-
Les modalités douverture partie 1
La période préalable au jugement douverture
La demande douverture de la procédure
Selon le code de commerce dans son article L620-1 , il est institué une procédure de sauvegarde ouverte sur demande dun débiteur mentionné à larticle L620-2 du code de commerce. Le débiteur dispose dun monopole dans la demande douverture de la procédure contrairement au redressement ou liquidation judiciaire qui peut être ouverte à la demande des créanciers, du ministère public ou du tribunal par auto saisine.
La notion de débiteur est indirectement définie à larticle 50 du décret du 28/12/2005 qui dispose que « la demande douverture de la procédure de sauvegarde est déposée par le représentant légale de la personne morale ou par le débiteur personne physique au greffe du tribunal ». Le code du travail impose la consultation préalable des représentants du personnel qui devront désigner des personnes qui seront entendu par le tribunal.
Le débiteur doit déclarer sur lhonneur si un mandataire ad hoc a été désigné ou une procédure de conciliation ouverte dans les 18 mois précédent louverture de la demande. Le tribunal compétent est saisi par simple courier. Le tribunal statue sur louverture de la procédure, après avoir entendu ou dûment appelé, en chambre du conseil, le débiteur et le représentant du CE ou à défaut des délégués du personnel. Cette audition préalable est destinée à permettre au tribunal dêtre exactement informé
La compétence juridictionnelle
Larticle L621-2 du code de commerce prévoit que le tribunal de commerce est compétent si le débiteur est commerçant ou immatriculé au répertoire des métiers. Le tribunal de grande instance est compétent dans les autres cas. On rappellera quen cas dextension de la procédure, le tribunal compétent pour connaître de louverture subséquente de la procédure sera nécessairement la juridiction ayant ouvert la première procédure.
Au terme de larticle 1 du décret du 28/12/2005, le tribunal territorialement compétent est celui dans le ressort duquel le débiteur, personne morale, a son siège ou le débiteur, personne physique, a déclaré ladresse de son entreprise ou de son activité. A défaut de siège en territoire français, le tribunal compétent est celui dans le ressort duquel le débiteur a le centre principal de ses intérêts en France.
Le jugement
Le jugement douverture
Le tribunal peut ne pas ouvrir la procédure et rejeter la demande douverture soit lorsque le débiteur ne relève pas de la procédure soit lorsquil se trouve déjà en état de cessation des paiements. Dans ce dernier cas, le tribunal peut ouvrir doffice une procédure de redressement ou de liquidation judiciaire. Inversement, si les conditions sont réuni, le tribunal doit rendre un jugement douverture.
Le jugement douverture a des effets juridiques importants: il interrompt ou interdit les poursuites individuelles des créanciers, il interdit les inscriptions de sûretés, il arrête le cours des intérêts légaux et conventionnels, il interdit les poursuites contre les cautions coobligé ou garant autonome personne physique, le débiteur ne peut pas payer ses créanciers ni passer seul certains contrats. Le jugement douverture a aussi un contenu imposé: il doit déterminer la durée de la période dobservation, nommer les organes de la procédure et en labsence dadministrateur, un régime particulier est applicable.
La période dobservation
Selon larticle L620-1 du code de commerce, la procédure « est destinée à faciliter la réorganisation de lentreprise afin de permettre la poursuite de lactivité économique, le maintien de lemploi et lapurement du passif ». La période dobservation vise à préparer la solution définitive concernant lentreprise en privilégiant celle permettant sa survie. Il sagit de diagnostiquer les difficultés de lentreprise avant de les traiter par un plan de sauvegarde.
La période dobservation est limitée à 6 mois renouvelable une fois par une décision motivée du tribunal à la demande de ladministrateur judiciaire, du débiteur ou du ministère public. Elle peut être exceptionnellement prorogée de 6 mois à la demande du procureur de la république soit 18 mois au total. Aucune sanction jurisprudentielle ou légale ne frappe le dépassement de la durée de la période dobservation.
votre commentaire -
-
La procédure de sauvegarde
Introduction
La législation applicable est issue de la loi du 26 juillet 2005 dite de sauvegarde des entreprises. Lobjectif reste le même que celui de la législation antérieure: sauver les entreprises, les emplois qui y sont attachés et payer les créanciers.
Les conditions douverture
Les personnes physiques soumises à la procédure
Peut être déclaré en redressement en procédure collective, le commerçant cest-à-dire la personne qui accomplit habituellement des actes de commerce en en faisant sa profession habituelle. Le débiteur ne pourra solliciter sa mise en procédure collective que sil est immatriculé au registre du commerce. Son absence dimmatriculation à linverse ninterdira pas sa mise en redressement ou en liquidation sil nest pas lauteur de la saisine du tribunal mais il y aura lieu de démontrer sa qualité de commerçant.
