•       b)Les magistrats

          *Désignation par le peuple

    Les magistrats étaient toujours nommés par le peuple mais selon des procédés variés. A Athènes, la plupart étaient désignés par tirage au sort. A rome, dans les débuts de la République, les nouveaux magistrats n’étaient pas élus mais cooptés par ceux qui sortaient de charge, avec l’accord du Sénat, ce qui favorisait la mainmise du patriciat sur les fonctions publiques.

    A partir de 449 avant J.-C., sous la pression de la plèbe, l’élection par les comices s’est généralisée mais des traces de l’ancien système ont survécu et ont limité le choix des électeurs. Autre manifestation du contrôle populaire : la durée des charges était brève, un an pour la plupart des magistratures grecques et romaines, parfois moins, trois ou six mois pour certaines fonctions à Athènes, et les sortants, sauf exception, n’étaient pas immédiatement rééligibles.

          *Spécialisation des fonctions

    Les magistrats étaient presque tous spécialisés dans des fonctions déterminées. Le gouvernement d’Athènes, d’abord confié à des archontes, dotés de grands pouvoirs à l’époque aristocratique mais qui n’ont conservé ensuite que des attributions religieuses et judiciaires, était assuré par des stratèges. Par exception élus et indéfiniment renouvelables, ils exerçaient des fonctions initialement militaires mais qui s’étendirent à l’administration civile. Ils étaient assistés de magistrats secondaires, spécialisés dans les finances, la police des rues et des marchés, les services publics, les temples, l’interprétation du droit sacré.

    Les magistratures romaines sont nées d’un mouvement de diversification progressif. Aux origines de la République, il n’en existait qu’une seule, substituée à la royauté dans toutes ses attributions politiques. Par la suite, à côté des consuls qui exerçaient la puissance suprême, sont apparus les censeurs, qui dressaient la liste des citoyens, composaient le sénat, infligeaient des blâmes et des amendes ; puis les préteurs, magistrats spécialisés dans la justice ; enfin les magistrats inférieurs, questeurs chargés des enquêtes criminelles puis des affaires financières, et édiles curules responsables de la police urbaine.

    Rome connaissait aussi des magistrats extraordinaires, auxquels elle avait recours dans des circonstances : dictateur, magistrat unique investi de tous les pouvoirs pendant six mois ; interrois, nommés en cas de vacance des magistratures ordinaires. Tous exerçaient dans le cadre de leurs attributions un pouvoir défini comme la puissance d’agir et d’exécuter les décisions des comices et du Sénat. Les magistrats supérieurs disposaient en outre du pouvoir suprême de commander et de contraindre, l’imperium.


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