-
Par capauniv2 le 20 Février 2007 à 07:48
La procédure de conciliation
Louverture de la procédure
La procédure de conciliation est applicable à toutes les personnes physiques exerçant une activité commerciale ou artisanale et depuis la loi de sauvegarde des entreprises, à tous les professionnels indépendants y compris les professionnels libéraux ainsi quà toutes les personnes morales de droit privé.
Le chef dentreprise doit éprouver une difficulté juridique, économique ou financière avérée ou prévisible et ne pas être en cessation des paiements depuis plus de 45 jours (article L611-4 du code de commerce).
Les commerçants, artisans relèvent des tribunaux de commerce. Les personnes morales de droit privé non commerçantes ainsi que les professionnels indépendants relèveront du tribunal de grande instance. La saisine du président du tribunal aux fins douverture dune conciliation appartient au seul débiteur (article L611-6 du code de commerce).
La saisine est faite par requête déposée au président du tribunal par le représentant de lentreprise. La requête doit exposer les difficultés juridiques, économiques, financières qui la motivent ainsi que les besoins de financement.
Le président du tribunal peut obtenir communication des renseignements de nature à lui donner une exacte information sur la situation économique et financière du débiteur. En outre, il peut charger un expert de son choix détablir un rapport sur la situation économique, sociale et financière de lentreprise.
Lentremise du conciliateur dans la conclusion de laccord amiable
La désignation dun conciliateur intervient pour une durée maximale de quatre mois renouvelable pour un mois. Le chef dentreprise peut suggérer la désignation de telle ou telle personne. La loi du 26/07/2005 a posé un certain nombre dincompatibilités pour assurer une indépendance du conciliateur. La décision qui refuse louverture de la conciliation peut être frappée dappel par le débiteur dans un délai de 10 jours qui court à compter de sa notification.
Les conditions de la rémunération du conciliateur sont fixées par le président du tribunal après consultation du débiteur. Le conciliateur doit rechercher la conclusion dun accord avec les principaux créanciers voire avec des cocontractants alors même quils ne seraient pas créanciers. Il a rôle strictement limité à la recherche dun accord entre les créanciers et le débiteur.
Si un créancier poursuit le débiteur, ce dernier peut saisir le président du tribunal qui a ouvert la conciliation aux fins dobtenir les mesures prévues par larticle 1244-1 du code civil. Il sagit notamment des délais de grâce dont lapplication permettra de reporter lexigibilité des créances pour au maximum deux ans interdisant ainsi les poursuites et voies dexécution.
Le dénouement de la procédure
La conciliation repose sur un accord entre les créanciers et le débiteur. La loi du 26 juillet 2005 offre désormais aux organismes sociaux et fiscaux la possibilité daccorder des remise portant sur le principal de la dette. En matière fiscale, la remise ne peut porter que sur des impôts directs.
La constatation judiciaire de laccord
Le débiteur et les créanciers parties à laccord peuvent présenter une requête conjointe au président du tribunal qui a ouvert la conciliation aux fins de constat de laccord de conciliation. Le débiteur devra fournir une attestation aux termes de laquelle il nest pas ou nest plus du fait de laccord en cessation de paiements. La décision constatant laccord ne fait lobjet daucune publicité et nest susceptible daucun recours.
Lhomologation de laccord
Le débiteur peut demander au tribunal lhomologation de laccord sous 3 conditions cumulatives: le débiteur nest pas en cessation de paiements ou laccord conclu y met fin, les termes de laccord de conciliation sont de nature à assurer la pérennité de lactivité de lentreprise, laccord ne porte pas atteinte aux intérêts des créanciers non signataires.
Le jugement dhomologation est publié ce qui assure une large diffusion auprès du public. La procédure cesse donc dêtre confidentielle même si le contenu de laccord nest pas divulgué dans cette publication. Il nest pas susceptible dappel. Les tiers en revanche notamment les créanciers non parties à laccord peuvent le frapper de tierce opposition dans les 10 jours de la publication.
Lhomologation de laccord autorise le tribunal à imposer des délais de grâce de 2 ans aux créanciers non signataires. Elle entraîne la levée de linterdiction démettre des chèques. Elle entraîne suspension des poursuites pendant toute la durée de lexécution de laccord. Elle profite à tous les garants, cautions et codébiteurs qui peuvent ainsi se prévaloir des délais et remises accordés au débiteur.
Les incitations à lhomologation de laccord
Leffet le plus remarquable tient à linstauration dun privilège dit de la conciliation. Ce privilège profite aux personnes qui dans laccord auront apporté au débiteur un nouvel apport en trésorerie ou un nouveau bien ou service en vue dassurer la poursuite de lactivité de lentreprise.
Ce privilège aura loccasion de sexercer en cas douverture dune sauvegarde ou dun redressement ou dune liquidation judiciaire. Le créancier qui en est titulaire ne sera primé que par le super privilège des salaires et les frais de justice mais il primera le créancier postérieur à louverture de la procédure collective.
Léchec de la procédure
Limpossibilité de parvenir à un accord
Léchec de la conciliation nest pas une cause douverture dune procédure collective. Mais si le débiteur est en état de cessation des paiements, le tribunal peut le constater à partir des éléments fournis par le conciliateur et se saisira doffice aux fins douverture dun redressement ou dune liquidation judiciaire. Si le débiteur nest pas en cessation des paiements, il peut solliciter louverture dune procédure de sauvegarde.
Linexécution de laccord
Le tribunal peut prononcer la résolution de celui-ci ainsi que la déchéance de tous délais de paiement accordé en cas dinexécution des engagements financiers ou non résultant de laccord homologué. Le tribunal ne peut être saisi que par un créancier partie à laccord.
Si le débiteur est en état de cessation des paiements, il y a place à ouverture dun redressement voire à une liquidation judiciaire si les conditions sont réunies. A défaut de cessation des paiements, le débiteur peut demander louverture dune procédure de sauvegarde sans en avoir lobligation.
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique