•    1)La situation météorologique

    La canicule européenne de 2003 est un évènement climatique d'ampleur exceptionnelle survenu de juin à août 2003 et qui fut marqué par de nombreux records de température au cours de la première quinzaine du mois d'août. Cette canicule a suivi un printemps  et un début d'été marqués par une sècheresse importante qui rappelle la sécheresse de 1976. Dans certains pays, comme la France ou le Portugal, les conséquences sur les écosystèmes, la population, et les infrastructures sont importantes et provoquent une crise politique. Les canicules en Europe, notamment celle de 2003, sont provoquées par l'installation d'un anticyclone sur l'Europe associé à un blocage de la situation. En France, le record absolu de l'épisode, concernant les stations principales, est pour Orange (Vaucluse) avec 42,6 °C. A Paris, la température a dépassé les 39 °C, avec 9 jours de températures supérieures à 35 °C. La canicule a touché également le sud du Royaume-Uni, le Benelux, la Suisse, les régions de l'ouest et du sud de l'Allemagne, ainsi que le Danemark.

       2)Les conséquences sur la population

    Différentes sources (Inserm, INSEE, INED) convergent aujourd'hui sur une estimation d'environ 15 000 décès en excès durant les deux premières décades d'août 2003. Ce chiffre est établi en comparant le nombre de décès observé à un nombre de décès attendu calculé sur la base assez stable des nombres de décès observés à une période de la saison comparable lors des années précédentes. Cet excès de décès a été observé très majoritairement chez les personnes âgées, représentant déjà la majeure partie des décès en période habituelle (hors vague de chaleur). Le groupe d'âge le plus atteint est celui des plus de 75 ans. Alors que les services de l'État s'étaient mobilisés au mois de juillet sur la question des incendies de forêts, ceux-ci tardent à prendre conscience du drame humain que la canicule est en train de provoquer. Les premières alarmes sont lancées par les responsables des services d'urgence dans les hôpitaux qui se voient débordés. Alors que la canicule s'estompe après le 15 août, les autorités françaises sont pointées du doigt pour la lenteur de la mise en route d'un plan d'urgence. Les 11  et 12 août sont les plus meurtriers. Ceci pourrait être dû à un effet d'accumulation des jours chauds précédents, à des températures nocturnes très élevées ou à l'absence de vent, le manque de ventilation engendrant des pics de taux de dioxyde d'azote qui s'ajoutent à la pollution  par l'ozone. Cependant, la relation entre le couple climat-pollution et la mortalité étant encore mal connue, aucune explication définitive n'a pour l'instant été donnée

       3)Les conséquences sur les écosystèmes

    Les conséquences sont multiples, mais ne découlent pas nécessairement de la seule canicule. En juillet 2003, la situation écologique était déjà inhabituelle dans de nombreux départements français, ceci en raison d'un début d'hiver assez doux, suivi d'une brutale chute de température début janvier 2003 et de très basses températures au cours du printemps, expliquant déjà des dégâts importants dans certaines régions (tels que gels de nombreux arbres fruitiers, gel du colza dans le centre de la France). Des températures plus élevées que la normale et un déficit hydrique sur la majorité des départements ont affaibli de nombreux écosystèmes (par exemple, réserve en eau des sols au plus bas, végétation déjà sèche début août). Les dégâts sur les forêts sont de deux types : feux de forêts, insectes et stress hydrique. On parle de stress hydrique quand la demande en eau dépasse les ressources disponibles. La production agricole française est touchée par la canicule, et ce d'autant plus que celle-ci suit un hiver au cours duquel une brutale chute de température avait endommagé de nombreuses cultures, et un printemps exceptionnellement sec dans la majorité des régions : la moisson est avancée et les rendements diminuent fortement. Les récoltes d'automne (ensilage de maïs, moisson de tournesol, soja, maïs, vendanges) se déroulent un peu partout avec un mois d'avance. Dans plusieurs départements, des phénomènes de grêle ont suivi la canicule, endommageant certaines cultures (maïs et vigne en particulier). Une production vinicole d'excellente qualité est cependant attendue, en raison des fortes températures ayant accéléré la maturation des grains.

