d'ailleurs ressemblé davantage à un coup d'État qu'à une véritable révolution ; depuis cette période, le Royaume-Uni a constitué, en droit constitutionnel, une monarchie parlementaire gouvernée par le «roi en son
Parlement» mais où le rôle du Souverain est allé en diminuant au cours des XIXe et XXe siècles. Il n'y a pas de loi fondamentale écrite réglant en détail les rapports entre les pouvoirs publics ; il existe néanmoins un ensemble constitutionnel qui forme le cadre normal du fonctionnement des institutions politiques.
Cet ensemble est constitué de textes législatifs, de conventions et de précédents ainsi que de décisions de justice. La Pétition des droits est requête présentée en 1628 au roi d'Angleterre Charles Ier par la Chambre des lords et celle des communes. Elle demandait notamment que soient reconnus le principe de l'inviolabilité de la personne et celui du contrôle du Parlement pour la levée de nouveaux impôts. Le roi dut céder. La restauration de l'absolutisme par Charles II menace le Parlement, où le parti whig
(libéral) fait promulguer l'habeas corpus contre les arrestations arbitraires (1679). Lorsque Jacques II tente de restaurer le catholicisme, il se trouve si isolé qu'il doit s'enfuir et abdiquer, tandis que le Parlement, ayant appelé au trône Guillaume d'Orange, lui fait entériner le bill des Droits (1689). C'est une révolution sans heurt qui assure définitivement les libertés et fonde une monarchie constitutionnelle sans Constitution.Lorganisation institutionnelle
Le pouvoir exécutif
Le monarque anglais daujourdhui nest que le lointain reflet de son ancêtre dil y a quelques siècles. Les règles daccession au trône sont fixées depuis 1701 par les règles dhérédité dans la famille royale des Windsor (qui se sont appelés Hanovre jusquà 1917) Les mâles héritent en premier et a défaut les femmes par ordre de primogéniture. Cest dans le prestige seul que réside l'essentiel de son pouvoir : le monarque règne, mais ne gouverne pas, selon la formule consacrée. Symbole de la nation et de son unité, le souverain n'a de pouvoirs que symboliques, même si, en théorie, il pourrait déclarer la guerre ou opposer son veto à une loi.
Le premier ministre est désigné par le roi. En pratique, il doit être membre de la chambre des communes. En effet, depuis 1894, cest le leader du parti majoritaire, celui qui a gagné, qui est choisi. Il compose lui-même son cabinet, désignant les ministres et créant au besoin de nouveaux ministères. Il préside les réunions du cabinet, en fixe lordre du jour, oriente ses débats, contrôle la mise en uvre de la politique définie. Toutefois, comme l'a montré l'épisode du départ brutal de Margaret Thatcher, il reste dépendant des humeurs de son parti ; c'est pourquoi, malgré les apparences d'une forte personnalisation, voire d'une «présidentialisation» progressive, le système britannique reste un système à parti dominant.
Les ministres sont choisis par le premier ministre. Aujourdhui, les ministres sont tous parlementaire en grande majorité issus de la chambre des communes. Depuis 1937, cependant, on a fait obligation au premier ministre de choisir des ministres au sein des lords. Les ministres sont placés sous lautorité du premier ministre qui peut modifier leur affectation, se substituer à eux, les obliger à démissionner. Le cabinet est une émanation du gouvernement, tous les ministres nen font pas partie. Les membres du cabinet sont choisis par le premier ministre et démis par lui, et si les titulaires des fonctions les plus en vue sy retrouvent toujours (chancelier de léchiquier, secrétaire dEtat au foreing office, secrétaire dEtat à lintérieur ), leur liste varie dune législature à lautre. Le cabinet détient les attributions traditionnelles de lexécutif. Le cabinet a linitiative des lois. En théorie, les communes peuvent refuser leur refuser au gouvernement. Les mécanismes de la responsabilité politique ne jouent donc pratiquement jamais. Le premier ministre et son gouvernement sont responsables devant la nation lors des élections.
Le pouvoir législatif
La chambre des lords est la plus célèbre des chambres aristocratiques, la plus ancienne aussi. La chambre des lords reste une assemblée non élue. Il existe plusieurs catégories de membres. La pairie héréditaire, pairs dAngleterre et dEcosse se succédant de père en fils ou parfois en filles, est abolie. Les pairs à vie sont nommés par le roi sur proposition du premier ministre. Les lords spirituels sont les hauts dignitaires de lEglise anglicane. La chambre des lords na jamais eu la possibilité de mettre en jeu la responsabilité du cabinet et elle a perdu la majeure partie de ses pouvoirs à commencer par ses attributions financières. Les lords participent à lélaboration des lois. Mais depuis 1911, en cas de conflit avec les communes, celles-ci, après un certain délai, ont le dernier mot, les lords doivent sincliner et approuver le texte des communes.
