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Par capauniv2 le 17 Février 2007 à 07:09
La dévolution en présence dun conjoint survivant
Introduction
Longtemps, le conjoint a été considéré comme étranger à la famille laquelle était fondée uniquement sur les liens du sang. Le conjoint nétait appelé à la succession quà défaut de tout parent. Au fil du temps, les conceptions ont évolué. Maintenant, le conjoint fait partie de la famille. Il est même devenu un membre de la famille beaucoup plus proche que la plupart des parents par le sang.
Il faut que le mariage ait subsisté jusquau décès du de cujus. Si le divorce avait été prononcé ou si le mariage avait été annulé, le survivant ne pourrait rien prétendre dans la succession de son ex-conjoint. Si, lors du décès, les époux étaient séparés de corps, le survivant conserve ses droits successoraux sauf si la séparation de corps étant prononcée par consentement mutuel, les époux avaient inclus dans leur convention une renonciation à leurs droits successoraux.
Primauté du conjoint survivant sur les autres héritiers
Les seuls héritiers avec lesquels le conjoint entre en concours sont les descendants et les père et mère du défunt. A défaut de ceux-ci, le conjoint recueille toute la succession: il élimine les frères et surs du défunt, les grands-parents ou aïeux, les oncles et tantes, cousins .Toutefois, la loi a prévu deux tempéraments: un droit de retour en faveur des frères et surs, une créance alimentaire que peuvent réclamer les ascendants du défunt.
La loi du 03/12/2001 prévoit que les biens quavaient reçus le défunt de ses père et mère ou autres ascendants par donation ou succession sont dévolus pour moitié au conjoint et pour moitié aux frères et surs. Ce droit de retour est subordonné à plusieurs conditions: les biens reçus par le de cujus se retrouvent en nature dans sa succession, les frères et surs doivent être eux-mêmes descendants de lascendant à lorigine de la transmission.
Lorsque le défunt ne laisse ni descendants ni son père ni sa mère, mais laisse des ascendants ordinaires, le conjoint survivant élimine ces derniers. Cependant si ceux-ci sont dans le besoin, ils ont une créance daliments contre la succession. Le délai pour réclamer la pension est de un an à partir du décès. Les aliments sont à la charge de la succession.
Concours du conjoint avec des descendants
Il convient de distinguer deux cas: soit tous les enfants sont issus du de cujus et du conjoint survivant, soit au moins un enfant nest pas issu du conjoint survivant. Dans le cas dun ou plusieurs enfants non issus des deux époux, le conjoint survivant ne dispose pas de loption entre lusufruit du tout et la propriété du quart: ses droits sont toujours du quart en propriété.
Dans le cas où tous les enfants du défunt sont issus des deux époux; peu importe que les enfants soient nés avant ou pendant le mariage, pourvu quils aient tous même père et même mère, lun des parents étant le défunt et lautre étant le conjoint survivant. Le conjoint est donc en concours avec ses propres enfants ou ses petits enfants. Le conjoint recueille à son choix: soit lusufruit de la totalité des biens existants, soit la propriété du quart des biens. Le choix appartient en principe au conjoint.
Il suffit et il faut que la volonté du conjoint ait été extériorisée dune façon quelconque. En cas de décès du conjoint avant quil ait pris parti, la loi décide quil est censé avoir opté pour lusufruit. Le conjoint nayant pas pris parti ni expressément ni tacitement, tout héritier peut pour sortir de lincertitude linviter par écrit à exercer son option. Si le conjoint nexprime pas son choix par écrit dans le délai de 3 mois de cette réclamation, il est réputé avoir opté pour lusufruit.
La loi a aussi prévu la possibilité de transformer lusufruit en une rente viagère. A défaut daccord entre tous les intéressés, la conversion de lusufruit en rente viagère peut être judiciairement ordonnée. En revanche, une limite est posée. Le juge ne peut pas ordonner contre la volonté du conjoint survivant la conversion de lusufruit portant sur le logement quil occupe à titre de résidence principale ainsi que sur le mobilier le garnissant. Le juge jouit dun pouvoir souverain dappréciation. La rente doit être équivalente à lusufruit dont elle tient lieu: cette équivalence doit être assurés au moyen dune indexation.
