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    IV)Les grands mouvement de grève dans l’histoire


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  •    A)La révolte des Canuts à Lyon

    La révolte des Canuts, à Lyon, en Novembre 1831, fut la première insurrection sociale caractérisée, au début de l'ère de la grande industrie. Elle a pour origine la baisse des salaires depuis les meilleures années de l'Empire. Les Canuts (ouvriers de la soie) veulent profiter de la reprise de la vente des soieries, après 1830, pour obtenir la fixation d'un tarif minimal pour le prix des façons. Une intervention du préfet a été mal vue par un certain nombre de fabricants, qui refusent d'appliquer le tarif, qu'ils dénoncent comme entrave à la liberté des marchés. De là, découlent les colères ouvrières et l'insurrection du 21 au 24 Novembre. Plusieurs centaines de tisseurs parcourent la Croix-Rousse (qui est indépendante et ne fera partie de Lyon qu'en 1852), obligent ceux qui travaillent encore à arrêter leurs métiers à tisser, bousculent la garde nationale, dressent des barricades et marchent sur Lyon, drapeau noir en tête.Après l'échec de l'insurrection de 1831, les républicains parisiens ont envoyé à Lyon des émissaires qui y ont créé tout un réseau de sociétés secrètes, souvent en relation étroite avec les associations de compagnonnage des artisans de la soierie. À la fin de 1833, le gouvernement ne s'attend absolument pas à une nouvelle insurrection à Lyon, dans la mesure où la conjoncture économique est bonne et où l'industrie lyonnaise de la soie est alors florissante. Pourtant, les républicains vont manœuvrer habilement pour créer une situation insurrectionnelle en prenant appui sur un conflit salarial apparu au mois de février chez les ouvriers de la peluche. Le 15 avril marque la fin de la Sanglante semaine à Lyon. La deuxième grande insurrection des Canuts est matée dans le sang. Plus de 600 victimes sont à déplorer. 10 000 insurgés faits prisonniers seront jugés dans un « procès monstre » à Paris en avril 1835, et seront condamnés à la déportation ou à de lourdes peines de prison. L'insurrection a eu un retentissement international, et est à l'origine de toutes les révoltes ouvrières du XIXème siècle.

       B)La commune de Paris

    Gouvernement insurrectionnel principalement ouvrier, la Commune de Paris a dominé la capitale de mars à mai 1871. D’abord née d’un sentiment patriotique parisien issu de la guerre franco-allemande de 1870, elle prend également le visage d’un mouvement social. Mêlant blanquistes, proudhoniens et jacobins, elle aspirait à une république basée sur l’égalité sociale. Toutefois, par manque de consensus, de temps, de moyens mais aussi parce qu’elle doit s’imposer face au gouvernement versaillais d’Adolphe Thiers, elle n’a pas la possibilité d’atteindre ses objectifs. En effet, la Commune est littéralement écrasée dans le sang, une fin terrible qui fait d’elle le mythe du mouvement ouvrier. Qualifiée de guerre civile ou de lutte des classes, comme l’affirme Karl Marx, cette période ouvre la voie à une nouvelle organisation sociale, qui ne serait plus régie par le profit capitaliste. Très vite isolée des provinces françaises, malgré quelques mouvements communaux rapidement étouffés, la Commune de Paris doit s’imposer face au gouvernement de Thiers. Le 21 mai, un fédéré informe les versaillais que l’un des bastions des remparts, le Point-du-Jour, près de la porte de Saint-Cloud, est laissé sans garde. Mac-Mahon saute sur l’occasion et parvient à entrer dans Paris, où 500 barricades se dressent dans tous les arrondissements. La ville est envahie, les quartiers tombent les uns après les autres, les massacres se multiplient, les monuments brûlent… C’est la semaine sanglante. Le 28 mai, les dernières résistances sont étouffées après la tuerie au cimetière du Père-Lachaise. La folie semble s’être emparée des deux partis : les Parisiens, femmes, enfants, vieillards inclus, ont été littéralement massacrés. On compte plus de 1300 morts du côté des versaillais pour 25 000 du côté des fédérés. Le nombre de prisonniers parisiens s’élève à près de 40 000, dont la plupart passeront devant les conseils de guerre. Bon nombre d’entre eux seront condamnés à la prison ou à la déportation en Algérie ou en Nouvelle-Calédonie, et quelques centaines à la peine de mort et aux travaux forcés.