La chambre des communes comprend 659 membres, âgés de plus de 21 ans, élus pour 5 ans, au scrutin uninominal majoritaire à un tour. Lordre du jour est fixé par lexécutif. Les communes votent la loi. Si en théorie les parlementaires ont le droit de soumettre à la chambre des propositions de lois, lhabitude sest prise de laisser un quasi monopole de linitiative législative au gouvernement. Les communes ont la possibilité de renverser le gouvernement. Celui-ci est responsable devant elles, mais le bipartisme rend tout à fait théorique une telle situation.
Le bipartisme britannique
La caractéristique essentielle du système de partis britannique est quil met en présence deux grands partis. La division du parlement britannique entre deux courants remonte au lendemain de la révolution de 1648. Les Tories et les Whigs sopposent dabord pour des raisons religieuses. Les premiers, plus attachés au roi, sont des anglicans marqués par la tradition catholique, les seconds sont proches du puritanisme et sefforcent de limiter labsolutisme du roi. Au cours du XIXe siècle, les Tories sont devenus les conservateurs et les Whigs sont devenus les libéraux. Leur lutte domine la vie politique britannique jusquà lapparition au début du XXe siècle des travaillistes. Le succès du nouveau parti fut rapide et de 1906 à 1935 la Grande-Bretagne a vécu sous un régime tripartiste. Depuis 1935, les libéraux sont hors du jeu pour le pouvoir.
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Par capauniv2 le 18 Décembre 2007 à 06:53
La diversité des régimes
Le régime parlementaire
Le régime parlementaire est un régime de collaboration équilibrée des pouvoirs, où le gouvernement et le parlement ont des domaines daction communs initiative des lois) et des moyens daction réciproques, le parlement pouvant mettre en jeu la responsabilité politique du gouvernement (le chef de lEtat étant, lui, irresponsable) et le gouvernement prononcer la dissolution du parlement. Le régime parlementaire fonctionne sous des formes diverses.
Le régime parlementaire dualiste est une variété de régime parlementaire caractérisé par le rôle actif joué par le chef de lEtat et la double responsabilité du gouvernement, à la fois devant le chef de lEtat et devant le parlement. Le régime parlementaire moniste est celui dans lequel le gouvernement nest plus responsable que devant le seul parlement par suite de leffacement du chef de lEtat.
Le régime parlementaire rationalisé est un régime parlementaire réglementé de manière à pallier les inconvénients (instabilité gouvernementale notamment) résultant de labsence dune majorité cohérente (octroi de prérogatives au gouvernement dans la procédure législatives, réglementation de la mise en jeu de la responsabilité gouvernementale, délai de réflexion, désignation concomitante du nouveau chef du gouvernement, )
Le régime présidentiel
Le régime présidentiel est caractérisé par lindépendance de lexécutif et du législatif. Pour donner plus dautorité au chef de lEtat, on imagina donc de le faire désigner par le peuple. Le chef de lEtat est ainsi placé sur un pied dégalité avec le parlement : lorigine de leur pouvoir est populaire. Cependant, lélection au suffrage universel nest pas une condition suffisante pour que lon se trouve en face dun régime présidentiel.
Il faut en outre que le président soit le véritable chef de lexécutif et que le législatif et lexécutif soient nettement séparés. Les ministres sont uniquement des collaborateurs du chef de lEtat. Nommés et révoqués par lui, ils exécutent sa politique, le parlement na pas le pouvoir de mettre en cause leur responsabilité, de les démettre ou de les forcer à démissionner. En contrepartie, il na pas à simmiscer dans la législation.
Le régime dassemblée
Comme son nom lindique, le régime est celui où lassemblée domine les autres pouvoirs, où lexécutif apparaît comme une autorité subordonnée. Le régime est monocaméral, ou tout au moins, il ny a quune assemblée qui compte. Une simple inégalité entre les pouvoirs ne suffit pas à caractériser un tel régime, il faut que l'Exécutif ne garde aucune indépendance. La France a inventé le régime dassemblée en 1793. Il a été fort peu repris par la suite car ce régime de déséquilibre des pouvoirs soriente soit vers lanarchie soit vers labsolutisme dun petit nombre ou dun seul.
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