       4)Les autres conséquences

    Le Danube  atteint un de ses niveaux les plus bas, et laisse voir des bateaux coulés par les Allemands durant la Seconde Guerre mondiale. En France, la société nationale EDF demande à ses gros clients de se préparer à une diminution de leur consommation en énergie, dès le début de juillet. Pour faire face à une pénurie d'électricité due à une surconsommation de 5 à 10 % par la population, une dérogation spéciale est accordée à certaines centrales pour rejeter des eaux du circuit de refroidissement à une température excédant de 1 °C la norme maximale, alors que la température des eaux des fleuves est déjà, avant les rejets, de 5 °C supérieure à la valeur moyenne observée au cours des 25 dernières années. En Allemagne, le manque de vent pénalise la production d'origine éolienne  et des dérogations similaires sont accordées. Le système de distribution d'EDF, et particulièrement son réseau enterré, souffre des températures élevées. En octobre, l'entreprise publique estime à 300 millions d'euros la surcharge financière due à la canicule. Ce chiffre ne prend pas en compte ses effets à venir notamment dus à la réserve en eau très faible des barrages. Certaines infrastructures voient leurs contraintes augmenter, comme celles de la SNCF, le réseau routier, ou les voies navigables (fermeture de canaux à la circulation). La SNCF a connu des incidents de rupture de caténaires  liés à la dilatation des fils de contact, en revanche les voies posées en LRS n'ont pas souffert. Il y eut aussi quelques incidents dus à des disjonctions automatiques de la climatisation, celle-ci n'étant pas prévue pour fonctionner à des températures élevées (au-delà de 35 °C) sur certaines rames Corail construites vers la fin des années 1970.


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  •    1)Les risques d’une exposition prolongée à la chaleur

    L'exposition à la chaleur peut conduire à des pathologies du fait soit de la mise en jeu des mécanismes de thermorégulation soit du dépassement de leurs capacités. Une transpiration abondante et prolongée peut provoquer une perte de sels minéraux (déficit ionique), une déshydratation ou un épuisement thermique. La déshydratation est liée à la transpiration. La production horaire de sueur peut atteindre 0,75 litres par heure (l/h) chez un sujet non acclimaté, et 1,2 l/h chez un sujet acclimaté à la chaleur ou physiquement très entraîné. Lorsque ces pertes hydriques ne sont pas compensées par un apport en eau équivalent, un état de déshydratation apparaît. L'accident de déshydratation peut survenir à partir du moment ou la perte totale atteint 5 % du volume d'eau total de l'organisme. L'épuisement thermique correspond à un début de coup de chaleur. La vasodilatation cutanée peut provoquer des altérations dont l'une des manifestations extrêmes est la syncope de chaleur. Celle-ci survient généralement après une longue période d'immobilité dans une ambiance chaude. Elle peut également être observée lors de l'arrêt d'un travail physique dur et prolongé en ambiance chaude. Elle se traduit par une perte de connaissance soudaine et brève, conséquence de la mise en jeu excessive de la dilatation des vaisseaux cutanés avec chute de la tension artérielle et réduction de l’irrigation sanguine du cerveau. Les effets liés à la décompensation de la thermorégulation sont également importants, en particulier le coup de chaleur. Il est rare mais son pronostic est très grave. Il est la conséquence de l'arrêt de la sudation qui peut survenir lors de toute exposition à une contrainte thermique sévère ou chez le travailleur portant des vêtements imperméables à la vapeur d'eau.

       2)Les niveaux de gravité des risques

    Les risques pour la santé peuvent être répartis en 4 niveaux de gravité.

             Risques pour la santé d’une exposition à la chaleur : symptômes et niveaux de gravité

     

    Niveau   Effets de la chaleur Symptômes et conséquences
    Niveau 1 Coup de soleil Rougeur et douleur, oedème, vésicules, fièvre, céphalées
    Niveau 2 Crampes de chaleur Spasmes douloureux (jambes et abdomen), transpiration
    Niveau 3 Epuisement Forte transpiration, faiblesse, froideur et pâleur de la peau, pouls faible, température normale
    Niveau 4 Coup de Chaleur Température corporelle supérieure à 40,6 °C, peau sèche et chaude, pouls rapide et fort, perte de conscience possible.
    Décès possible par défaillance de la thermorégulation.

      3)Le coup de chaleur

    Le coup de chaleur est une urgence vitale. Il correspond à une élévation de la température du corps au delà de 40,6 °C. Le coup de chaleur est mortel dans 15 à 25 % des cas. Il doit être pris en charge et soigné rapidement pour qu'il n’entraîne pas de séquelles. Les signes d’alerte sont les plus importants à connaître et doivent éveiller l’attention afin de pouvoir réagir précocement : signes généraux : céphalée, étourdissements, atonie ou fatigue ; signes cutanés : peau sèche et chaude ; signes neuro-sensoriels : désorientation, agitation ou confusion, hallucinations, perte de conscience. Au stade d’apparition des premiers symptômes, il s’agit d’une urgence vitale. La personne souffre d'une hyperthermie et de perte de conscience. Elle est sujette à des vomissements, des nausées, au délire, voire à des convulsions. Sa peau est chaude et sèche (elle ne transpire pas). Ses pupilles sont dilatées. La probabilité de survie et de guérison sans séquelle dépend de la précocité du traitement qui consiste à refroidir la personne le plus rapidement possible.