       C)La grève et le Front Populaire

    La victoire du Front populaire aux élections législatives du 3 mai 1936 provoqua un élan de revendications chez les travailleurs. Ils lancèrent un mouvement de grève et d'occupation d'usines à travers toute la France, impliquant près de 2 millions de travailleurs. Ces grèves, paralysant tout le pays, entraînèrent l'ouverture de négociations avec le patronat sous la tutelle du nouveau gouvernement. Elles aboutirent tout d'abord aux Accords de Matignon, puis à la création des congés payés. Le 7 juin 1936, à l'hôtel Matignon sont signés, sous la Présidence du Conseil de Léon Blum (Front populaire), entre la Confédération générale de la production française (CGPF), la Confédération générale du travail (CGT) et l'État, les accords de Matignon. À la suite de ces accords, les ouvriers gagnent des acquis sociaux : sans faire grève dans chaque usine, les ouvriers obtiennent des avantages pour toute la profession comme la préférence nationale, lui garantissant la priorité sur l'étranger ; les salaires sont augmentés de 7 à 15% (c'est l'inflation, les gens consomment, les usines tournent, le chômage baisse (politique keynésienne)) ; les ouvriers obtiennent des délégués pour les défendre, on ne peut pas les licencier sans autorisation de l'inspecteur du travail. C'est la fin des « syndicats jaunes », créés par le patronat. Les salariés obtiennent la liberté d'exercice du droit syndical ; ils obtiennent enfin par les lois du 11 et 12 juin la création de conventions collectives, la semaine de 40 heures et 15 jours de congés payés (13 jours de vacances + 2 du week-end). La semaine de 40 heures et les congés payés ne font pas partie des accords de Matignon. Ils étaient prévus dans le programme de la section du Front Populaire.

       D)Mai 1968

    1968, sous l’impulsion des étudiants parisiens, la France s’agite soudainement pendant un mois. Lassés d’une société autoritaire et paternaliste, les jeunes dénoncent pêle-mêle le capitalisme, l’austérité morale gaulliste, les arrestations de leurs camarades, tout en prônant la libération sexuelle, plus de droits pour la femme, le tout avec parfois le Petit Livre rouge à la main. Or, au sein des universités françaises, cette jeunesse est particulièrement active et avance sur un terrain favorable : au-delà d’une surcharge très problématique des universités, le système éducatif peine à se réformer et à dépasser son modèle traditionnel. Nanterre, symbole de la croissance de la population estudiantine (elle fut créée en 1964 pour désengorger la Sorbonne), devient le foyer de cette agitation gauchiste. Composé essentiellement d’anarchistes et mené par Cohn-Bendit, le mouvement occupe la salle du conseil de la faculté de lettres. Avec la multiplication des arrestations, le conflit tend vers un durcissement. Face à cette situation, l’académie décide de fermer la faculté de Nanterre le 2 mai 1968. A l’appel de l’UNEF et de la SNESup, la grève est décrétée dans les universités parisiennes et le mouvement fait tâche d’huile en province. Quelques jours plus tard, dans la nuit du 10 au 11 mai, les affrontements franchissent un nouveau cap : en une nuit, les barricades fleurissent tandis que l’on recense 1000 blessés. La répression policière joue contre le régime : en signe de protestation, les syndicats ouvriers provoquent une grève générale le 13 mai. Celle-ci s’accompagne d’une manifestation imposante dans les rues parisiennes puis de l’occupation des usines. Après plus de dix jours de paralysie du pays, le mouvement risque pourtant l’essoufflement, d’autant plus qu’avec l’obtention des accords de Grenelle, il perd une part de légitimité aux yeux de la population. Le 29 mai, De Gaulle disparaît soudainement, sans même prévenir son Premier ministre.  Revenu, il prononce le lendemain vers 16 heures une allocution courte mais ferme : il dissout l’Assemblée nationale, mais il ne se retirera pas. Les législatives sont fixées au 23 et 30 juin. Poursuivant sur le registre du risque de chaos politique et de la menace communiste, De Gaulle débaptise son parti pour lui donner le nom « d’Union pour la défense de la République ». La sympathie de l’opinion pour les manifestants a tourné à la lassitude et à l’angoisse. Les Français expriment alors dans les urnes leur attachement au régime et à leur président : l’UDR sort renforcée et obtient une majorité écrasante. Les événements de Mai 68 sont terminés.


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