•    1)L’historique de la crise

    5 novembre 2009 : les premières estimations du budget font apparaître un déficit de 12,7 % du PIB, le double de ce qui était initialement annoncé

    8 novembre 2009 : le projet de budget 2010 vise à ramener à 8,7 % du PIB. Il prévoit aussi que la dette grecque atteigne 121 % du PIB en 2010 contre 113,4 % en 2009.

    14 janvier 2010: la Grèce pour respecter le pacte de stabilité et de croissance prévoit de ramener son déficit à 2,8 % du PIB en 2012.

    20 janvier 2010 : des titres de la dette grecque à cinq ans sont sur-souscrits mais le spread (différentiel) avec les taux allemands augmente.

       2)Les causes de la crise

    L'économie de la Grèce était une des plus dynamiques de la zone euro de 2000 à 2007 avec un taux de croissance de 4,2 % grâce notamment à l'apport de capitaux étrangers[11]. Une économie dynamique et une baisse des taux d'intérêts (grâce à son entrée dans la zone euro permettait à la Grèce de financer d'importants déficits structurels. Depuis son entrée dans la zone euro, la dette publique a toujours été supérieure à 100 % du PIB[12]  La crise financière de 2007-2010 et la crise économique qui a suivi ont particulièrement touché la Grèce. Les écarts entre les documents qui lui sont présentés et la réalité amène la Commission européenne et des responsables politiques européens à demander des explications à la Grèce, à s'interroger sur le rôle joué par Goldman Sachs[N 2]en tant que conseil du gouvernement grec. Cette crise a entrainé une baisse de l'Euro qui favorise les exportations et la reprise. Un économiste Florin Aftalion souligne qu'alors que les dirigeants d' Enron  ont été condamnés par la justice à des peines de prison, personne ne semble se soucier de demander des comptes aux dirigeants grecs qui ont présentés des budgets qui ne reflétaient pas la réalité.

       3)Les mesures prises

    Le 23 avril la Grèce requiert l'aide du FMI et de l'UEM. Après négociation un accord est trouvé le 2 mai 2010. Athènes des crédits de l'Union Européenne et du FMI à hauteur de 110 milliards d'euro sur trois ans (80 milliards d'euro prêtés par les pays de la zone euro et 30 milliards par le FMI). En contrepartie la Grèce prend une série de mesure dont l'application sera étroitement surveillée par les bailleurs de fonds : le FMI et les pays de la zone euro. Parmi les mesures faisant partie de l'accord, nous pouvons citer : la suppression des 13e et 14e mois dans la fonction publique compensée par une prime annuelle de 1 000 euros pour les fonctionnaires gagnant moins de 3 000 euros et gel des salaires des fonctionnaires pendant trois ans ; si le treizième mois est maintenue dans le secteur privé, la flexibilité du marché du travail sera renforcée ; la durée de cotisations retraites sera portée de 37 annuités à 40 annuités en 2015 ; ouverture de professions fermées ; taxe sur les résidences illégales ; nouvelle hausse de la TVA qui doit être portée à 23 %.

       4)Les réactions aux mesures

    Le 23 avril, alors qu'Eurostat révise à la hausse le déficit budgétaire du pays, des manifestations ont lieu à travers le pays pour protester contre les mesures d'austérité. Catherine Simon, dans Le Monde du 28 avril 2010 écrit « chez tous les Grecs croisés ces derniers jours dans les rues de la capitale, le désespoir est unanime, teinté de honte ou de colère, masqué d'un sourire, souvent ». À la mi-avril 2010, d'après un sondage, 60 % des Grecs, estiment que ces mesures sont nécessaires, car il est admis que le pays est au bord du précipice et qu'il sera détruit si ces réformes ne sont pas entreprises immédiatement. Le 5 mai pour protester contre les mesures d'austérité imposées pour eux par le FMI et l'Union européenne les deux principaux syndicats grecs organisent une grève générale, la troisième depuis février. A cette occasion, une manifestation dégénère et cause la mort de 3 employés d'une banque incendiée par des cocktails molotov. Malgré tout, pour certains observateurs, la participation aux manifestations, a été, eu égard aux standards grecs, assez modeste. Selon un sondage paru le dimanche 16 mai dans le journal grec Ethnos, 58,8% des grecs pensent que le pays sortira de la crise contre 36,6% qui estiment qu'il fera banqueroute.


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique