-
La succession ab intestat partie 2
La dévolution successorale
La notion dordre et de degrés
Le principe
La notion dordre désigne des catégories groupant un certain nombre de parents. On distingue ainsi: lordre des descendants qui réunit les héritiers issus du de cujus (enfants, petits-enfants), lordre des ascendants qui rassemble des parents dont est issu le défunt et lordre des collatéraux qui groupe des personnes ayant avec le défunt un auteur commun.
Des 2 derniers ordres est extrait un ordre distinct: celui des ascendants et collatéraux privilégiés qui comprend les père mère, les frères surs du défunt et leurs descendants; il se sépare ainsi de lordre des ascendants ordinaires (grands-parents, arrière-grands-parents) et de celui des collatéraux ordinaires (oncles, tantes, cousins ).
La notion de degrés indique à lintérieur de chaque ordre la proximité de la parenté avec le défunt. Pour connaître le nombre de degrés existant entre deux parents, on compte dans lordre des ascendants ou des descendants le nombre des générations les séparant et dans lordre des collatéraux on ajoute les générations les séparant de leur auteur commun
La représentation
La représentation est un procédé destiné à corriger les conséquences des circonstances qui perturbent la hiérarchie naturelle des successeurs. Grâce à la représentation, des descendants de degré plus éloigné occupe la place laissée vacante par un descendant plus proche exclu de la succession par son propre décès, par sa renonciation ou son indignité. Il faut quun ou plusieurs enfants soient prédécédés, renonçants ou indignes laissant eux-mêmes une postérité. Le représentant doit venir non pas en son propre compte mais au nom dun autre.
Elle empêche des successibles de degré plus proche dexclure des successibles de degré plus éloigné. En cas de représentation, le partage se fait par souche et non par tête. Dans le cas particulier de la représentation dun héritier indigne, seuls ses enfants conçus lors de louverture de la succession dont il est exclu peuvent le représenter. Or, il peut étant vivant avoir dautres enfants postérieurement à louverture de cette succession. Lorsque souvrira la succession de lindigne, ceux de ses enfants qui avaient hérité en ses lieu et place par représentation rapporteront ce quils avaient ainsi reçu.
La dévolution sans conjoint survivant
La dévolution aux descendants
Dès lors que le de cujus ne laisse pas de conjoint, les descendants excluent tous les autres successibles. Le descendant de degré le plus proche exclut les autres. Lorsque le défunt laisse plusieurs descendants du premier degré, ils se partagent la succession par parts égales. Il ny a aucune différence entre la parenté légitime et la parenté naturelle.
La dévolution aux ascendants et collatéraux privilégiés
A défaut de descendants du défunt et de conjoint survivant, la succession est dévolue aux héritiers faisant partie de lordre comprenant les père et mère du défunt, les frères et surs du défunt et éventuellement les descendants de ceux-ci. Ils existent trois cas de figures.
Le défunt laisse des ascendants privilégiés mais pas de collatéraux privilégiés. Sil laisse à la fois son père et sa mère, ceux-ci se partagent la succession par moitié. Sil laisse soit son père seul soit sa mère seule, cet ascendant privilégié reçoit la moitié de la succession sil existe des ascendants ordinaires de lautre branche. Dans les autres cas, lascendant privilégié reçoit toute la succession.
Le défunt laisse à la fois des ascendants privilégiés et des collatéraux privilégiés. Le père reçoit un quart de la succession, la mère reçoit un autre quart, les collatéraux privilégiés se partagent le reste de la succession soit la moitié. Si le défunt ne laisse quun seul ascendant privilégié, celui-ci reçoit un quart de la succession et ce sont les trois quarts que se partagent les collatéraux privilégiés.
Le défunt ne laisse pas dascendants privilégiés mais des collatéraux privilégiés. Ceux-ci recueillent toute la succession. Tous les frères et surs du défunt viennent à égalité sans quil y ait à distinguer selon quils ont en commun avec le défunt leurs deux parents ou un seul.
La dévolution aux ascendants ordinaires
Les ascendants ordinaires sont les grands-parents et arrière-grands-parents du de cujus. Ils sont appelés à la succession lorsque le défunt ne laisse ni descendants, ni conjoint, ni ascendants ou collatéraux privilégiés. La succession se divise en deux moitiés. Lune va aux ascendants de la branche paternelle, lautre aux ascendants de la branche maternelle (principe dit de la fente). Sil nexiste dascendants ordinaires que dans une branche, ils recueillent la totalité. Dans chaque branche, les ascendants ordinaires sont appelés à la succession suivant la proximité de leur parenté avec le défunt, lascendant du degré le plus proche excluant lascendant du degré plus éloigné.
La dévolution aux collatéraux ordinaires
Les collatéraux ordinaires ne viennent à la succession que sil nexiste aucun héritier dun autre ordre. Au-delà du sixième degré, la parenté avec le défunt est considérée comme trop éloignée pour pouvoir fonder une vocation successorale ab intestat. La succession se divise en deux moitiés. Lune va aux collatéraux de la branche paternelle, lautre est dévolue aux collatéraux de la branche maternelle (principe dit de la fente). Sil nexiste pas de collatéraux au degré successible dune branche, toute la succession est recueillie par les collatéraux de lautre branche. A lintérieur de chaque branche, les collatéraux sont appelés à succéder daprès la proximité de degré avec le défunt.
Le cas particulier de lEtat
Le droit de lEtat ne souvre que dans le cas où le défunt ne laisse ni parent au degré successible ni conjoint. Les successions réclamées par lEtat à défaut de parents sont dites en déshérence. Le droit de lEtat est exercé par ladministration des domaines qui doit prendre certaines mesures de précaution pour le cas où ultérieurement des héritiers viendraient à se révéler. LEtat nest pas un héritier. Quand il recueille les biens dune personne décédée sans laisser de famille ni avoir institué de légataire, ce nest pas en vertu dune vocation successorale mais en qualité de souverain afin de ne pas laisser les choses à labandon et les droits sans titulaire.
-
Commentaires