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Par capauniv2 le 14 Mai 2007 à 06:32
Lincidence de létat de santé
Labsence, cause de suspension
Obligations du salarié
La maladie et, de ce fait, labsence du salarié doit être temporaire, médicalement justifiée et ne pas être fictive. Dans tous les cas, il faut prévenir lemployeur, justifier de son état cest-à-dire fournir un certificat médical et informer lemployeur de son état. Lexercice dune activité rémunérée et\ou concurrentielle constitue un manquement à son obligation de loyauté et constitue une cause de licenciement.
Quand une convention collective prévoit le versement dindemnités complémentaires par lemployeur à celles de la sécurité sociale, lemployeur a le droit de faire procéder à une contre visite par un médecin de son choix. Le refus illégitime du salarié de sy soumettre ou labsence illégitime du salarié lors de la contre visite médicale supprime les indemnités complémentaires versées par lemployeur.
Affections dorigine professionnelle
Selon larticle L122-32-2 du code du travail, il est interdit à lemployeur de rompre le contrat dun salarié victime dune maladie professionnelle pendant la durée de son contrat. La sanction dun licenciement qui interviendrait malgré linterdiction est la nullité sauf en cas de faute grave du salarié pendant son arrêt de travail, dimpossibilité de maintenir le contrat de travail pour une cause extérieure à létat de santé.
Affections dorigine non professionnelle
Selon larticle L122-45 du code du travail, aucun salarié ne peut être licencié en raison de son état de santé sauf inaptitude constatée par la médecine du travail. Un arrêt du 13 03 2001 autorise lemployeur à licencier le salarié si ses absences répétées perturbent le bon déroulement de lentreprise et nécessite son remplacement définitif. Si lemployeur ne justifie de ce motif le licenciement, celui-ci est sans cause réelle et sérieuse.
Issues de la période de suspension
Rôle du médecin du travail
Le salarié doit passer un examen médical après une absence d'au moins vingt et un jours à la suite d'une maladie ou d' un accident non professionnel, après une absence d'au moins 8 jours pour un accident du travail ou une maladie professionnelle. Lemployeur a 8 jours pour faire passer au salarié la visite de reprise.
La visite de reprise met fin à la période de suspension du contrat de travail. Le médecin déclare le salarié soit apte soit apte avec de sérieuses réserves sil constate que le salarié aura des difficultés. Dans ce dernier cas, le salarié doit passer deux semaines plus tard un deuxième examen qui constatera son inaptitude.
Réintégration dun salarié déclaré apte
Lemployeur a lobligation de le réintégrer dans un emploi identique ou similaire si ce poste nexiste plus ou nest plus vacant. Il faut que lemploi proposé nemporte aucune modification du contrat de travail. Si lemployeur ne respecte pas cette obligation et quil rompt le contrat de travail, la rupture est considérée sans cause réelle et sérieuse.
Sil sagit dune affection professionnelle, le salarié a une faculté de réintégration à défaut il pourra obtenir des dommages-intérêts de 12 mois de salaires minimums et des indemnités liées au licenciement. Sil sagit dune affection non professionnelle, il sagit de sanction de droit commun et dindemnités de rupture de droit commun.
Reclassement dun salarié déclaré inapte
A lissue de son absence pour maladie ou accident, le salarié peut être inapte à reprendre son emploi. A ce titre, larticle L122-24-4 du code du travail met laccent sur lobjectif de reclassement du salarié. Lemployeur est tenu de proposer un autre emploi au salarié, approprié à ses capacités et aussi comparable que possible à lemploi précédent (article L122-32-5 du code du travail).
En cas dimpossibilité de reclassement, lemployeur doit faire connaître au salarié le motif sopposant au reclassement, respecter la procédure de licenciement et allouer au salarié une indemnité compensatrice dun montant égal à celui de lindemnité prévue en cas dinobservation et le versement dune indemnité spéciale de licenciement. Le contrat de travail peut également être rompu sil y a un refus de reclassement par le salarié.
Si lemployeur ne respecte pas son obligation et licencie le salarié, il se fera opposer un licenciement sans cause réelle et sérieuse. Sil sagit dune affection professionnelle, le salarié aura droit à une indemnité spéciale de licenciement et compensatrice de préavis. Lemployeur peut être tenu de verser des dommages-intérêts de 12 mois de salaires. Sil sagit dune affection non professionnelle, le salarié aura droit aux indemnités de licenciement.
Faute de reclassement dans le mois qui suit lexamen médical et à défaut de licenciement dans ce délai, lemployeur doit verser le salaire correspondant à lemploi précédemment occupé. Il faut noter quil ny a pas dobligation de licencier mais quon oblige celui-ci à reclasser le salarié ou à prendre ses responsabilités cest-à-dire la décision de licencier. Si lemployeur ne reprend pas le versement du salaire, le salarié peut demander au juge de constater la rupture du contrat sans cause réelle et sérieuse.
La grève
Validité du mouvement
La grève, droit reconnu par la constitution, est un arrêt de travail collectif et concerté pour obtenir la satisfaction de revendications professionnelles connues de lemployeur formulées au niveau national ou local. Ce droit est essentiellement jurisprudentiel cest pourquoi le rôle du juge est fondamental.
