• I)Palestine sous mandat britannique (1919-1948)

       1-La mise en place du mandat

    Le mouvement sioniste souhaitait, depuis son premier congrès à Bâle en 1897, fonder un foyer national juif. En 1917, en réponse aux sollicitations de dirigeants sionistes, comme Chaïm Weizmann, le gouvernement britannique rend publique la déclaration Balfour, laquelle promet un tel foyer national en Palestine. Restait à faire officialiser cette promesse, puis à la mettre en œuvre. En février 1919, les représentants sionistes à la conférence de la paix de Paris demandent donc l'octroi d'un mandat sur la Palestine au Royaume-Uni. Les puissances alliées (britanniques, français, italiens, grecs, japonais et belges) se rangent à ce choix lors de la conférence de San Remo, en avril 1920. Le mandat britannique est officialisé par la Société des Nations (SDN) en juillet 1922. Le mandat spécifie aussi que le Royaume-Uni doit veiller à la préservation des « droits civils et religieux » de la population arabe. Après la conférence de San Remo, la Palestine mandataire regroupe les territoires actuels d’Israël, des territoires palestiniens et de la Jordanie. Dès septembre 1922, les Britanniques créent l’émirat hachémite de Transjordanie, partie de la Palestine mandataire située à l’est du Jourdain et placent à sa tête l’émir Abdallah. Toutefois, l'émirat reste sous mandat britannique.

       2-Le conflit entre juifs et arabes

    La partie située à l'ouest du Jourdain  conserve le nom de Palestine. Pour répondre aux termes du mandat, l'Agence juive est créée qui favorise une large immigration juive. L’Agence juive devient progressivement un proto-État doté d'une assez large autonomie au sein de l'empire britannique. L'Agence juive est une organisation juive (en fait essentiellement sioniste) créée en 1929 sous le nom d'Agence juive pour la Palestine pour être l’exécutif de l'Organisation sioniste mondiale  en Palestine mandataire britannique. A partir du début des années 1930, elle devient le gouvernement de fait de la population juive palestinienne, et est la matrice du gouvernement israélien proclamé en 1948. L'Agence juive est alors transformée en organe gouvernemental chargé de l’immigration juive en Palestine (Aliyah), sous le nom de Agence juive pour Israël, ou AJPI. Après la création de l’état, l’Agence juive ne disparaît pas, mais elle perd tous ses pouvoirs gouvernementaux, transférés au gouvernement israélien. Lui reste donc un rôle qui était déjà le sien avant 1948 : l’immigration. La population juive passe de 85 000 en 1914 à 630 000 en 1947. Refusant le projet sioniste, la population arabe organisera à plusieurs reprises des troubles (émeutes de 1920 et de 1929), et même un véritable soulèvement, entre la fin de 1935 et 1939. Pour répondre à cette révolte, les Britanniques publient, en 1939, leur troisième Livre blanc par lequel ils réduisent drastiquement l’immigration juive, et annoncent que sous 10 ans, la Palestine pourra devenir un État indépendant unitaire.

       3-La seconde guerre mondiale

    Durant la Seconde Guerre mondiale, la Palestine fait l'objet d'attaques de la part de l'Axe, notamment des raids aériens italiens en 1940 et 1941. Les Palestine Regiments, comportant des bataillons juifs et arabes, participent au sein des troupes britanniques aux combats en Europe méditerranéenne comme à ceux du Moyen-Orient. Le gouvernement britannique refuse initialement la proposition de l'Organisation sioniste mondiale de constituer une force armée juive clairement identifiée en tant que telle mais accepte la création de la Brigade juive à l'automne 1944. Le grand mufti de Jérusalem, Amin al-Husseini, instigateur de la Grande révolte arabe de 1936 et réfugié en Irak, est l'un des intermédiaires de l'Axe avec le gouvernement de Rachid Ali al Gaylani. Il commence à recevoir des subsides de la part de l'Allemagne nazie pour financer un soulèvement en Palestine, mais la guerre anglo-irakienne le contraint à fuir avant d'avoir pu concrétiser ses projets. Il se réfugie en Europe en 1941 et participe à la création de la 13e division de montagne de la Waffen SS Handschar. La guerre anglo-irakienne est le nom d'un bref conflit entre le Royaume-Uni  et le gouvernement nationaliste du Royaume d'Irak pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle se déroula du 18 avril au 30 mai 1941. Malgré sa courte durée, la guerre se termina avec un renforcement de la présence britannique dans le pays et un ressentiment accru des nationalistes envers la monarchie pro-britannique.

       4-Des actions terroristes

    Avant même la fin de la guerre, des mouvements sionistes comme l'Irgoun ou le groupe Stern entrent en conflit avec le Royaume-Uni, en réaction contre l'interdiction de l'immigration des Juifs en Terre d'Israël. Ces groupes utilisent le terrorisme  contre l'administration britannique : le 6 novembre 1944, le ministre-résident Lord Moyne est assassiné au Caire  par des membres du groupe Stern; le 22 juillet 1946, un attentat terroriste de l'Irgoun contre l'Hôtel King David, à Jérusalem, fait 92 morts. Après le vote du plan de partage de la Palestine, par l'ONU, le triple attentat arabe du 22 février 1948 contre le Palestine Post, le marché de la rue Ben Yéhoudah et l'Agence Juive fait 88 morts à Jérusalem. Les Britanniques annoncent en 1947 leur souhait de remettre leur mandat à l'ONU. Le 30 novembre 1947, l’Assemblée générale des Nations unies décide alors de partager la Palestine entre un État juif et un État arabe. Les Juifs acceptent le plan de partage, mais les nations arabes le refusent, persuadées de pouvoir expulser les Juifs de la partie qui leur est attribuée. Entre novembre 1947 et mai 1948, la Palestine connaît une période de guerre civile. L'administration britannique se termine le 14 mai 1948. Les soldats anglais se retirent totalement de la région. Israël déclare alors son indépendance pendant que les pays arabes lancent leur attaque sur le jeune État à peine créé.


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :