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Lincidence de létat de santé
Labsence, cause de suspension
Obligations du salarié
La maladie et, de ce fait, labsence du salarié doit être temporaire, médicalement justifiée et ne pas être fictive. Dans tous les cas, il faut prévenir lemployeur, justifier de son état cest-à-dire fournir un certificat médical et informer lemployeur de son état. Lexercice dune activité rémunérée et\ou concurrentielle constitue un manquement à son obligation de loyauté et constitue une cause de licenciement.
Quand une convention collective prévoit le versement dindemnités complémentaires par lemployeur à celles de la sécurité sociale, lemployeur a le droit de faire procéder à une contre visite par un médecin de son choix. Le refus illégitime du salarié de sy soumettre ou labsence illégitime du salarié lors de la contre visite médicale supprime les indemnités complémentaires versées par lemployeur.
Affections dorigine professionnelle
Selon larticle L122-32-2 du code du travail, il est interdit à lemployeur de rompre le contrat dun salarié victime dune maladie professionnelle pendant la durée de son contrat. La sanction dun licenciement qui interviendrait malgré linterdiction est la nullité sauf en cas de faute grave du salarié pendant son arrêt de travail, dimpossibilité de maintenir le contrat de travail pour une cause extérieure à létat de santé.
Affections dorigine non professionnelle
Selon larticle L122-45 du code du travail, aucun salarié ne peut être licencié en raison de son état de santé sauf inaptitude constatée par la médecine du travail. Un arrêt du 13 03 2001 autorise lemployeur à licencier le salarié si ses absences répétées perturbent le bon déroulement de lentreprise et nécessite son remplacement définitif. Si lemployeur ne justifie de ce motif le licenciement, celui-ci est sans cause réelle et sérieuse.
Issues de la période de suspension
Rôle du médecin du travail
Le salarié doit passer un examen médical après une absence d'au moins vingt et un jours à la suite d'une maladie ou d' un accident non professionnel, après une absence d'au moins 8 jours pour un accident du travail ou une maladie professionnelle. Lemployeur a 8 jours pour faire passer au salarié la visite de reprise.
La visite de reprise met fin à la période de suspension du contrat de travail. Le médecin déclare le salarié soit apte soit apte avec de sérieuses réserves sil constate que le salarié aura des difficultés. Dans ce dernier cas, le salarié doit passer deux semaines plus tard un deuxième examen qui constatera son inaptitude.
Réintégration dun salarié déclaré apte
Lemployeur a lobligation de le réintégrer dans un emploi identique ou similaire si ce poste nexiste plus ou nest plus vacant. Il faut que lemploi proposé nemporte aucune modification du contrat de travail. Si lemployeur ne respecte pas cette obligation et quil rompt le contrat de travail, la rupture est considérée sans cause réelle et sérieuse.
Sil sagit dune affection professionnelle, le salarié a une faculté de réintégration à défaut il pourra obtenir des dommages-intérêts de 12 mois de salaires minimums et des indemnités liées au licenciement. Sil sagit dune affection non professionnelle, il sagit de sanction de droit commun et dindemnités de rupture de droit commun.
Reclassement dun salarié déclaré inapte
A lissue de son absence pour maladie ou accident, le salarié peut être inapte à reprendre son emploi. A ce titre, larticle L122-24-4 du code du travail met laccent sur lobjectif de reclassement du salarié. Lemployeur est tenu de proposer un autre emploi au salarié, approprié à ses capacités et aussi comparable que possible à lemploi précédent (article L122-32-5 du code du travail).
En cas dimpossibilité de reclassement, lemployeur doit faire connaître au salarié le motif sopposant au reclassement, respecter la procédure de licenciement et allouer au salarié une indemnité compensatrice dun montant égal à celui de lindemnité prévue en cas dinobservation et le versement dune indemnité spéciale de licenciement. Le contrat de travail peut également être rompu sil y a un refus de reclassement par le salarié.
Si lemployeur ne respecte pas son obligation et licencie le salarié, il se fera opposer un licenciement sans cause réelle et sérieuse. Sil sagit dune affection professionnelle, le salarié aura droit à une indemnité spéciale de licenciement et compensatrice de préavis. Lemployeur peut être tenu de verser des dommages-intérêts de 12 mois de salaires. Sil sagit dune affection non professionnelle, le salarié aura droit aux indemnités de licenciement.