La personne immatriculée au répertoire des métiers peut être placée sous procédure de sauvegarde. Il sagit de lartisan. Depuis la loi de sauvegarde des entreprises, lartisan de fait non immatriculé au répertoire des métiers peut faire lobjet dune procédure de redressement ou de liquidation judiciaire par assignation dun créancier, par requête du procureur ou saisine doffice du juge en tant que professionnel indépendant. Lune des grandes innovations de la loi de sauvegarde des entreprises a été détendre le domaine dapplication des procédures collectives à tout professionnel indépendant y compris aux professionnels libéraux.
Lagriculteur est la personne qui cultive, élève ou transforme un bien provenant de lagriculture selon larticle L311-1 du code rural. Il peut être déclaré en procédure collective indépendamment de son immatriculation au registre de lagriculture qui na quune valeur administrative non un effet présomptif de la qualité. Louverture de la sauvegarde peut être demandé par lagriculteur sans avoir solliciter une procédure de conciliation alors quun redressement et une liquidation judiciaire ouverte à la demande dun créancier doit être précédé de la saisine du juge afin de nommer un conciliateur.
Les personnes morales soumise à la procédure
Toutes les personnes morales de droit privé peuvent être placées sous procédure de sauvegarde. A contrario, il est impossible douvrir une procédure collective contre une personne morale de droit public. La procédure de sauvegarde ne peut être ouverte que contre une personne morale.
La notion de difficultés de nature à ouvrir une procédure de sauvegarde
Des difficultés insurmontables
La sauvegarde a été conçue par le législateur comme une procédure permettant de traiter judiciairement en amont les difficultés du débiteur avant que celui-ci ne soit en état de cessation de paiement. Le débiteur doit ici justifier de difficulté quil ne peut surmonter seul. Ces difficultés doivent être de nature à le conduire à la cessation des paiements.
Limprécision de la loi semble admettre tous types de difficultés: financière (dette arrivant à terme, manque de besoins en fonds en roulement), économique (perte dun marché, concurrence agressive, renchérissement de matières premières), social (grève, manque de qualification du personnel), juridique (procès en cours, recouvrement de créances difficiles). Selon larticle 5 du décret du 28/12/2005, le débiteur doit indiquer dans sa demande la nature des difficultés.
Labsence de cessation des paiements
A linverse de la procédure de redressement et de liquidation judiciaire voir pour partie de la procédure de conciliation, le débiteur ne doit pas être en cessation des paiements. Le code de commerce (article L631-1 alinéa 1) définit létat de cessation des paiements comme limpossibilité de faire face au passif exigible avec son actif disponible. Lactif disponible est lactif immédiatement mobilisable. Le passif exigible est celui qui est échu.
Cest au débiteur qui saisit le tribunal dune procédure de sauvegarde dapporter la preuve de labsence de cessation des paiements en prouvant que la consistance de son actif disponible permet de faire face à son passif exigible. Si le tribunal constate que le débiteur est déjà en état de cessation des paiements, il ouvrira doffice une procédure de redressement, de liquidation judiciaire. Si le tribunal a ouvert à tort une procédure de sauvegarde, il continuera la procédure sous forme de redressement judiciaire.
Lextension de la procédure
Selon larticle L621-2 alinéa 2 du code de commerce, la procédure de sauvegarde peut être étendu à une ou plusieurs autres personnes en cas de confusion de leur patrimoine avec celui du débiteur ou de fictivité de la personne morale. A cette fin, le tribunal ayant reçu la procédure initial reste compétent. Le but recherché est de soumettre à une plusieurs personnes physiques ou morales en raison de liens patrimoniaux existant entre elles. Elles nexigent pas que soit démontrer des difficultés insurmontables ni létat de cessation des paiements.
Les conditions de fonds
A la lecture des arrêts récents, il apparaît que les juges doivent établir une confusion des patrimoines ou une fictivité de lentreprise. Dans les deux cas, les différentes personnes ont abusé de la personne juridique soit en mélangeant leurs biens soit en ne constituant quune société apparente.
Sagissant de personne physique, la confusion résultera dune imbrication de leurs biens de tel sorte quil est impossible de distinguer le passif né du chef de lun ou du chef de lautre. Lextension est possible entre personnes physiques mais aussi entre une personne morale et une personne physique qui la dirige. La confusion sagissant des personnes morales résultera de flux financiers anormaux entre les sociétés.
