•       b)Droits et devoirs

    La citoyenneté impliquait l’exercice de droits et le respect de devoirs religieux et civiques impossibles à dissocier. D’abord des obligations militaires : dans la cité antique, tout citoyen était un soldat en puissance, qui pouvait être appelé à servir dans l’armée en temps de guerre pendant presque toute sa vie (à Rome de dix-sept à soixante ans), et une association étroite existait entre service militaire et participation aux affaires publiques.

    Egalement des obligations d’ordre fiscal : en proportion de ses biens, chacun devait acquitter des impôts directs ou indirects et assumer lui-même certaines dépenses. Dans un monde où aucune séparation n’était établie entre vie publique et vie privée, existaient enfin des obligations civiques et morales : le comportement de chaque individu devait se conformer aux usages de la cité, sous peine de sanctions.

    En contrepartie de ces obligations, les citoyens jouissaient d’avantages exclusifs. La caractéristique la plus haute de la citoyenneté était d’ordre politique. Elle résidait dans la faculté, ouverte à tous les citoyens mais à eux seuls, de participer aux affaires publiques, d’accéder aux magistratures ou aux fonctions judiciaires et de siéger dans les assemblées politiques.

          c)La protection juridique

    A l’opposé du droit public moderne, la cité antique se préoccupait peu de la protection juridique des citoyens. La notion de droits subjectifs, de droits de l’homme appartenant par nature à chaque individu et réputés inviolables, est restée inconnue de l’Antiquité, qui ne considérait les individus qu’à travers leur statut objectifs de libres, de citoyens ou d’esclaves. Face à la cité, le citoyen n’avait guère de droits à invoquer, et pas davantage dans les cités démocratiques que dans les autres. Seule la Rome républicaine s’est singularisée en ce domaine.

    Le cumul originaire des magistratures par les patriciens a conduit la plèbe à exiger la limitation des pouvoirs des magistrats et à imposer des garanties en faveurs des citoyens, sous la forme de l’intercessio d’un autre magistrat ou d’un tribun de la plèbe (tout citoyen, menacé dans sa personne ou dans ses biens par l’acte d’un magistrat, pouvait requérir l’intervention d’un tribun, qui exerçait un droit de veto contre cette décision), et sous celle de la provocatio ad populum (elle permettait de déférer aux comices centuriales les actes de coercition des magistrats supérieurs ordonnant la mise à mort d’un citoyen).


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