Faute de reclassement dans le mois qui suit lexamen médical et à défaut de licenciement dans ce délai, lemployeur doit verser le salaire correspondant à lemploi précédemment occupé. Il faut noter quil ny a pas dobligation de licencier mais quon oblige celui-ci à reclasser le salarié ou à prendre ses responsabilités cest-à-dire la décision de licencier. Si lemployeur ne reprend pas le versement du salaire, le salarié peut demander au juge de constater la rupture du contrat sans cause réelle et sérieuse.
La grève
Validité du mouvement
La grève, droit reconnu par la constitution, est un arrêt de travail collectif et concerté pour obtenir la satisfaction de revendications professionnelles connues de lemployeur formulées au niveau national ou local. Ce droit est essentiellement jurisprudentiel cest pourquoi le rôle du juge est fondamental.
Cessation du travail
La cessation du travail doit être un arrêt total et franc du travail pour être qualifier de grève. Le débrayage, qui est une grève de durée brève, est licite. Mais le débrayage revêt un caractère abusif lorsquil conduit à une désorganisation grave de lentreprise. La grève perlée qui est une exécution volontairement défectueuse de la prestation de travail nest pas un mouvement licite.
La grève dite tournante est un arrêt de travail affectant alternativement les services, les uns à la suite des autres. Selon une jurisprudence du 4/10/1979, la grève tournante est valable si elle ne paralyse pas lactivité de lentreprise. La grève bouchon qui est la grève dun service paralysant lensemble de lactivité lorsque les activités des autres services sont dépendantes de celui-ci est reconnu licite par la jurisprudence du 10/01/1973.
Action collective et concertée
La grève ne nécessite pas un arrêt de travail par lensemble de lentreprise ni par la majorité du personnel. Un arrêt du 13/11/1996 admet la grève dun seul dès lors quil est lunique salarié de lentreprise. Un arrêt du 29/03/1995 admet la grève dun seul salarié sil répond à un mot dordre à caractère national.
La notion de concertation préalable à la grève nimplique pas que la grève a été longuement préparée à lavance. Elle peut être déclenchée spontanément mais elle doit traduire une décision commune des salariés. Le mouvement est valable même si la grève na pas été déclenchée par un syndicat. La grève peut être surprise car aucun préavis nest obligatoire.
Revendications professionnelles préalables
Les revendications doivent porter sur les conditions de travail, sur la rémunération, sur lemploi . Un arrêt du 16/11/1996 ne reconnaît pas la licéité des grèves de solidarité quand il sagit de soutenir un collègue justement sanctionné. Au contraire, la grève soutenant un salarié injustement sanctionné sera licite. Cette solution se comprend car il ne faut pas que les salariés mettent en échec le pouvoir disciplinaire du chef dentreprise si ce pouvoir est exercé de façon régulière.
De même, sont illicites les grèves politiques. La grève doit tendre à améliorer les conditions de travail. Si les grévistes sen tiennent uniquement à une critique de la politique du gouvernement cest-à-dire que la grève est faite manifestement dans un but politique elle devient abusive. Mais la grève peut avoir un aspect mixte: les tribunaux vont alors rechercher quel est le but principal du conflit, la grève étant illicite si laspect politique est dominant.
La revendication doit être préalable cest-à-dire antérieur à larrêt de travail. Depuis un arrêt du 20/05/1992, il nest plus exigé que lemployeur est rejeté préalablement les revendications. Le juge ne se reconnaît plus le pouvoir dapprécier le caractère raisonnable ou déraisonnable des revendications. Lauto satisfaction des revendications est interdite
Exercice du droit de grève
Les limites du pouvoir disciplinaire de lemployeur
Larticle L122-45 du code du travail interdit toutes sanctions disciplinaires fondées sur lexercice normal du droit de grève à défaut la sanction est nulle. Larticle L521-1 du code du travail interdit toutes mesures discriminatoires en matière de rémunération ou davantages sociaux à lencontre des grévistes. Pendant la grève, le contrat de travail est suspendu mais non rompu. Labsence de travail entraîne le non versement du salaire (le contrat de travail est un contrat synallagmatique). Il ne sagit pas dune sanction mais dune simple application du droit des obligations. Un arrêt du 8/07/1992 rappelle que la retenue sur salaire doit être strictement proportionnelle à larrêt de travail.