La fictivité des sociétés est une négation de la personnalité morale. Cest le volonté des associés de ne pas donner à la société une existence véritable. La société est une façade une apparence de société. Les prétendus associés nont pas daffectio societatis.
Le régime
Laction en extension sapplique aussi bien à la procédure de sauvegarde quaux procédure de redressement ou de liquidation judiciaire. Son ouverture appartient aux seuls organes de la procédure (mandataire judiciaire, liquidateur, administrateur ou procureur de la république.
La procédure dextension a pour effet louverture dune procédure de sauvegarde unique ce qui impose une seul date douverture, une masse commune des biens des différentes personnes concernées et une solution unique cest-à-dire soit une procédure de sauvegarde ou de redressement soit une procédure de liquidation judiciaire.
votre commentaire -
ajout d'1 article dans la rubrique 2-la procedure penale
ajout de 2 articles dans la rubrique 2-droit du travail
votre commentaire -
Le temps de travail effectif
Ne sont pas concerné les cadres dirigeants, les VRP, les assistantes maternelles, les employés de maison et les concierges. Cette notion est définit à larticle L212-4 du code du travail. Le travail effectif est le temps pendant lequel les salariés doivent être à la disposition de lemployeur et se conformer à ses directives sans pouvoir vaquer librement à leurs occupations personnelles. Il doit être rémunéré et intégralement pris en compte pour l'appréciation de la durée du travail.
Notion de travail effectif
Gestion des temps dinaction
Le temps de travail effectif n'inclut pas le temps de trajet, sauf le temps de déplacement entre deux sites de l'entreprise ou entre l'entreprise et un client. Le temps de trajet entre le domicile et l'entreprise n'est pas considéré comme un temps de travail effectif. Les temps de trajet ne sont pas considérés comme du temps de travail effectif, dès lors que les déplacements ont lieu en dehors du temps habituel de travail et qu'il n'est pas démontré que c'était pour se conformer aux directives de son employeur que le salarié effectuait lesdits déplacements.
L'habillage et de déshabillage sont considérés comme du temps de travail lorsque: le port d'une tenue de travail est imposé par la loi, la convention ou l'accord collectif, le règlement intérieur ou le contrat de travail, les opérations d'habillage et de déshabillage doivent se faire dans l'entreprise ou sur le lieu de travail qui peut être distinct de l'enceinte de l'entreprise (cas d'un chantier). Si les deux conditions sont réunies les temps d'habillage et de déshabillage font l'objet de contreparties, soit sous forme de repos ou soit financières.
Un régime d'équivalence peut être mis en place, dans les professions et pour des emplois déterminés, comportant des périodes d'inaction. Une durée de présence supérieure à la durée légale est alors considérée comme équivalente à la durée légale. Le régime des heures supplémentaires ne s'applique que pour les heures effectuées au-delà de la durée équivalente à la durée légale. Ces périodes sont rémunérées conformément aux usages ou aux conventions ou accords collectifs.
Les astreintes sont des périodes pendant lesquelles vous êtes tenu de rester à votre domicile ou à proximité afin d'être en mesure d'intervenir pour votre entreprise. Seule la durée d'intervention est considérée comme du temps de travail effectif. Si vous n'êtes pas amené à intervenir durant votre période d'astreinte, celle-ci sera décomptée dans les temps de repos quotidien et hebdomadaire. Les conventions collectives doivent fixer le mode d'organisation des astreintes et la compensation (financière ou sous forme de repos) à laquelle elles doivent donner lieu.
Les limites maximums
Selon larticle L212-1, une journée de travail ne peut excéder 10h sauf dérogation conventionnelle, demande à linspecteur du travail ou en cas durgence dans la limite de 12h. Larticle L212-7 pose que le salarié ne peut travailler plus de 48h par semaine sauf dérogation auprès de linspecteur du travail sans excéder 60h par semaine. il pose aussi que sur une période de 12 semaines la durée maximum hebdomadaire est ramené à 44h sauf dérogation à 46h.
L'employeur est tenu d'accorder au moins 20 minutes de pause lorsque le temps de travail quotidien atteint 6h. Un temps de pause nest pas rémunéré sauf si pendant la pause, le salarié est susceptible de faire une intervention au bénéfice de lemployeur. Larticle L220-1 impose un repos de 11h sauf dérogation de 9h. Larticle L220-4 précise que le repos hebdomadaire doit être de 35h min. il est fixé le dimanche sauf dérogation.
