• I)La cité, modèle d’Etat républicain

    Le cadre de la cité offrait des conditions favorables pour sa faible étendue et sa population souvent réduite. Il fallut néanmoins l’accomplissement d’un long processus historique pour que se mettent en place les institutions nécessaires à cette participation. La forme de gouvernement la plus ancienne fut partout la monarchie. Aux régimes monarchiques ont succédé des gouvernements aristocratiques, au terme d’une transition de deux siècles en Grèce, à la suite d’une révolution qui a chassé les rois étrusques à Rome, en 509 avant notre ère. 

    Quelques cités grecques ont poursuivi l’évolution vers un régime démocratique. Quant à la République romaine, elle n’avait rien de démocratique et les fonctions politiques ont été dès l’origine monopolisées par les patriciens, membres de grandes familles aristocratiques qui avaient renversé la royauté étrusque. Il fallut plusieurs siècles de luttes entre le patriciat et le reste du peuple, la plèbe, pour aboutir à un partage moins inégalitaire des pouvoirs et à l’édification d’un système original d’équilibre politique, qui n’a jamais pour autant une démocratie.

       1)Naissance du citoyen

          a)Conditions d’accès

    la cité antique n’a jamais formé une société égalitaire et tous ses habitants n’étaient pas citoyens. Lorsqu’elle existait, l’égalité ne régnait qu’entre les bénéficiaires de la citoyenneté et ne s’étendait pas aux exclus, toujours nombreux : les femmes et les enfants mineurs des citoyens ; les étrangers (métèques en Grèce, pérégrins à Rome) ; a fortiori les esclaves, dépourvus de personnalité juridique. Héréditaire, la citoyenneté s’acquérait généralement par le droit du sang (jus sanguinis) : il fallait être né au moins d’un père lui-même citoyen.

    Athènes, la cité la plus démocratique, exigeait, d’après une réforme de Périclès de 451 avant J.-C., que les citoyens fussent nés non seulement de père mais aussi de mère athéniens, condition que remplissait moins d’un cinquième de sa population. Rome s’est montrée plus ouverte en tempérant la rigueur des conditions de naissance par des concessions individuelles ou collectives. A la fin de la République, le nombre des citoyens romains dépassait probablement les quatre millions, ce qui impliquait une transformation profonde de la citoyenneté.


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