Il est interdit de rompre le contrat de travail dun gréviste à défaut le licenciement est nul obligeant soit à réintégrer le salarié si celui-ci le souhaite soit à lui verser des dommages-intérêts dun montant minimum de 6 mois de salaires. Il existe une exception à ce principe. Lemployeur a le droit de licencier un salarié gréviste si celui-ci commet une faute lourde (participer à un mouvement illicite, commission dacte répréhensible: séquestration des dirigeants, piquet de grèves empêchant lentrée ou la sortie de lentreprise ).
Encadrement du pouvoir patronal de riposte
La loi interdit aux employeurs de recourir à des intérimaires, à des contrats à durée déterminée pour pallier labsence des salariés grévistes. Lemployeur a toutefois le droit de faire appel à des bénévoles ou à une entreprise de sous traitance. Selon un arrêt du 24/01/1978, celui-ci na pas le droit de fermer son entreprise pour sopposer au droit de grève (lock out). Le lock out, moyen de pression au profit de lemployeur, nest pas reconnu par le droit français. Si le lock out nest pas reconnu par notre droit, cest que: ces mesures portent atteinte à la liberté dexercice du droit de grève.
Aussi, le lock out préventif est illicite. La décision de fermeture est un manquement de lemployeur à son obligation de fournir un travail. Néanmoins la jurisprudence du 4/07/2000 autorise lemployeur à fermer son entreprise en présence dune situation contraignante (raison de sécurité ). En cas dincapacité de lemployeur de fournir du travail au non gréviste, il est obligé de fermer lentreprise et de suspendre les salaires de ceux-ci. En cas de mouvement illicite, lemployeur peut faire appel au juge du TGI en référé pour ordonner lexpulsion des grévistes.
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Les différentes mesures
La garde à vue
Le principe
La garde à vue consiste à maintenir une personne à disposition de lofficier de police judiciaire pour les nécessités de lenquête. Lofficier de police judiciaire ne peut placer des personnes en garde à vue que lorsquil a « une ou plusieurs raisons plausibles de soupçonner quelles ont commis ou tenté de commettre une infraction ». Il en informe dès le début de la garde à vue le procureur de la république. La personne gardée à vue ne peut être retenue plus de 24 heures.
Toutefois, la garde à vue peut être prolongée pour un nouveau délai de 24 heures au plus sur autorisation écrite du procureur de la république. Sur instructions du procureur de la république, les personnes à lencontre desquelles les éléments recueillis sont de nature à motiver lexercice des poursuites sont à lissue de la garde à vue soit remises en liberté soit déférées devant ce magistrat. La personne gardée à vue est informée sans délai de ses droits, de la nature de linfraction ainsi que la durée de la garde à vue.
Les différents droits
La personne gardée à vue peut faire prévenir par téléphone un membre de sa famille au plus tard dans un délai de 3 heures à compter du début de la garde à vue. Lofficier de police judiciaire peut estimer quen raison des nécessités de lenquête, il ne peut faire droit à cette demande. Il en réfère alors sans délai au procureur de la république qui décide sil y a lieu dy faire droit.
La personne gardée à vue peut demander à ce quil soit examiné par un médecin, de même au moment de la prolongation. La personne gardée à vue a la possibilité de sentretenir avec un avocat dès le début de la garde à vue. Lentretien ne peut excéder 30 minutes. Lavocat na pas accès au dossier mais peut présenter des observations écrites. Un procès doit obligatoirement mentionner la durée des interrogatoires, de repos .
La mise en examen
La mise en examen est prévue par les articles 80-1 et 80-2 du code de procédure pénale. Elle ne peut concerner que les personnes à lencontre desquelles il existe des indices graves ou concordants rendant vraisemblable leur participation à la commission dune infraction comme auteur ou comme complice. La mise en examen est faite par le juge dinstruction.