Le dépassement de la durée légale
Les heures supplémentaires
Les heures supplémentaires sont les heures de travail effectuées au-delà de la limite légale. Le recours aux heures supplémentaires relève de linitiative du chef dentreprise dans le cadre de son pouvoir de direction et dorganisation des conditions de travail, et il nest pas sans contrepartie (augmentation de la rémunération ou repos compensateur). Le salarié ne peut pas les refuser.
Un contingent de base annuel est fixé pour chaque salarié. Toute heure supplémentaire simpute sur ce contingent qui est en principe de 220 heures par an et par salarié. Il peut être réduit ou augmenté par une convention ou un accord collectif de branche étendu. Lorsque le contingent est épuisé, tout supplément doit être autorisé par linspecteur du travail après consultation des représentants du personnel.
Les heures supplémentaires donnent lieu à un supplément de rémunération. Dans les entreprises de moins de 20 salariés, chacune des quatre premières heures effectuées au-delà de 35h donne lieu à une majoration de 10% de salaire. A partir de la 40e heure, le taux de majoration est de 25% puis de 50% à partir de la 44e heure. Dans les entreprises de plus de 20 salariés, chacune des quatre premières heures effectuées au-delà de 35 heures donne lieu à une majoration de 25%. Les heures supplémentaires effectuées au-delà de la quatrième donnent lieu à une majoration de 50%. Mais une convention ou un accord collectif étendu peut donner lieu au versement dune majoration différente sans être inférieur à 10%.
Le repos compensateur
Les heures supplémentaires effectuées
Dans les entreprises
Donnent droit à un repos compensateur égal à
À l'intérieur du contingent annuel
de plus de 20 salariés
50 % des heures effectuées au-delà de la 41e heure
Exemple : sur 44 heures, 3 heures ouvrent droit à un repos de 50 %, 1h30
Au-delà du contingent annuel
de 20 salariés ou moins
50 % des heures effectuées au-delà de la durée légale
Exemple : l'entreprise applique les 35 heures, les 36 e et 37 e heures donnent droit à un repos d'une heure
Au-delà du contingent annuel
de plus de 20 salariés
100 % des heures effectuées au-delà de la durée légale
Exemple : l'entreprise applique les 35 heures, les 36 e et 37 e heures donnent droit à un repos de 2 heures
Les majorations de salaire peuvent être remplacées par du repos compensateur par un accord collectif. Dès qu'un salarié a acquis 7 heures de repos compensateur, celui-ci peut être pris par journée entière ou par demi-journée, à la convenance de l'intéressé. Ce droit, le salarié doit l'utiliser dans les 2 mois qui suivent. Si l'employeur ne peut pas refuser la prise du repos, il peut la reporter pour des raisons impératives liées au fonctionnement de l'entreprise et après consultation des délégués du personnel.
Les congés payés
Ouverture du droit à congés et indemnités
Tout salarié a droit à des congés payés dès lors quil a travaillé au moins un mois dans la même entreprise. Le salarié a droit à 2,5 jours ouvrables de congés payés par mois de travail effectif sans que la durée totale du congé puisse excéder 30 jours ouvrables. Sont considérés comme jours ouvrables tous les jours de la semaine à lexception du dimanche et des jours fériés chômés.
Lindemnité de congés payés correspond à la rémunération à laquelle le salarié peut prétendre pendant son congés annuel. La méthode de calcul du 1/10 consiste à diviser par dix la rémunération brute perçue par le salarié entre le 1er juin de lannée précédente et le 31 mai de lannée en cours. Lindemnité de congés payés ne peut pas être inférieure au montant de la rémunération qui aurait été perçue pendant la période de congé si le salarié avait continué à travailler.
Prise des congés
En labsence de dispositions conventionnelles, lemployeur fixe après consultation des représentants du personnel la période ordinaire des congés dans lentreprise. Elle doit comprendre dans tous les cas la période du 1er mai au 31 octobre de chaque année. Elle doit être portée à la connaissance du personnel deux mois avant son ouverture. Lordre des départs est déterminé par la convention collective ou à défaut par lemployeur selon des critères légaux (situation de famille, possibilité du conjoint .).
La durée des congés pris en une seule fois ne peut excéder 24 jours ouvrables. La cinquième semaine doit être prise séparément. Le congé principal dune durée supérieure à 12 jours ouvrables peut être fractionné par lemployeur avec laccord des salariés. Ils bénéficient de jours de congés supplémentaires sils prennent une fraction du congé principal en dehors de la période du 1er mai au 31 octobre. Le report de congés dune année sur lautre nest pas admis.
votre commentaire