      4)Les premières mesures de secourisme

                                           Coup de chaleur : conduite à tenir pour les secouristes
    Alerter ou faites alerter les secours : Samu (15) ou Pompiers (18).
    Amener la victime dans un endroit frais et bien aéré.
    La déshabiller ou desserrer ses vêtements.
    Arroser la victime ou placer des linges humides sur la plus grande surface corporelle, en incluant la tête et la nuque, pour faire baisser sa température corporelle (à renouveler régulièrement).
    Si la victime est consciente, lui faire boire de l'eau fraîche.
    Si la victime est inconsciente, la mettre en position latérale de sécurité, en attendant les secours après mise en route des premières mesures de secourisme.

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    I)L’Union économique et monétaire (UEM)


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  •    1)Le traité de Maastricht

    Le traité de Maastricht, adopté en 1992, comporte un volet politique et un volet économique et monétaire. Du point de vue politique, de nouveaux domaines d'interventions entrent dans le champ de compétence de l'Europe : la politique étrangère et de sécurité et des interventions en matière de police et de justice ; toutefois, dans ces domaines, l'organisation reste interétatique, aucun pays ne pouvant être contraint d'adopter des décisions auxquelles ils n'adhèrent pas. Par ailleurs, de nouveaux principes sont posés, concernant, en particulier, la citoyenneté européenne et la subsidiarité. Surtout le traité organise le passage à la monnaie unique (critères de convergence) et le mode de fonctionnement de l'union économique et monétaire : une monnaie, une politique monétaire et une politique de changes uniques, des autorités monétaires indépendantes et un dispositif des "déficits publics excessifs".

       2)La monnaie unique

    L'Euro est le nom de la monnaie unique, introduite le 1er janvier 1999. Au 1er janvier 2002, les monnaies nationales ont définitivement disparu en raison de l'introduction des pièces et des billets en euro. Entre ces deux dates, l'euro se developpe sous la forme de monnaie scripturale à un rythme qui dépend du comportement des agents économiques ; en effet, c'est la règle du "ni...ni...", ni obligation, ni interdiction d'utiliser l'euro. 16 Etats participent à la Zone Euro (12 des 15 anciens Etats membres. Manquent le Danemark, le Royaume-Uni et la Suède). La slovénie est entrée le 1er janvier 2007. Chypre et Malte sont entrée le 1er janvier 2009 et la Slovaquie est entrée le 1er janvier 2009. L'euro est géré dans son émission par la banque centrale européenne (BCE) et le système européen de banques centrales (SEBC). Le fonctionnement de l'euro repose sur une discipline budgétaire stricte.

       3)Le pacte de stabilité

    Le Pacte de stabilité et de croissance, ou PSC, désigne un ensemble de critères que les pays de la zone euro se sont engagés à respecter vis-à-vis de leurs partenaires. Le Pacte de stabilité et de croissance (PSC) est l’instrument dont les pays de la zone euro se sont dotés afin de coordonner leurs politiques budgétaires nationales et d’éviter l’apparition de déficits publics excessifs. Il impose aux États de la zone euro d’avoir à terme des budgets proches de l’équilibre ou excédentaires. Il a été adopté au Conseil européen d’Amsterdam le 17 juin 1997 et a acquis une valeur normative par deux règlements du Conseil de l'Union européenne du 7 juillet 1997. Le PSC prolonge l’effort de réduction des déficits publics engagé en vue de l’adhésion à l’Union économique et monétaire  (UEM). Le PSC comporte deux types de dispositions : La surveillance multilatérale, disposition préventive : Les États de la zone euro présentent leurs objectifs budgétaires à moyen terme dans un programme de stabilité actualisé chaque année. La procédure des déficits excessifs, disposition dissuasive. Elle est enclenchée dès qu’un État membre dépasse le critère de déficit public fixé à 3 % du PIB, sauf circonstances exceptionnelles.

       4)La banque centrale européenne

    La Banque centrale européenne (BCE) est la banque centrale de l’Union européenne. Elle est chargée de définir les grandes orientations de politique monétaire de la zone euro et de prendre les décisions nécessaires à sa mise en œuvre. C'est-à-dire de maintenir le pouvoir d'achat de l'euro et donc la stabilité des prix dans la zone euro. Cette zone comprend les 16 pays de l'Union européenne qui ont introduit l'euro depuis 1999. La BCE a été créée en 1998 et son siège est à Francfort-sur-le Main, en Allemagne. Le principal objectif de la BCE est de maintenir, au sein de la zone euro, l’inflation annuelle « au-dessous, mais à un niveau proche, de 2 %, sur le moyen terme ». Conformément aux traités et statuts, l'objectif principal de la BCE est de maintenir la stabilité des prix. Sans préjudice de cet objectif, elle apporte son soutien aux objectifs économiques de l'Union, c'est-à-dire le maintien d'un niveau d'emploi élevé et l'encouragement d'une croissance non-inflationniste. Elle agit conformément au principe d'une économie de marché ouverte. Les missions fondamentales relevant de l'Eurosystème consistent à : définir et mettre en œuvre la politique monétaire de la zone euro ; conduire la politique de change de la zone euro ; détenir et gérer les réserves de change des États membres ; assurer le bon fonctionnement des systèmes de paiement.


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