Cette procédure est mise en place soit après linterrogatoire de première comparution ou lorsque la personne a dabord été entendue comme témoin assisté. Le juge dinstruction ne peut procéder à la mise en examen quaprès avoir préalablement entendue les observations de la personne ou lavoir mise en mesure de les faire. La personne a le droit dêtre assistée par un avocat qui a accès au dossier de la procédure.
Le témoin assisté
Toute personne nommément visée à un réquisitoire introductif (pièce de la procédure écrite par laquelle le ministère public saisit le juge dinstruction écartant la citation directe) ou par un réquisitoire supplétif (réquisitoire complémentaire pris en général à la demande du magistrat instructeur lui permettant dinformer sur des faits non visés dans le réquisitoire introductif et découverts en cours dinstruction) et qui nest pas mise en examen ne peut être entendu que comme témoin assisté.
Toute personne nommément visée par une plainte ou mise en cause par la victime peut être entendue comme témoin assisté. Toute personne mise en cause par un témoin ou contre laquelle il existe des indices rendant vraisemblable quelle ait pu participer comme auteur ou complice à la commission des infractions dont le juge dinfraction est saisi peut être entendue comme témoin assisté. La personne a le droit dêtre assistée par un avocat qui a accès au dossier de la procédure.
Le témoin assisté peut demander au juge dinstruction dêtre confronté à la personne ou les personnes qui le mettent en cause ou formuler des requêtes en annulation lors de sa première audition comme témoin assisté, la personne est informée de ses droits par le juge dinstruction. A tout moment de la procédure, le témoin assisté peut à loccasion de son audition demander au juge dinstruction à être mis en examen.
La comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité
La loi du 9 mars 2004 entrée en vigueur au 1er octobre 2004 a introduit cette procédure. Elle est prévue par les articles 495-7 à 495-16 du code de procédure pénale. En échange dune reconnaissance des faits, la personne mise en cause bénéficie de peines plus faibles. Le procureur de la république peut y recourir lorsque la personne reconnaît les faits qui lui sont reprochés et pour les seuls délits punis à titre principal dune peine damende ou dune peine demprisonnement dune durée inférieure ou égale à cinq ans.
La mesure est envisageable lorsque la personne est convoquée ou déférée devant le procureur de la république en application dune convocation par procès-verbal ou dune comparution immédiate. Celle-ci doit être assistée obligatoirement dun avocat tout au long de la procédure. Lintéressé dispose dun délai de 10 jours pour répondre. En cas dacceptation, lintéressé est aussitôt présenté devant le président du tribunal de grande instance qui homologue ou non les peines proposées.
Le déclenchement de laction publique peut résulter de la plainte avec constitution de partie civile ou dune citation directe émanant de la victime. Cette procédure nest pas applicable ni aux mineurs de 18 ans ni en matière de délits de presse, de délits dhomicide involontaires, de délits politiques ou de délits dont la procédure de poursuite est prévue par une loi spéciale.
La détention provisoire
La procédure
La détention provisoire nest possible dans le cas de délits que lorsque la peine encourue est égale ou supérieure à 3 ans. Elle est possible dans le cas de crimes quelle que soit la peine encourue. Elle est également possible en cas de méconnaissance des obligations du contrôle judiciaire quelle que soit la peine encourue. La détention provisoire est exclue dans le cas de contraventions.
La détention ne peut être ordonner ou prolonger que lorsquelle est lunique moyen de conserver les preuves ou les indices matériels ou dempêcher soit une pression sur les témoins ou les victimes et leur famille soit une concertation frauduleuse entre personnes mises en examen et complices; lorsquelle est lunique moyen de protéger la personne mise en examen, de garantir son maintien à la disposition de la justice, de mettre fin à linfraction ou de prévenir son renouvellement; lorsquelle est lunique moyen de mettre fin à un trouble exceptionnel et persistant de lordre public provoqué par la gravité de linfraction, les circonstances de sa commission, limportance du préjudice causé.
