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    IV)Crise grecque et zone euro


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  •    1)Les risques de contagion à l'Espagne et au Portugal

    Le risque de contagion de la crise grecque au Portugal  s'est accru fin avril. Ce pays, comme la Grèce, a vu ses taux d'emprunt augmenter suite à la dégradation de la note de sa dette souveraine, de A+ à A-, par Standard & Poor’s. Le fait que sa dette extérieure (privée et publique) évaluée à près de 100 % du PIB  est essentiellement détenue par des actifs étrangers (80 % pour la Grèce) est à la fois un élément de fragilité et de force car les pays dont les banques ont prêtés peuvent s'inquiéter des conséquences d'un défaut de paiement sur celles-ci. Si le Portugal présente des similitudes avec le cas grec, malgré tout son endettement et son déficit sont moindres et, le pays, n'a pas présenté des budgets « améliorés ». Le Portugal affiche un déficit public de 9,4 % du PIB en 2009 contre 3,6 % pour la Grèce. Son endettement public est de 6,8 % du PIB en 2009 contre 115 % du PIB pour la Grèce. L'agence Standard & Poors a rétrogradé le crédit espagnol  de AA+ à AA, invoquant les faibles espoirs de croissance de ce pays, frappé de plein fouet par l'éclatement de la bulle immobilière et de la construction. Le déficit public espagnol a explosé en 2009. Il s'est élevé à 11 2 % du PIB selon Eurostat, bien au-delà de la limite des 3 % du pacte de stabilité européen. En fait, si l'Espagne a de tels déficit c'est que le modèle économique sur lequel elle a bâti l'Espagne sa croissance jusqu'à la crise, le secteur immobilier, est plongé dans une crise grave qui pèse sur le budget du pays. Pour les analystes, la dégradation de la note de l'Espagne est plus préoccupante en raison du poids de son économie dans la zone euro, nettement supérieur à celui de la Grèce et du Portugal car si elle devait demander l'aide comme la Grèce à l'UE, cela ne serait pas possible vu sa taille.

       2)Les tensions sur les marchés financiers

    Dans la semaine du 3 au 7 mai 2010, les bourses baissent, notamment le 4 mai 2010 où une rumeur se répand selon laquelle l'Espagne aurait besoin d'un prêt de 280 milliards du FMI. “La crise a débuté dans un pays, la Grèce, avant de devenir régionale en affectant l’ensemble de la zone euro; maintenant elle est sur le point de devenir globale”, s’est alarmé Mohamed El-Rian, le patron la très influente société de gestion obligataire américaine PIMCO  lors d’une interview à la chaîne de télévision financière CNBC. En se contentant d’un statu quo, la Banque centrale européenne (BCE) a également  contribué à accroître l’angoisse du marché. Les opérateurs espéraient en effet que cette dernière annonce son intention d’acheter des titres de dette grecque sur le marché secondaire pour enrayer leur chute. Espoirs déçus. “La non intervention de M. Trichet a poussé les investisseurs à fuire les actions et principalement les valeurs bancaires, affirme un analyste. Or, chaque jour qui passe accroît les tensions sur la zone euro créant un risque de contagion au niveau global.”

       3)Les mesures prises par l’Union Européenne

    Dans la nuit du 9 au 10 mai 2010, pour faire face à la peur des marchés et éviter que la crise grecque s'étende à l'Espagne, au Portugal voire à l'Italie l'Union européenne en coopération avec le FMI se dote d'un fonds de stabilisation de 750 milliards d'Euro (La commission européenne, est autorisée à emprunter 60 milliards d'Euros, 440 milliards apportés par les États et 250 milliards apportés par le FMI). Durant la journée du dimanche 9 mai 2010, le président Barack Obama soucieux des répercussions sur les autres pays de la crise téléphone deux fois à Angela Merkel et une fois à Nicolas Sarkozy pour leur faire part que les États-Unis voulaient une « action résolue ». Dés dimanche matin la Fed, la banque centrale américaine, avait ouvert des lignes de crédit aux banques centrales afin d'éviter qu'elles manquent de dollars. Le 10 mai, la BCE décide de permettre aux banques centrales de la zone d'acheter de la dette publique et de la dette privée sur les marchés secondaires.

       4)Les conséquences des mesures

    A court terme on assiste à un très fort soulagement des marchés. Le lundi 10 mai, le CAC 40 gagne 9.66%, Le DAX allemand 5.30 % et le Dow Jones américain 3.90%. Les valeurs bancaires sont particulièrement à la hausse, car ils vont pouvoir apporter les emprunts publics les plus « risqués » à la BCE. Le CAC 40 est un indice boursier comprenant 40 valeurs représentatives, en termes de capitalisation et de transactions, des différents secteurs d'activité des sociétés inscrites à la cotation sur le premier marché. Le Dax est l'indice allemand des actions boursières. C'est également l'indice de référence de la Deutsche Börse qui permet de mesurer l'évolution boursière des trente plus grandes sociétés anonymes allemandes. Deutsche Börse AG est une entreprise allemande spécialisée dans les opérations boursières. Le Dow Jones Industrial Average (abrégé en DJIA et souvent raccourci en Dow Jones) est le plus vieil indice des bourses de New York et le plus vieil indice boursier du monde. Cet indice est la propriété de Dow Jones and Company, qui publie également The Wall Street Journal.


