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Theorie generale du droit constitutionnel et pratique des institutions politiques partie 1
Les assisses juridique du droit constitutionnel
LEtat
Les éléments constitutifs de lEtat
La population est constituée par les individus qui sont soumis à lautorité étatique. Ceux qui forment la population, quils vivent ou non sur le territoire national, sont liés par la nationalité. La détermination des modes dacquisition de la nationalité relève de la compétence discrétionnaire de chaque Etat. En dautres termes, chaque Etat définit librement ses nationaux.
Le territoire est lespace soumis à la domination de lEtat ; à ce titre, le territoire est lassise de la puissance étatique. Il est également un instrument de cohésion de la population dans la mesure où celle-ci partage un espace commun ainsi que sa sécurité, incarnée par les frontières. La puissance publique sincarne dans lautorité étatique qui prend toutes décisions relatives à la gestion des affaires communes. Lautorité étatique présente 3 caractères. Elle est personnifiée, souveraine, soumise au respect du droit.
Les attributs de lEtat
LEtat est une organisation dotée de la personnalité morale. Une personne morale est un groupement doté de la personnalité juridique donc titulaire lui-même de droit et dobligations, abstraction faite de la personne des membres qui le composent. Les formes de cet agencement peuvent varier mais reposent toujours sur une distinction des gouvernants et des gouvernés, sur lexistence dorganes de lEtat et sur des règles qui déterminent les relations entre ces organes et avec les gouvernés.
LEtat est souverain. La souveraineté se manifeste de deux façons. Le pouvoir de lEtat est non subordonné. Cela signifie que lEtat peut sorganiser comme il lentend, que sa volonté prédomine sur celles des individus et des groupes et aussi bien quil nest lié par aucune règle. Lévolution des sociétés nationales et internationales pose en des termes nouveaux le problème de la souveraineté. On assiste à une érosion continue de celle-ci.
Les formes de lEtat
Dans lEtat unitaire, un seul pouvoir politique sexerce sur lensemble du territoire ; il sagit dun pouvoir central. La déconcentration consiste à insérer entre le centre et ladministré une cascade dautorités étroitement hiérarchisées auxquelles on confiera lexercice de certaines des attributions de lEtat sur les instructions et sous le contrôle des autorités centrales, la décentralisation consiste à confier lexercice de certaines attributions administratives à des autorités locales élues par les citoyens.
Dans les Etats composés, lEtat se décompose en plusieurs entités, qui se présentent comme des Etats dépouillés de certains de leurs attributs et entre lesquelles existent des liens dunion. Historiquement, plusieurs types de cette forme dEtat ont existé qui se réduisent aujourdhui à lEtat fédéral lui-même né de la confédération.
Lunion personnelle est une union de deux Etats, tout en restant distincts, indépendants lun de lautre, se trouvent avoir à la suite dun hasard politique (coïncidence des lois de succession monarchique) le même souverain (ex : union personnelle de lAngleterre et du Hanovre de 1714 à 1837). Lunion réelle de deux Etats consistant non seulement dans lunité de chef dEtat mais aussi dans lexistence dorganes communs chargés de la gestion daffaires communes (union réelle austro-hongroise de 1867 à 1918).
La confédération est une association dEtats indépendants qui ont, par traité, délégué lexercice de certaines compétences (diplomatie, défense) à des organes communs, sans constituer cependant un nouvel Etat superposé aux Etats membres. Les compétences confédérales sont exercées par un organe de type diplomatique, qui prend à lunanimité ou à une majorité renforcée des décisions qui ne peuvent atteindre la population que par lintermédiaire des Etats confédérés (ex : confédération des Etats-Unis (1781-1787), confédération germanique (1815-1866).
LÉtat fédéral est une union dÉtats pour en former un nouveau. Les États transfèrent leur souveraineté à lUnion et une constitution est rédigée. Le fonctionnement de lÉtat fédéral repose sur les trois principes suivants : le principe de superposition : un État fédéral comporte toujours la superposition de deux ordres juridiques, celui des États fédérés et celui de lÉtat fédéral qui englobe lensemble du territoire. Le principe dautonomie : la Constitution fédérale établit une répartition des compétences entre les États fédérés et la fédération. Le principe de participation : les États fédérés doivent pouvoir participer au pouvoir fédéral. Cest par lintermédiaire de la deuxième chambre du Parlement, chargée de les représenter, que les États fédérés participent à la fonction législative (Sénat américain, brésilien, canadien, belge ; Bundesrat allemand ; Conseil des États suisse).