La durée
En matière correctionnelle, la détention provisoire ne peut dépasser 4 mois mais elle pourra être prolongée pour une durée maximum de 4 mois. Exceptionnellement, la décision pourra être renouvelée sans que la détention provisoire puisse excéder 1 ans. Cette durée pourra être portée à 2 ans lorsque lun des faits constitutifs de linfraction a été commis hors du territoire national lorsque la personne est poursuivie pour trafic de stupéfiants, terrorisme, association de malfaiteurs, proxénétisme, extorsion de fonds .
En matière criminelle, la durée de la détention provisoire est limitée à un an avec possibilité de prolongation de 6 mois par une ordonnance motivée rendue après un débat contradictoire. Le délai sont portés à 3 et 4 ans lorsque linfraction a été commise en dehors du territoire nationale ou lorsque la personne est poursuivies pour plusieurs crimes contre les personnes ou contre la nation, lEtat et la paix publique ou pour trafic de stupéfiants, terrorisme, proxénétisme, extorsion de fonds ou pour un crime commis en bande organisée.
Selon larticle 145-4 du code de procédure pénale, « Lorsque la personne mise en examen est placée en détention provisoire, le juge d'instruction peut prescrire à son encontre l'interdiction de communiquer pour une période de dix jours. Cette mesure peut être renouvelée, mais pour une nouvelle période de dix jours seulement. En aucun cas, l'interdiction de communiquer ne s'applique à l'avocat de la personne mise en examen ». La détention provisoire sera décomptée de la peine.
Selon larticle 148 du code de procédure pénale, « en toute matière, la personne placée en détention provisoire ou son avocat peut, à tout moment, demander sa mise en liberté, sous les obligations prévues à l'article précédent. La demande de mise en liberté est adressée au juge d'instruction, qui communique immédiatement le dossier au procureur de la République aux fins de réquisitions. Sauf s'il donne une suite favorable à la demande, le juge d'instruction doit, dans les cinq jours suivant la communication au procureur de la République, la transmettre avec son avis motivé au juge des libertés et de la détention ».
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La notion de service public
Le terme de service public peut avoir un sens organique et un sens matériel. Au sens organique, le service public implique une organisation, un appareil administratif. Au sens matériel, le service public désigne une activité, une mission ayant un caractère dintérêt général. LEtat peut conférer des prérogatives de puissance publique à des organismes privés gérant une activité de service public.
Lintention des gouvernants est déterminante. Mais la volonté des gouvernants nest pas toujours très claire, le juge est obligé den faire la recherche en se fondant sur certains indices. Le juge considère comme révélateurs lexistence de prérogatives de puissance publique, des clauses et règles dérogeant au droit privé, la création du service public et le contrôle de la marche du service.
Le juge a admis que lexploitation dune plage, dun terrain de camping, lorganisation de représentations théâtrales peuvent constituer dans certaines hypothèses des services publics ainsi que de nombreuses mesures prises par la ligue nationale de football. Si la notion ne permet plus de déterminer à elle seule la soumission au droit administratif, elle constitue une condition à lapplication du droit administratif.
Le régime juridique des services publics
Les principes fondamentaux du service public
Certains principes fondamentaux sappliquent à tous les services publics. Le service public doit fonctionner sans interruption de façon continue. Aussi bien devant les charges que le service public impose que devant les avantages quil procure, tous les citoyens sont égaux. Si les exigences de lintérêt général nécessitent des changements, le service public doit pouvoir être adapté à ces changements.
Les services publics administratifs
Les services publics administratifs sont soumis au droit administratif à moins de recourir à des procédés de gestion privée. Il y a application du droit public. Les agents sont normalement des agents publics, les deniers sont des deniers publics, les contrats sont administratifs lorsquils obéissent aux règles générales des contrats administratifs. Le contentieux est administratif.
Les services publics industriels et commerciaux
La définition même du service public industriel et commercial est assez imprécise: la jurisprudence sattache à une série dindices: nature de lactivité, fonctionnement dans les mêmes conditions que les entreprises industrielles ou commerciales ordinaires et plus généralement lintention des pouvoirs publics. Il est soumis au droit privé et est assimilé aux entreprises privées similaires.