Cessation du travail
La cessation du travail doit être un arrêt total et franc du travail pour être qualifier de grève. Le débrayage, qui est une grève de durée brève, est licite. Mais le débrayage revêt un caractère abusif lorsquil conduit à une désorganisation grave de lentreprise. La grève perlée qui est une exécution volontairement défectueuse de la prestation de travail nest pas un mouvement licite.
La grève dite tournante est un arrêt de travail affectant alternativement les services, les uns à la suite des autres. Selon une jurisprudence du 4/10/1979, la grève tournante est valable si elle ne paralyse pas lactivité de lentreprise. La grève bouchon qui est la grève dun service paralysant lensemble de lactivité lorsque les activités des autres services sont dépendantes de celui-ci est reconnu licite par la jurisprudence du 10/01/1973.
Action collective et concertée
La grève ne nécessite pas un arrêt de travail par lensemble de lentreprise ni par la majorité du personnel. Un arrêt du 13/11/1996 admet la grève dun seul dès lors quil est lunique salarié de lentreprise. Un arrêt du 29/03/1995 admet la grève dun seul salarié sil répond à un mot dordre à caractère national.
La notion de concertation préalable à la grève nimplique pas que la grève a été longuement préparée à lavance. Elle peut être déclenchée spontanément mais elle doit traduire une décision commune des salariés. Le mouvement est valable même si la grève na pas été déclenchée par un syndicat. La grève peut être surprise car aucun préavis nest obligatoire.
Revendications professionnelles préalables
Les revendications doivent porter sur les conditions de travail, sur la rémunération, sur lemploi . Un arrêt du 16/11/1996 ne reconnaît pas la licéité des grèves de solidarité quand il sagit de soutenir un collègue justement sanctionné. Au contraire, la grève soutenant un salarié injustement sanctionné sera licite. Cette solution se comprend car il ne faut pas que les salariés mettent en échec le pouvoir disciplinaire du chef dentreprise si ce pouvoir est exercé de façon régulière.
De même, sont illicites les grèves politiques. La grève doit tendre à améliorer les conditions de travail. Si les grévistes sen tiennent uniquement à une critique de la politique du gouvernement cest-à-dire que la grève est faite manifestement dans un but politique elle devient abusive. Mais la grève peut avoir un aspect mixte: les tribunaux vont alors rechercher quel est le but principal du conflit, la grève étant illicite si laspect politique est dominant.
La revendication doit être préalable cest-à-dire antérieur à larrêt de travail. Depuis un arrêt du 20/05/1992, il nest plus exigé que lemployeur est rejeté préalablement les revendications. Le juge ne se reconnaît plus le pouvoir dapprécier le caractère raisonnable ou déraisonnable des revendications. Lauto satisfaction des revendications est interdite
Exercice du droit de grève
Les limites du pouvoir disciplinaire de lemployeur
Larticle L122-45 du code du travail interdit toutes sanctions disciplinaires fondées sur lexercice normal du droit de grève à défaut la sanction est nulle. Larticle L521-1 du code du travail interdit toutes mesures discriminatoires en matière de rémunération ou davantages sociaux à lencontre des grévistes. Pendant la grève, le contrat de travail est suspendu mais non rompu. Labsence de travail entraîne le non versement du salaire (le contrat de travail est un contrat synallagmatique). Il ne sagit pas dune sanction mais dune simple application du droit des obligations. Un arrêt du 8/07/1992 rappelle que la retenue sur salaire doit être strictement proportionnelle à larrêt de travail.
Il est interdit de rompre le contrat de travail dun gréviste à défaut le licenciement est nul obligeant soit à réintégrer le salarié si celui-ci le souhaite soit à lui verser des dommages-intérêts dun montant minimum de 6 mois de salaires. Il existe une exception à ce principe. Lemployeur a le droit de licencier un salarié gréviste si celui-ci commet une faute lourde (participer à un mouvement illicite, commission dacte répréhensible: séquestration des dirigeants, piquet de grèves empêchant lentrée ou la sortie de lentreprise ).
Encadrement du pouvoir patronal de riposte
La loi interdit aux employeurs de recourir à des intérimaires, à des contrats à durée déterminée pour pallier labsence des salariés grévistes. Lemployeur a toutefois le droit de faire appel à des bénévoles ou à une entreprise de sous traitance. Selon un arrêt du 24/01/1978, celui-ci na pas le droit de fermer son entreprise pour sopposer au droit de grève (lock out). Le lock out, moyen de pression au profit de lemployeur, nest pas reconnu par le droit français. Si le lock out nest pas reconnu par notre droit, cest que: ces mesures portent atteinte à la liberté dexercice du droit de grève.
Aussi, le lock out préventif est illicite. La décision de fermeture est un manquement de lemployeur à son obligation de fournir un travail. Néanmoins la jurisprudence du 4/07/2000 autorise lemployeur à fermer son entreprise en présence dune situation contraignante (raison de sécurité ). En cas dincapacité de lemployeur de fournir du travail au non gréviste, il est obligé de fermer lentreprise et de suspendre les salaires de ceux-ci. En cas de mouvement illicite, lemployeur peut faire appel au juge du TGI en référé pour ordonner lexpulsion des grévistes.
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