La constitution
La notion de constitution
Au sens matériel, la constitution est lensemble des règles écrites ou coutumières qui déterminent la forme de lEtat (Etat unitaire ou fédéral), la dévolution et lexercice du pouvoir. Au sens formel, la constitution est le document relatif aux institutions politiques, dont lélaboration et la modification obéissent à une procédure différente de la procédure législative ordinaire.
La constitution écrite donne lieu à létablissement dun document écrit. Elle est la forme moderne de constitution. Lécrit donne des facilités de preuve, de protection contre larbitraire, de stabilité Toutes les constitutions dans le passé étaient coutumières cest-à-dire formées par une accumulation de coutumes. A lheure actuelle, il nexiste plus que quelques constitutions coutumières. La plus célèbre est celle de la Grande Bretagne.
Le formalisme, que traduit lexpression de constitution rigide, confère aux règles qui en bénéficient une force juridique qui les situe à la première place dans la hiérarchie des règles de droit. Par opposition, une constitution est dite souple quand, ne se distinguant pas par sa forme des lois ordinaires elle occupe le même rang quelles dans la hiérarchie des règles juridiques et peut être modifiée par elles.
Lélaboration des constitutions
Loctroi est un mode autocratique détablissement des constitutions par décision unilatérale du chef de lEtat, qui consent à réglementer lexercice de son pouvoir (ex : charte de 1814 octroyée par Louis XVIII). Le pacte est un procédé monarchique détablissement de la constitution par accord entre une assemblée qui la propose et le roi qui laccepte (ex : la charte de 1830 résulte dun pacte entre la chambre des députés et le futur Louis-Philippe).
Dans le cas du plébiscite constituant, la Constitution est loeuvre dun seul homme, mais le peuple est invité à lapprouver. Lassemblée constituante est le cas où une assemblée est spécialement élue pour élaborer la constitution. Lassemblée constituante avec referendum constituant est le cas où une assemblée élue élabore une constitution ratifiée ensuite par le peuple.
La révision des constitutions
En premier lieu, il sagit de déterminer le moment de la révision. En effet, le pouvoir constituant peut vouloir que les institutions fassent leurs preuves et fonctionnent telles quil les a crées, pendant un certain nombre dannée avant que lon puisse réviser la Constitution autrement dit, il a pu vouloir conférer une durée de vie minimum à cette dernière. En France, la forme du régime ne peut faire lobjet dune révision de ce fait, il faudra impérativement disposer dun argument de poids pour pouvoir procéder à la révision de la Constitution.
Linitiative appartient a priori soit à lexécutif seul (cas aux Etats-Unis), ou bien est partagée entre lexécutif et le législatif (cas en Allemagne). Dans un régime autoritaire, cette initiative incomberait évidemment au seul chef de lexécutif. Enfin, certaines démocraties semi directes comme la Suisse confèrent cette initiative directement au Peuple. Lélaboration du texte de la révision est opérée en France par le Parlement, mais peut aussi lêtre par une convention élue spécialement. Cette dernière solution a déjà été retenue aux Etats-Unis. Encore une fois, cette élaboration est le seul fait de lexécutif dans les régimes autoritaires. Ladoption est confiée soit au Parlement, soit au peuple appelé à se prononcer par referendum.
Labrogation des constitutions
Le contexte révolutionnaire conduit bien évidemment à labandon, à la mise à mort de lancienne constitution. Cest la même chose pour le coup dEtat, comme ce fut le cas lors de celui de Napoléon, le 2 décembre 1851. Le législateur estime que la nouvelle constitution proposée ne pourra convenir à lEtat considéré, ce pour des raisons multiples : politiques, économiques, sociales, culturelles . Le texte constitutionnel peut alors très bien navoir jamais vu le jour ; de nombreux textes connurent un tel destin : la Constitution du 3 septembre 1791, celle de la IIIe République . La non-application conduit au refus partiel ou total du texte constitutionnel.
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