Les modes de gestion du service public
La gestion directe
Dans le cadre de la régie, le service public est géré directement par les autorités et agents de la collectivité publique à laquelle il est rattaché. Le service ne constituant pas une personne morale distincte, il na aucune individualité mais il peut, néanmoins, disposer dune certaine autonomie financière. Logiquement, la régie est soumise à lensemble des règles de droit administratif.
Les procédés modernes
La concession de service public est le mode de gestion dun service public dans lequel la personne publique charge par contrat une autre personne de faire fonctionner à ses risques et périls un service public en lui permettant de se rémunérer sur les usagers public. Il reste soumis (y compris son personnel) aux règles de droit privé.
Létablissement public est une personne morale de droit public chargée dexercer à la place de lEtat, du département ou de la commune, mais sous leur contrôle, une des activités de ces collectivités locales. Il existe des établissements publics administratifs, des établissements publics industriels et commerciaux.
Le groupement dintérêt public (GIP) est une association dune ou plusieurs personnes morales de droit public ou de droit privé, pour permettre dexercer en commun pendant une période déterminée des activités qui ne peuvent donner lieu à un partage des bénéfices.
La délégation contractuelle de service public est un contrat par laquelle une personne morale de droit public confie la gestion dun service public dont elle a la responsabilité à une personne publique ou privée. Le contrat de délégation de service public va fixer les obligations du gestionnaire du service public.
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Introduction
Le procès
Une infraction a été découverte, le procès va se dérouler en trois phases: la poursuite, linstruction, le jugement. La poursuite est confiée au ministère public dont lobjectif est de mettre en uvre et dexercer laction publique (action portée devant une juridiction répressive pour lapplication des peines à lauteur dune infraction).
Linstruction appartient aux juridictions dinstruction dont la mission est de faire toute la lumière sur une affaire afin de décider si les personnes poursuivies doivent être renvoyées devant une juridiction de jugement ou si au contraire la procédure doit sarrêter. Enfin, le jugement est confié à des juridictions qui vont statuer sur le fond du procès cest-à-dire sur la culpabilité des délinquants et la peine à leur infliger.
Lenquête de flagrance
Lenquête de flagrance ou enquête de flagrant délit concerne des infractions qui se voient, sentendent, se perçoivent. Cette procédure sapplique aux crimes et aux délits flagrants punissables demprisonnement. Sont exclus de lenquêtes de flagrance les délits punissables damende seulement et les contraventions.
Les quatre cas de flagrance sont: crime ou délit qui se commet actuellement, antériorité immédiate du crime ou du délit, désignation de la personne soupçonnée par la clameur publique dans un temps voisin de linfraction, découverte dans un temps voisin de linfraction dune personne en possession dobjets ou laissant penser quelle a participé au délit.
Laction publique
Le procureur de la république est informé de toutes les plaintes et dénonciations faites dans son ressort territorial. Le procureur de la république a alors trois possibilités: il classe sans suite, il classe sous condition, il déclenche laction publique. La décision de classement sans suite peut être prise notamment: parce que lauteur nest pas identifié, parce quil ny a pas de preuves suffisantes, parce que la victime a retiré sa plainte.
Le procureur de la république peut revenir sur sa décision de classement jusquà la fin du délai de prescription. Labsence de déclenchement de laction publique pendant un certain fait perdre aux faits leur caractère délictueux. La prescription est dune durée de 10 ans pour les crimes, 3 ans pour les délits, 1 an pour les contraventions, 3 mois pour les diffamations.
Elle ne doit pas être confondue avec la prescription de la peine. Le classement sans suite ne fait pas obstacle à lexercice direct des poursuites par la victime devant la juridiction répressive. A linverse, le retrait de la plainte sauf exceptions rares na pas dincidence sur la décision de poursuite prise par le ministère public ce qui sexplique dans la mesure où une volonté individuelle ne peut empêcher laction de la société.
Les phases du procès pénal
Pour déclencher les poursuites, le ministère public a deux possibilités. La citation directe consiste à saisir directement la juridiction de jugement compétente en citant la personne poursuivie devant elle. Il sagit dun exploit dhuissier délivré à la requête du procureur de la république ou de la partie lésée. Le réquisitoire à fin dinformer tend à la saisine du juge dinstruction et est obligatoire lorsque linstruction est obligatoire.