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    III)La crise grecque


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  •    1)L’historique de la crise

    5 novembre 2009 : les premières estimations du budget font apparaître un déficit de 12,7 % du PIB, le double de ce qui était initialement annoncé

    8 novembre 2009 : le projet de budget 2010 vise à ramener à 8,7 % du PIB. Il prévoit aussi que la dette grecque atteigne 121 % du PIB en 2010 contre 113,4 % en 2009.

    14 janvier 2010: la Grèce pour respecter le pacte de stabilité et de croissance prévoit de ramener son déficit à 2,8 % du PIB en 2012.

    20 janvier 2010 : des titres de la dette grecque à cinq ans sont sur-souscrits mais le spread (différentiel) avec les taux allemands augmente.

       2)Les causes de la crise

    L'économie de la Grèce était une des plus dynamiques de la zone euro de 2000 à 2007 avec un taux de croissance de 4,2 % grâce notamment à l'apport de capitaux étrangers[11]. Une économie dynamique et une baisse des taux d'intérêts (grâce à son entrée dans la zone euro permettait à la Grèce de financer d'importants déficits structurels. Depuis son entrée dans la zone euro, la dette publique a toujours été supérieure à 100 % du PIB[12]  La crise financière de 2007-2010 et la crise économique qui a suivi ont particulièrement touché la Grèce. Les écarts entre les documents qui lui sont présentés et la réalité amène la Commission européenne et des responsables politiques européens à demander des explications à la Grèce, à s'interroger sur le rôle joué par Goldman Sachs[N 2]en tant que conseil du gouvernement grec. Cette crise a entrainé une baisse de l'Euro qui favorise les exportations et la reprise. Un économiste Florin Aftalion souligne qu'alors que les dirigeants d' Enron  ont été condamnés par la justice à des peines de prison, personne ne semble se soucier de demander des comptes aux dirigeants grecs qui ont présentés des budgets qui ne reflétaient pas la réalité.

       3)Les mesures prises

    Le 23 avril la Grèce requiert l'aide du FMI et de l'UEM. Après négociation un accord est trouvé le 2 mai 2010. Athènes des crédits de l'Union Européenne et du FMI à hauteur de 110 milliards d'euro sur trois ans (80 milliards d'euro prêtés par les pays de la zone euro et 30 milliards par le FMI). En contrepartie la Grèce prend une série de mesure dont l'application sera étroitement surveillée par les bailleurs de fonds : le FMI et les pays de la zone euro. Parmi les mesures faisant partie de l'accord, nous pouvons citer : la suppression des 13e et 14e mois dans la fonction publique compensée par une prime annuelle de 1 000 euros pour les fonctionnaires gagnant moins de 3 000 euros et gel des salaires des fonctionnaires pendant trois ans ; si le treizième mois est maintenue dans le secteur privé, la flexibilité du marché du travail sera renforcée ; la durée de cotisations retraites sera portée de 37 annuités à 40 annuités en 2015 ; ouverture de professions fermées ; taxe sur les résidences illégales ; nouvelle hausse de la TVA qui doit être portée à 23 %.

       4)Les réactions aux mesures

    Le 23 avril, alors qu'Eurostat révise à la hausse le déficit budgétaire du pays, des manifestations ont lieu à travers le pays pour protester contre les mesures d'austérité. Catherine Simon, dans Le Monde du 28 avril 2010 écrit « chez tous les Grecs croisés ces derniers jours dans les rues de la capitale, le désespoir est unanime, teinté de honte ou de colère, masqué d'un sourire, souvent ». À la mi-avril 2010, d'après un sondage, 60 % des Grecs, estiment que ces mesures sont nécessaires, car il est admis que le pays est au bord du précipice et qu'il sera détruit si ces réformes ne sont pas entreprises immédiatement. Le 5 mai pour protester contre les mesures d'austérité imposées pour eux par le FMI et l'Union européenne les deux principaux syndicats grecs organisent une grève générale, la troisième depuis février. A cette occasion, une manifestation dégénère et cause la mort de 3 employés d'une banque incendiée par des cocktails molotov. Malgré tout, pour certains observateurs, la participation aux manifestations, a été, eu égard aux standards grecs, assez modeste. Selon un sondage paru le dimanche 16 mai dans le journal grec Ethnos, 58,8% des grecs pensent que le pays sortira de la crise contre 36,6% qui estiment qu'il fera banqueroute.


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