Les droits au logement au profit du conjoint survivant
Soucieux de permettre au conjoint survivant de conserver autant que possible son cadre de vie, le législateur a usé de deux procédés techniques différents. Le législateur a prévu dune part un droit au logement temporaire. Si le logement occupé effectivement par le conjoint survivant à lépoque du décès appartenait aux époux ou dépend entièrement de la succession, le conjoint bénéficie pendant 1 an de plein droit de la jouissance gratuite de ce logement ainsi que du mobilier le garnissant.
Si le logement du conjoint à lépoque du décès appartient à un tiers et est occupé en vertu dun bail, la succession doit pendant un an rembourser au conjoint survivant les loyers quil verse au bailleur. Si le logement appartenait pour partie indivise au défunt, lindemnité doccupation due par le conjoint pour loccupation privative de bien indivis pendant lannée est remboursée au conjoint par la succession. Ces dispositions étant dordre public, le de cujus ne peut par testament priver son conjoint de ce droit.
Le législateur a prévu dautre part le droit viager au logement. Ce droit suppose que le conjoint nest pas opter pour lusufruit de la totalité de la succession. A lépoque du décès, le conjoint occupait effectivement un logement appartenant aux deux époux ou dépendant entièrement de la succession. Le droit du conjoint portera sur ce logement et sur le mobilier le garnissant. Le de cujus na pas exprimé dans un testament authentique la volonté de priver son conjoint de ce droit viager. Le conjoint a manifesté sa volonté de bénéficier de ce droit dans le délai dun an à partir du décès.
Il sagit dun droit dusage et dhabitation dont bénéficiera le conjoint sa vie durant. Le droit dusage et dhabitation du conjoint survivant peut être converti en une rente viagère ou en un capital mais seulement par une convention entre le conjoint et les autre héritiers. Il constitue une partie des droits successoraux du conjoint survivant. Si leur valeur est inférieure à celle de sa part successorale, le conjoint aura droit à un supplément. Si leur valeur est supérieure à celle des droits successoraux du conjoint, il ne doit pas la différence à la succession.
Le cas particulier de la pension alimentaire
Le conjoint survivant bénéficie dune créance daliments contre la succession aux conditions suivantes. Le conjoint survivant est dans le besoin. Il forme sa demande dans le délai dun an à partir du décès. Il convient cependant dobserver que ce dispositif protecteur du conjoint a beaucoup moins doccasions de sappliquer, dès lors que le conjoint reçoit davantage dans la succession.
Le cas de la succession dun adopté simple
Introduction
Ladoption plénière ne présente doriginalité: lenfant adoptif est entièrement assimilé à un enfant légitime de ladoptant et il na plus aucun lien de droit avec sa famille dorigine. En revanche, ladoption simple crée une situation particulière puisquil y a superpositions des liens unissant ladopté à ladoptant et à la famille de celui-ci, dune part, et des liens unissant ladopté à sa famille dorigine, dautre part.
La succession de lenfant adopté
En ce qui concerne les droits successoraux de ladopté, la solution est simple: ladopté conserve sa vocation héréditaire dans sa famille dorigine et acquiert en outre les droits de la succession dun enfant légitime de ladoptant. En ce qui concerne la dévolution de la succession ordinaire de ladopté, il ny a aucune originalité lorsque ladopté laisse des descendants: les règles du droit commun sappliquent. Lorsque ladopté décède sans postérité, après exercice éventuel du droit de retour, sa succession se partage par moitié entre la famille dorigine et la famille adoptive.
Le droit de retour légal
Le droit de retour est établi de façon symétrique au profit des membres de la famille adoptive et au profit de membres de la famille dorigine. Ladaptant survivant reprend à ladopté prédécédé les biens qui lui avait donnés. Dans la famille dorigine, le père et/ou la mère survivant au de cujus reprennent les biens quils lui avaient donnés. Pour que joue le droit de retour légal, il faut: que le de cujus soit décédé sans postérité ni conjoint survivant, que les biens sur lesquels sexerce le droit de retour se retrouvent en nature dans la succession du de cujus.
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