Devant le tribunal de police et le juge de proximité
La procédure normale est la citation directe délivrée à lindividu par voie dhuissier et linvitant à comparaître devant le tribunal à une heure et une date fixées, le document contenant également linfraction reprochée. Mais il existe des procédures simplifiées qui permettent de régler laffaire en dehors des tribunaux: lamende forfaitaire, lordonnance pénale.
Lamende forfaitaire est utilisée essentiellement en cas dinfraction au code de la route lorsquil sagit dune contravention de la première à la quatrième classe. Laffaire est réglée dès que le contrevenant sest acquitté de lamende sans la contester. A linverse, si le contrevenant conteste lamende donc linfraction de façon motivée, le ministère public choisit de classer laffaire ou de poursuivre selon les règles normales.
Lordonnance pénale est utilisable pour toutes les contraventions et le fonctionnement est similaire mais cette fois-ci le juge est saisi, cest lui qui statue sans débat. Là encore si le contrevenant conteste la décision, il y aura lieu de suivre la voie ordinaire. Laudience ordinaire devant le tribunal de police se déroule en présence du ministère public, du prévenu et de la partie civile sil y a lieu. Chacune des parties est entendue et le juge rend sa décision immédiatement ou après délibéré.
Devant le tribunal correctionnel
Il existe cinq modes de saisine du tribunal correctionnel. Le premier est la comparution volontaire des parties à la suite de lavertissement du procureur de la république. Ensuite la saisine peut avoir lieu par citation directe. Cette procédure nest pas possible lorsque linstruction est obligatoire. Il existe également la saisine sur renvoi du juge dinstruction lorsque celui-ci sest forgé une conviction de culpabilité.
La convocation peut se faire également par procès verbal. Cette autre forme de saisine intervient en général après une enquête policière. Le procureur de la république invite la personne déférée à comparaître dans un délai compris entre 10 jours et deux mois. Enfin, le dernier procédé est celui de la comparution immédiate qui permet de traduire lauteur identifié de linfraction immédiatement devant le tribunal correctionnel le jour même.
La loi du 9/03/2004 a introduit une nouvelle procédure: comparution sur reconnaissance de culpabilité. En échange dune reconnaissance des faits, la personne mise en cause bénéficie de peines plus faibles. Cette procédure est possible pour les délits punis à titre principal dune peine damende, demprisonnement inférieure ou égale à cinq ans.
Devant la cour dassises
La cour dassisses est obligatoirement saisie par le juge dinstruction par une ordonnance de mise en accusation. Les débats sont contradictoires et, sauf exception, publics. Le délibéré comme devant les autres juridictions ne lest pas et la décision est prise à la suite dun vote à bulletin secret. Les juges et les jurés doivent dabord se prononcer sur la culpabilité ou la non culpabilité de lindividu.
Dans ce dernier cas, laccusé est acquitté (il existe une majorité pénale de huit voix sur douze pour prononcer la culpabilité de laccusé lorsque la cour dassisses statue en premier ressort et dix voix sur quinze lorsquelle statue en appel, les bulletins ou nuls lui étant favorables). Si la culpabilité est retenue, les juges et les jurés doivent alors délibérer sur la peine.
Les voies de recours
Les jugements du tribunal de police (dans quelques cas seulement notamment pour les contraventions de 5e classe) et du tribunal correctionnel peuvent être frappés dappel dans les dix jours de la notification du jugement soit par le prévenu soit par la partie civile. Le ministère public peut exercer son recours pendant 2 mois. Lopposition est également ouverte au prévenu qui a fait défaut à la procédure à condition quil soit de bonne foi, pendant dix jours.
Lappel des décisions de la cour dassisses a été institué par la loi du 15 juin 2000. La faculté dinterjeter appel contre les décisions de condamnation appartient au ministère public, à laccusé et à la victime quant à ses intérêts civils seulement pendant un délai de 10 jours sachant que la cour dassisses ne peut sur le seul appel de laccusé aggraver le sort de celui-ci. Pour toutes les juridictions pénales, le pourvoi en cassation doit être exercé dans le délai de cinq jours.
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