-
Par capauniv2 le 20 Février 2007 à 07:42
Les préventions par linformation
Linformation des tiers
Les sociétés en nom collectif, les sociétés à responsabilité limitée et les sociétés par actions sont tenues de déposer les comptes annuels (bilan,compte de résultat, annexes) au greffe du tribunal de commerce selon les articles L232-21 à L232-23 du code de commerce. Selon larticle L233-16 du code de commerce, les groupes de sociétés établissent et publient chaque année des comptes consolidés qui sont vérifiés et certifiés par le commissaire aux comptes de la société mère.
Selon larticle L123-5-1 du code de commerce, « à la demande de tout intéressé ou du ministère public, le président du tribunal, statuant en référé, peut enjoindre sous astreinte au dirigeant de toute personne morale de procéder au dépôt des pièces et actes au registre du commerce et des sociétés auquel celle-ci est tenue par des dispositions législatives ou réglementaires ». Selon lalinéa 2 de larticle, « le président peut, dans les mêmes conditions et à cette même fin, désigner un mandataire chargé d'effectuer ces formalités ».
Linformation du président du tribunal
Selon larticle L611-2 du code de commerce, « lorsqu'il résulte de tout acte, document ou procédure qu'une société commerciale, un groupement d'intérêt économique, ou une entreprise individuelle, commerciale ou artisanale connaît des difficultés de nature à compromettre la continuité de l'exploitation, ses dirigeants peuvent être convoqués par le président du tribunal de commerce pour que soient envisagées les mesures propres à redresser la situation ».
Selon lalinéa 2 de larticle, « a l'issue de cet entretien ou si les dirigeants ne se sont pas rendus à sa convocation, le président du tribunal peut, nonobstant toute disposition législative ou réglementaire contraire, obtenir communication, par les commissaires aux comptes, les membres et représentants du personnel, les administrations publiques, les organismes de sécurité et de prévoyance sociales ainsi que les services chargés de la centralisation des risques bancaires et des incidents de paiement, des renseignements de nature à lui donner une exacte information sur la situation économique et financière du débiteur ».
Lalerte du commissaire aux comptes
Règles générales de lalerte
Le législateur a conféré aux commissaires aux comptes le droit de déclencher une procédure dalerte dans les sociétés dans lesquelles ils exercent leur activité. Elle est déclenchée par le commissaire aux comptes pour attirer lattention des dirigeants sur des faits de nature à compromettre la continuité de lexploitation quil a relevés à loccasion de lexercice de sa mission.
Les procédures dalerte dans les sociétés par actions
Le commissaire aux comptes doit demander des explications soit au président du conseil dadministration soit au président du directoire. Au vu de cette demande dexplication, les dirigeants sociaux dans le délai de 15 jours et par lettre recommandée avec demande davis de réception doivent fournir au commissaire aux comptes les explications quil a sollicitées.
Si les réponses fournies au commissaire aux comptes ne lui paraissent pas satisfaisantes ou si aucune réponse nest fournie, le commissaire aux comptes invite les dirigeants sociaux à faire délibérer le conseil dadministration ou le conseil de surveillance sur les faits préoccupants quil a relevés.
Si la convocation du conseil dadministration ou du conseil de surveillance nest pas effectuée ou si le commissaire aux comptes constate que la continuité de lexploitation demeure compromise malgré la délibération du conseil dadministration ou du conseil de surveillance, le commissaire aux comptes doit établir un rapport spécial qui sera discuté par lassemblée générale.
Ce rapport doit être transmis au comité dentreprise ou aux délègues du personnel. Si, a lissue de la réunion de lassemblée générale, le commissaire aux comptes constate que les décisions prises ne permettent pas dassurer la continuité de lexploitation, il en informe le président du tribunal de commerce.
La procédure dalerte dans les autres sociétés et dans les GIE
Le commissaire aux comptes demande dabord des explications au gérant qui devra répondre dans les 15 jours de la réception de la demande. Sa réponse est communiquée au comité dentreprise ou aux délégués du personnel. Dès cette étape, le commissaire aux comptes informe le président du tribunal.
En labsence de réponse du gérant ou si le commissaire aux comptes constate que la continuation de lexploitation demeure compromise malgré les décisions prises, il y a place à létablissement dun rapport spécial. Le commissaire aux comptes invite le gérant à faire délibérer lassemblée générale. Le rapport est communiqué au comité dentreprise dans les 15 jours de la réception de la demande. Si après la réunion de lassemblée générale le commissaire aux comptes constate que les décisions prises ne permettent pas dassurer la continuité de lexploitation, il en informe le président du tribunal en joignant les documents utiles.
Les autres préventions par lalerte
Lalerte du comité dentreprise ou des délégués du personnel
La procédure dalerte ne peut déclenchée par le comité dentreprise que si lentreprise en est pourvue à défaut de comité dentreprise, le droit dalerte est confié aux délégués du personnel. Le déclenchement de la procédure nest pas ici obligatoire. Le refus par lemployeur de se livrer à la procédure dalerte déclenchée par le comité dentreprise est constitutif du délit dentrave au fonctionnement du comité dentreprise.
Le mécanisme dalerte par le comite dentreprise repose sur une question posée au chef dentreprise inscrite à lordre du jour de la prochaine réunion du comité. Si le comité dentreprise nobtient pas de réponse à sa demande dexplication ou sil estime que la réponse fournie par lemployeur confirme le caractère préoccupant de la situation de lentreprise, il établit un rapport.
Lalerte des associés
Les associés des sociétés à responsabilité limitée se voient reconnaître la possibilité de déclencher une procédure dalerte. Cette même prérogative est reconnue aux associés des sociétés anonymes détenant au moins 5% du capital social. Le facteur déclenchant est lexistence de faits de nature à compromettre la continuité de lexploitation.
La procédure est déclenchée par une question écrite posée par lassocié au dirigeant qui doit y apporter réponse par écrit dans le délai du mois. Un double de la réponse devra être communiqué au commissaire aux comptes. Le commissaires aux comptes informé de la situation peut déclencher une véritable alerte.
Lalerte du président du tribunal
Le président du tribunal convoque à un entretien confidentiel le chef dentreprise pour que soient envisagées les mesures propres à redresser la situation. Le président du tribunal peut obtenir communication de tous renseignements lui permettant dacquérir une information exacte sur la situation économique et financière du débiteur.
La nomination dun mandataire ad hoc dépendra dune initiative en ce sens du débiteur qui saisira par requête le président du tribunal. Il appartient au président du tribunal de déterminer la mission du mandataire ad hoc. La durée de la mission du mandataire ad hoc est librement fixée par le président du tribunal.
Lalerte du groupement de prévention agréé
Ladhésion facultative à de tels groupements est réservée aux personnes morales de droit privé. Le groupement a pour mission essentielle de fournir confidentiellement à ses adhérents une analyse comptable et financière de leur situation. Il informe le chef dentreprise de tous indices de difficulté en lui proposant lintervention dun expert.
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique